L'exposition RoadMap, ce sont 16 étages à gravir pour découvrir six appartements, répartis dans un immeuble mis à disposition par Stanroc Real Estate, et investis par 25 artistes. Un véritable trek urbain, en plein cœur du célèbre quartier de Saint-Germain-des-Prés (6e).
Les artistes, venus des quatre coins de la France, ont chacun investi une pièce des six appartements
d’un immeuble de la rue de Buci, ancien siège d’une maison d’édition de cartes et
plans. Originaires des régions d'Auvergne-Rhône-Alpes, des Pays de la Loire, de la Nouvelle-Aquitaine et accompagnés par des artistes parisiens et franciliens, ils présentent leurs créations et leurs univers à travers une exposition sur le thème du voyage.
L’exposition se visite par groupes de 10 personnes, accompagnés d’un
guide, pour une expérience intimiste, particulièrement propice à la découverte
des artistes et à l’immersion dans leur univers.
Si l’exposition regroupe une vingtaine d’artistes issus des quatre coins de la
France autour du thème du voyage, il y en a une pour qui l’expérience est
atypique. Taylor Barron, originaire de Seattle aux États-Unis et installée à
Paris depuis 2020, est la seule artiste étrangère ayant investi ces murs.
Rencontre avec cette jeune illustratrice de 27 ans, qui a fait de la capitale son terrain d’expression.
Cela m’inspire la découverte de nouvelles choses, d’élargir sa vision
du monde et de vivre de nouvelles expériences. Ici, les gens encouragent le
partage de culture et je pense que cela apporte à chacun. La première
fois que je suis venue à Paris, il y a sept ans, j'étais encore étudiante
et je n'avais jamais connu autre chose que les États-Unis. C'était super cool
de rencontrer des gens, surtout dans un endroit comme Paris où il y a beaucoup
de diversité.
C’est un moyen de s’exprimer sans filtres. Selon d’où tu viens, tu vas parler des différents combats que tu
mènes et la rue devient le meilleur terrain d’expression.
Cela a toujours été un rêve de réaliser de plus grands formats. Dans
mes créations, je veille à mettre l’accent sur des sujets de société comme le
féminisme, l’écologie et d’autres thématiques importantes. C’est un bon moyen
de faire avancer les choses, mais aussi de créer une discussion. Pour moi,
cela a été très important de rencontrer la communauté de street-art, car je ne
la connaissais pas vraiment. Ce sont des personnes très bienveillantes,
intéressantes et qui partagent volontiers leur vécu d’artiste.
C’est marrant, car c’est totalement le cliché de l’artiste étranger qui
veut vivre à Paris et y adopter son style de vie. À la base, c’était un
objectif assez flou et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en venant m’y
établir. Et le choc culturel a été plus grand que prévu. Par rapport aux
États-Unis, ici, les gens accordent de l'importance à l'art et veulent le
cultiver. Dans le 13e par exemple, on a l’impression que c’est
totalement légal. On ne voit pas vraiment ça aux États-Unis, c'est beaucoup
plus caché.