La danse est l’art de l’espace et du temps, le cinéma s’en inspire, perméable dès ses débuts à toutes les formes d’art. Il démocratise les danses de ballet en filmant des numéros exécutés par les plus grands danseurs et danseuses de l’époque, dévoile la diversité des danses du monde, fait écho aux danses populaires telles que la
danse apache ou le
charleston, et accompagne l’apparition de la danse moderne.
Loïe Fuller, actrice, danseuse, égérie de la Belle Époque, jette les bases de cette modernité en créant une
danse serpentine qui s’apparente à un effet kaléidoscopique fascinant, composé de mouvement, de lumière et de couleur.
La danse fascine les artistes de l’Avant-garde (et du
cinéma expérimental). La cinéaste Germaine Dulac évoque et met naturellement en scène la danse, ses gestes, rythmes et mouvements dans son œuvre cinématographique.
Thèmes et variations (1928) évoque des rythmes harmonieux et fluides,
Danses espagnoles (1928) et
La Fête espagnole (1920) entraînent le spectateur dans un tourbillon de danse ibérique et de folie.
Entr’acte de René Clair est présenté en 1924 au sein du ballet dadaïste
Relâche de Francis Picabia. Ami du danseur russe Vatslav Nijinsky, Charlie Chaplin rend hommage à son ballet
L’Après-midi d’un faune dans
Une idylle aux champs en 1919.
Le cinéma fait souvent appel à des danseuses professionnelles qui poursuivront, pour certaines, une carrière cinématographique. C’est le cas de la Suédoise Jenny Hasselquist, danseuse étoile du Ballet royal, que Mauritz Stiller engage pour son premier rôle au cinéma dans
Balett primadonnan (1916).
Impossible de ne pas évoquer le Moulin-Rouge et ses spectacles grandioses dans
La Revue des revues de Joe Francis et Alex Nalpas (1927) où l’on peut admirer les plus célèbres danseuses telle que Joséphine Baker, et dans le fascinant
Moulin Rouge d’Ewald-André Dupont (1928). L’immense succès du charleston est foisonnant et donne lieu à de nombreux hommages, de
Charley Bowers, préparant un concours, au couple
Jean Renoir-Catherine Hessling à la rencontre de l’artiste et danseur américain
Johnny Hudgins.
Le cycle sera ponctué de plusieurs évènement inédits : une rencontre entre
Elisabeth Platel, et
Jean-François Zygel sur le thème de la musique, de la danse et du cinéma ainsi qu’une signature du livre de
Marion Carrot,
Danser dans les films muets, une expérience moderne, précédé de la projection du film
Paris Girls . Quatre ciné-concerts exceptionnels seront également proposés en accompagnement de la toute nouvelle restauration de
L’Etoile du génie par la Fondation,
Circé,
Salomé, ou encore du programme de cinéma expérimental intitulé
Danse affranchie présenté par
Sébastien Ronceray.