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Le renouveau des grandes places parisiennes

Mise à jour le 17/07/2019
Sept grandes places parisiennes sont réaménagées ou en cours de réaménagement. Sept grandes mutations qui changent le cœur de Paris…

Parce que les places de la Bastille, des Fêtes, Gambetta, d’Italie, de la Madeleine, de la Nation et du Panthéon sont des espaces emblématiques de la Ville, leurs nouveaux visages sont autant de défis à relever, qui vont contribuer à rendre Paris plus accessible, plus verte et plus belle.

Quels sont les objectifs pour ces réaménagements ?

Place de la Bastille après
Crédit photo : Ville de Paris
  • Il s’agit d’abord de conforter le rôle de ces places comme des lieux de vie, en phase avec les nouveaux usages de l’espace public, pour tous.
  • Il s’agit aussi de favoriser les mobilités douces et les transports en commun, et de prendre en compte les besoins des personnes en situation de handicap.
  • Il s’agit par ailleurs de revaloriser le patrimoine exceptionnel de ces places et de renouer avec leur histoire.
  • Il s’agit enfin de garantir la place de la nature dans la ville, et de prendre soin de l’environnement.
Ces mutations vont permettre de rendre aux Parisiennes et aux Parisiens les morceaux d’histoire que sont les places de la Bastille, de la Nation, du Panthéon, et de libérer les places qui sont des lieux de rassemblement névralgiques de leur arrondissement : Italie, Gambetta, Madeleine et place des Fêtes.

Ce dimanche 7 juillet, c'est autour de la place de la Nation d'être rendue aux Parisiens. Pour l'occasion, un grand nombre d'activités sont prévues.

Une démarche collective inédite

Parce que leur transformation était un enjeu de qualité de vie, ces places ont fait l’objet d’une démarche innovante axée sur la participation citoyenne et la préfiguration.
Dès 2015, via une plateforme numérique dédiée pour recueillir l’opinion des citoyens, des contributions sur registre dans le cadre d’une exposition dans les mairies d’arrondissements et dans le cadre d’une concertation menée auprès des riverains, des conseils de quartier, mais aussi des associations de piétons, de cyclistes, de personnes en situation de handicap, traitant des questions de genre, notamment de la place des femmes dans l’espace public
C’est ainsi que 8 500 citoyens ont participé à 150 réunions et ateliers et que les réflexions sur les sept places ont été enrichies de près de 2 000 contributions.
Sont apparues des attentes majeures : plus de végétation, plus d’espace pour les piétons, pour mieux se déplacer et pour passer des moments agréables, des espaces protégés pour les vélos et moins de place pour la voiture. Moins de bruit aussi, et des espaces de proximité aménagés pour les riverains directs.
Une fois ces aspirations prises en compte, les services de la Ville ont travaillé avec ceux de l’État et de la RATP sur plusieurs sujets tels que le patrimoine et la circulation.
En 2017, quatre collectifs d’architectes, paysagistes, ethnologues, spécialistes du genre et de l’insertion ont été missionnés pour co-concevoir et co-construire le réaménagement des places avec les Parisiens. Ils ont réalisé des entretiens individuels, des ateliers de conception, des marches exploratoires, et des séances de construction de mobilier avec les habitants et les associations.
Ceux-ci ont donc, pendant trois ans, pensé en commun des lieux qu’ils ont en partage, offrant une occasion extraordinaire de révéler et de renforcer leur cohésion. Pour se projeter ensemble dans un avenir à la fois local et international, singulier et universel.
Parallèlement, une démarche de préfiguration a permis de vérifier que les aménagements imaginés étaient les mieux adaptés aux besoins exprimés : il faut tester les idées dans l’espace public, observer, écouter, puis ajuster.
Une méthode probante, notamment à Nation : dans la perspective d’augmenter la partie végétalisée du centre de la place en prenant sur l’espace de voirie, des blocs de béton ont été disposés pour réduire la largeur de la voie et observer les conséquences en matière de circulation.
Dès le lendemain, deux constats : d’une part, les blocs de béton offraient une protection sonore par rapport à la circulation des voitures, d’autre part la partie de voirie reconquise était plébiscitée par les jeunes Parisiens pour apprendre ou pratiquer le vélo.
Le projet prévu a donc été modifié en remplaçant les blocs de béton par une lisière plantée offrant le même volume protecteur et le même effet atténuateur de bruit. Et la nouvelle piste roulante a été laissée à disposition des Parisiens pour courir, rouler et s’amuser.
C’est cette démarche ambitieuse qui a permis d’entreprendre des évolutions partant des usages actuels, préparant les usages futurs qu’il faut anticiper, et ceux qu’il convient de favoriser pour le bien-être de tous.

Des évolutions structurelles vitales

Paris se transforme pour mieux respirer. L’avènement du « tout voiture » a fait de la capitale une métropole encombrée, polluée, où l’espace et l’énergie sont excessivement consommés. L’objectif est clair : assainir, libérer le Paris d’aujourd’hui et de demain.
La Place Gambetta après
Crédit photo : Ville de Paris
Les mutations en cours dépassent la simple augmentation de la place réservée aux piétons et aux cyclistes : les rénovations s’appuient sur le constat que, depuis plusieurs années, les piétons, parisiens ou visiteurs sont plus nombreux et occupent de plus en plus l’espace public, que les nouvelles mobilités ont besoin d’espace pour se développer paisiblement, que les Parisiens réclament plus de végétalisation, et qu’il est nécessaire de réduire les îlots de chaleur pour affronter le changement climatique.
Parce qu’une personne en situation de handicap cumule plusieurs oppressions, souffre de plus de discriminations, ces places seront 100 % accessibles pour les personnes à mobilité réduite, grâce à un sol entièrement aplani pour les passants en fauteuil, et à la création d’un « fil d’Ariane » qui guidera les malvoyants dans leurs déplacements. Rendre la ville plus accessible est un engagement majeur de la municipalité.

Une histoire à écrire

En 2013, la République, d’un rond-point redevenait une place, et les Parisiens retrouvaient leur monument. Ils s’en sont depuis emparés pour en faire un lieu de vie, de fête, mais aussi de commémoration, de rassemblements engagés, de lutte sociale : un espace ouvert et accueillant, inclusif, où l’on vient exprimer son opinion, ses émotions.
Honorer les symboles de l’histoire des Parisiens, dont sont chargées les grandes places, c’est aussi offrir à ceux qui y habitent, qui les traversent, qui s’y retrouvent, les moyens de se les réapproprier. Demain, place de la Bastille, autour de l’ancienne forteresse dessinée au sol et de la colonne de Juillet que l’on pourra enfin visiter, ou place de la Nation, autour du Triomphe de la République, les Parisiennes et les Parisiens renoueront avec leur espace public et y écriront de nouvelles histoires.

Les transformations en chiffres

  • Plus de 25 000 m2 gagnés sur la voirie (surface de chaussée transformée en trottoir, piste cyclable, aire piétonne, végétalisation).
  • Plus de 15 000 m2 de surface végétalisée.
  • Plus de 5 000 m2 de surface « débitumée » (surface asphaltée ou enrobée devenue végétale ou stabilisée).
  • 150 arbres plantés.

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