Excellente pianiste, la Polonaise Misia Sert fut l’inspiratrice des peintres nabis, des musiciens et des écrivains, l’égérie des ballets russes et l’amie du Tout-Paris.
« Magicienne »,
« Fée verte », « Madame Verdurinska », Misia Sert a
profondément marqué la vie artistique de la Belle Epoque aux Années Folles.
Cette pianiste talentueuse à la vie rocambolesque, mariée successivement au directeur
de la Revue Blanche Thadée Natanson, à l’homme de presse
Alfred Edwards puis au peintre d’origine espagnole José Maria Sert, fut
tour à tour une muse pour les « Nabis » et leurs amis, comme
Toulouse-Lautrec, Renoir, Vuillard et Bonnard, qui se disputaient le droit de
faire son portrait, une mécène hors-pair pour les ballets russes, et une
« récolteuse de génies », celle qui lança Coco Chanel.
Misia
fréquenta également le tout-Paris littéraire et musical, devenant dédicataire
de Satie et Ravel, inspirant son ami Cocteau. La vie de Misia est à son image,
fascinante, mouvante et tragique, entre Saint-Pétersbourg où elle naquit, la
Belgique où elle grandit, et la capitale française où elle fut surnommée
« la Reine de Paris ». Elle y occupa de nombreux appartements, parfois
somptueux, de la rue Saint-Florentin au faubourg Saint-Honoré.
Cette conférence
sera enfin l’occasion d'explorer un aspect moins connu de sa vie : ses
villégiatures, en bord de Seine à Valvins près de la maison de Mallarmé, aux
« Relais » de Villeneuve-sur-Yonne, en passant par son yacht,
l’Aimée.
Hélène Oblin, Attachée de conservation du patrimoine.