A l’orée d’un bois, avant de pénétrer plus avant dans la forêt, on marque souvent un temps d’arrêt, peut-être nos pas sont-ils plus lents, on cesse de parler, nos sens sont en éveil, on entre dans un monde mystérieux. Dans ce silence, on est à l’écoute des bruits qui nous entourent, les craquements sous nos pieds, le bruissement des feuilles dans les arbres, on entend au loin le clapotis du ruisseau, ou la chute d’une cascade, on se réveille, soudain surpris au cri d’un oiseau que l’on ne voit pas, puis l’ouïe s’affine et mille sons nous envahissent. […] On lève la tête, le rocher montagneux nous apparaît tout proche, mais en montant, en escaladant, le chemin paraît long, on continue de marcher, dans les pauses on réalise que l’on s’est éloigné, loin de toutes les poussières du monde, ouvert à tout, libre.
Claire KITO
Extrait du livret de l'exposition