Vous aimez les légendes ? Celle-ci est plutôt jolie quoique loin d’être unanimement validée. De passage sur le site occupé aujourd’hui par la commune de Châtenay-Malabry, Louis XIV se serait fait surprendre par la pluie. Agacé, le Roi-Soleil se serait alors exclamé : « Cette chastenaie, quel mal-abri ! » Aujourd’hui, il aurait plutôt dit : « Qu’est-ce qu’on est mal abrité sous ces châtaigniers ! » Châtaigniers ou forêt de chênes, d’ailleurs ? La « traduction » ne fait pas l’unanimité.

Quoi qu’il en soit, à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), et plus particulièrement à la Vallée-aux-Loups, levez les yeux, car vous ne risquez ni de croiser des loups, ni un Louis XIV détrempé sous un abri bus, mais de majestueux et nombreux chênes et châtaigniers. À Enlarge your Paris, on vous conseille de débuter la balade par le haut de la Vallée-aux-Loups (une entrée est installée juste à côté du lycée Jean-Jaurès et de l’arrêt du bus 194 du même nom) pour la clôturer en beauté à l’arboretum (plus proche du RER B). L’occasion de se prendre d’abord pour Robin des Bois dans cette forêt idéale pour un promeneur du dimanche. Car, si c’est une joie de se promener dans des bois épais aux essences d’arbres variées, c’en est une autre que de ne pas revenir les chaussures pleines de boue, grâce aux sentiers aménagés. Autre aubaine : des pancartes indiquent régulièrement les directions. En moins de trente minutes, vous pouvez atteindre la maison de Châteaubriand et songer à écrire vos mémoires dans la foulée.

C’est en 1807 que François-René de Châteaubriand et son épouse Céleste s’installent dans la maison du domaine de la Vallée-aux-Loups. La raison : l’écrivain doit quitter Paris à la suite d’un article dénonçant le despotisme de Napoléon. Une sanction qui permet finalement à Châteaubriand de transformer cette « humble » maison de jardinier en demeure d’écrivain au cachet romantique et d’écrire encore quelques belles pages de son histoire littéraire. Si la maison peut se visiter, on peut aussi continuer sa balade bucolique par le Jardin de l’arboretum, un lieu paradisiaque pour les amateurs d’arbres colorés et rares, comme ce cèdre bleu pleureur de l’Atlas, planté en 1895 et unique au monde. Impossible de le rater, il couvre une surface de près de 700 m² avec l’envergure de ses branches.

Si vos pieds vous portent encore, vous pouvez pousser la balade jusqu’à l’île verte, jardin savamment sauvage, avec son petit plan d’eau et son potager ancien où le Conseil départemental des Hauts-de-Seine dispense des cours de maraîchage. Enfin, avis aux parents qui n’auraient pas encore réussi à fatiguer leurs enfants avec la conception d’herbiers : le Jardin de l’aigle blanc est désormais ouvert au public et possède une super aire de jeux toute neuve et très classe avec ses modules en bois clair. Pour la petite histoire, c’est dans ce jardin que se dressait le château d’Aulnay, aujourd’hui disparu (il fut détruit en 1970). Y vécut le comte Alexandre Colonna Walewski, le fils illégitime de l’empereur Napoléon 1^er et de la comtesse Marie Walewska, puis sa descendance. Châtenay-Malabry ou comment passer d’un Roi-Soleil mal abrité à un fils d’empereur illégitime sacrément bien logé.

Infos pratiques : Domaine départemental de La Vallée-aux-Loups, à Châtenay-Malabry. Accès : gare de Robinson (RER B) puis bus 194, arrêt Marc Sangnier ou Lycée de Châtenay-Malabry. Horaires d’ouverture des différents sites selon les saisons sur vallée-aux-loups.hauts-de-seine.fr