Si le Quatuor à cordes de Debussy (1893) s’inscrit dans une forme traditionnelle, son traitement du timbre et de l’harmonie annonce toutefois le Prélude à l’après-midi d’un faune (1894): dans une atmosphère évanescente et transparente, brûlante de sensualité et de volupté, la musique inspirée par le poème de Stéphane Mallarmé reflète l’unicité de l’instant. Quelques souvenirs du Faune résonnent dans la Rhapsodie pour clarinette, destinée à l’origine au concours du Conservatoire de Paris de 1910. Ces deux partitions seront entendues dans une transcription pour flûte, clarinette, quatuor à cordes et harpe : un effectif de septuor rarement employé, mais pour lequel Ravel avait écrit son Introduction et Allegro (1905), diptyque scintillant d’alliages oniriques.