La Fondation Maison des Sciences de l'Homme organise une soirée de présentation du nouveau numéro « Féminisme aux risques du sport » de la revue « Nouvelles questions féministes » (43/1) de 2024 à paraître en mai aux Éditions Antipodes.
Cette séance des Livres en dialogue réunira Sigolène Couchot-Schiex, Christelle Hamel, Solène Froidevaux, et sera animée par la militante féministe Camille Teste.
À l'issue de cette rencontre, vous aurez la possibilité de poser
toutes vos questions à nos invitées. La rencontre sera suivie d'un
moment de convivialité.
Nos invitées
Sigolène Couchot-Schiex est docteure en sciences de
l’éducation et de la formation. Elle est sociologue, professeure des
universités à CY Cergy Paris Université. Elle a débuté ses travaux par
l’étude des effets de l’ordre de genre dans l’enseignement de
l’éducation physique et sportive dans le secondaire. Ses travaux actuels
portent sur le cybersexisme comme expression des violences et
cyberviolences témoignant de la prégnance de l’ordre genré en contexte
scolaire. Elle est co-fondatrice et co-directrice de la revue Genre Éducation Formation (GEF) accessible sur OpenEdition.
Christelle Hamel est chercheure à l'Ined et
co-responsable de l'unité Démographie, genre et sociétés, supervise
l'enquête Virage (Violences et rapports de genre).
Solène Froidevaux est docteure en sciences sociales de
l’université de Lausanne. Spécialiste en sociologie du genre, du corps
et du sport, elle mène des recherches postdoctorales, dont une comme
chercheuse boursière du Fonds National Suisse de la Recherche
(2021-2023), tout en collaborant avec des institutions publiques et des
organisations sportives sur des mandats de recherche-action
Camille Teste est militante féministe, animatrice du podcast « Encore Heureux » (Binge audio), et autrice de Politiser le bien-être (Binge
audio éditions). Elle travaille sur l'émancipation des corps et propose
une approche politisée du sport et des pratiques de bien-être.
Le numéro Féminisme aux risques du sport
Quand la flamme olympique illuminera le ciel de Paris pour les Jeux
2024, cinq générations de sportives auront eu le droit de participer à
ces épreuves symboliques, un droit conquis auprès des hommes qui
détiennent les clés des Jeux, des sports, du mouvement sportif et de ses
multiples acteurs. Aux Jeux de Paris, en 1900, les femmes ont été
autorisées à concourir pour la première fois dans seulement cinq sports,
mais pour les Jeux 2024, le Comité d’organisation « Paris 2024 »
s’engage, en tous cas en parole, pour l’égalité des sexes dans le sport.
Si la définition du sport n’est pas consensuelle puisque sous ce
vocable mondialisé se rangent aussi bien les manifestations organisées
par les fédérations, les spectacles sportifs, les matchs amicaux ou
festifs, la danse entre copines, ou l’e-sport, le sport est reconnu
comme un univers d’hommes, un lieu politique aux enjeux considérables,
un haut lieu de la reproduction de l’ordre de genre. Ce grand angle de la revue Nouvelles questions féministes investira le champ de l’olympisme mais interrogera plus largement les liens entre féminismes et sports.
L’égalité est déclarée comme une préoccupation centrale de la pratique sportive, de son éthique du fair play et
de la (ré)affirmation de l’égalité citoyenne. Mais cette égalité
peut-elle se construire sans égalité des sexes ? Le sexe reste une
catégorisation transversale importante qui subdivise les pratiques
sportives tout en restant relativement étanche aux remises en question.
Ce jugement révèle le système de pensée sous-jacent au sport selon
lequel les identités et rôles sexués sont fondés en nature, suggérée par
l’omniprésence de la corporalité et la mise à l’épreuve des corps.
Dans ce phénomène social d’ampleur, quelles sont les positions, les
réflexions féministes ? Quels regards sont posés sur cette institution
soutenue par le capitalisme patriarcal ? Comment les recherches sur les
sports populaires ou les sports inclusifs s’emparent-elles des études
féministes ?