La construction des
halles centrales de Paris est associée à l’un des plus grands architectes
français du 19e siècle dont on fête cette année les 220 ans de la
naissance : Victor Baltard (1805 - 1874). Soutenu par l’administration
parisienne, en particulier par le baron Haussmann, l’un de ses proches amis, Victor
Baltard développe de nombreux projets pour les halles à partir de 1842.
Entre 1854 et 1874,
dix pavillons sont construits dans un souci de modernité : un plan
utilisant de manière rationnelle et optimale le terrain avec des corps de
bâtiments rectangulaires séparés par des rues plantées d’arbres dont les
trottoirs couverts ne laisseraient plus de place à la vente à l’air libre.
Tout de verre et de
fonte, le Pavillon Baltard qui se dresse aujourd’hui sur le coteau de Nogent-sur-Marne
est un témoin précieux de l’architecture métallique promue par Victor Baltard et
le seul vestige majeur des Halles centrales détruites en 1971 lors du transfert
des marchés à Rungis.
En effet, face aux
protestations qui s’élèvent lors de la décision de détruire les pavillons des
Halles, le gouvernement accepte de sauver un ou deux exemplaires. Le pavillon
n°8, situé à l’angle de la rue Baltard et de la rue Berger, est finalement le
seul sauvé.
Le sauvetage est validé le 13 août 1972 par le premier ministre Jacques
Chaban-Delmas qui notifie à Roland Nungesser, député-maire de Nogent
l’obtention du pavillon n°8 : « afin
de sauvegarder un témoignage unique de la première architecture
métallique ».
Le 6 janvier 1976, le secrétaire d’État à la culture, Michel Guy,
inaugure la pose des premiers éléments en fonte du Baltard. L’inauguration
officielle a lieu en décembre 1977.
Pourquoi ce transfert
à Nogent-sur-Marne ? Quelles transformations a connu le Pavillon depuis son
utilisation pour la vente des fruits et légumes jusqu’à devenir la salle de
spectacles actuelle ? C’est l’histoire de ce bâtiment devenu iconique que
vous propose Vincent Villette lors de cette conférence.
Vincent Villette est
conservateur du patrimoine. Auteur d’une thèse consacrée à la naissance du
suffrage de masse sous la deuxième République dans le département de la Seine. Il
est aujourd’hui directeur des Musées intercommunaux du Territoire Paris Est
Marne & Bois.