Évènement

On tue les petites filles, réédition d’un livre qui dérange (toujours…)

Le samedi 30 novembre 2024
Détail de la couverture du livre "On tue les petites filles" de Leïla Sebbar
Rencontre avec Leïla Sebbar, présentée par Anne Schneider, autour de la réédition de son essai choc sur les violences sexistes et sexuelles à l'encontre des filles.
En 1978, aux éditions Stock, paraissait cette enquête hallucinante de Leïla Sebbar sur les violences sexistes et sexuelles subies par les filles. Pendant dix ans, de 1967 à 1977, elle a mené des entretiens des entretiens avec des jeunes filles en foyer, des femmes en prison (dont des mères maltraitantes et/ou infanticides), des magistrats, des policiers, des assistantes sociales, des médecins, des bénévoles d’associations de défense de droits des femmes… Elle a épluché la presse, les statistiques et les dossiers judiciaires, s'est plongée dans les courriers des auditrices adressés à Ménie Grégoire, elle a comparé des scénarios de viols avec des histoires écrites dans des magazines pornographiques…
Mauvais traitements, négligences, sévices, meurtres, incestes, viols : le résultat de cette longue enquête dresse un état des lieux alarmant de la condition féminine et décrit de la façon la plus directe possible les violences quotidiennes subies par plus de 180 femmes avant leurs 15 ans.
En redécouvrant cet ouvrage en 2024, une question nous brûle les lèvres : pourquoi n'a-t-il pas déclenché une révolution dès sa parution ? Comment peut-on encore prétendre qu'on ne savait pas?
Sa réédition est une occasion précieuse de rappeler l’invisibilisation persistante des violences familiales, domestiques et patriarcales qui continuent d’affecter nos sociétés.

Leïla Sebbar participe à la fondation de la revue féministe Histoires d’Elles en 1976 et collabore à d’autres revues féministes et généralistes. On tue les petites filles est son premier essai, il sera suivi de nombreux autres mais aussi de romans, nouvelles, articles, carnets de voyage, dont un texte de fiction intitulé Fatima et les Algériennes au square qui sort en 1981. Elle reçoit le Prix Eugène-Dabit du roman populiste pour son roman Les carnets de Shérazade en 1985. En 2003, elle publie Je ne parle pas la langue de mon père, un texte en partie autobiographique.
Elle collabore à des émissions pour Radio France notamment à Panorama. Elle est officière de l’ordre des Arts et des Lettres depuis 2016 et a été promue au grade de commandeur de la légion d’honneur en 2019.
Anne Schneider est Agrégée de Lettres et maîtresse de conférence HDR en langue et littérature française à l’université de Caen-Normandie / LASLAR EA 4256 . Ses domaines de recherches sont fondés sur la francophonie, en particulier sur les écrivains pour la jeunesse issus de l’immigration maghrébine, sur la guerre d’Algérie, sur les migrations et conflits contemporains racontés aux enfants.

Mise à jour le 31/10/2024

À lire aussi

Vous ne connaissez toujours pas ?

Sélection des bons plans intemporels, mais qui valent le coup toute l'année !