Évènement

FHAR (Le) (Front homosexuel d'action révolutionnaire) · Carole Roussopoulos

Du mercredi 13 avril au samedi 7 mai 2022
Le FHAR - Carole Roussopoulos - Vidéo out, 1971 - Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir
Projection du documentaire "FHAR (Le) (Front homosexuel d'action révolutionnaire)" de Carole Roussopoulos, dans l’espace Videobox du mercredi 13 avril au samedi 7 mai 2022 en accès libre.
En écho au spectacle Sa bouche ne connaît pas de dimanche de Rébecca Chaillon et Pierre Guillois, Le Carreau du Temple projette le documentaire FHAR (Le) (Front homosexuel d'action révolutionnaire) (26'01, 1971) de Carole Roussopoulos, dans l’espace Videobox du mercredi 13 avril au samedi 7 mai 2022 en accès libre.
Ce documentaire sur la première manifestation de rue gay et lesbienne en France à Paris. La manifestation du FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire) se déroule à l’intérieur de la traditionnelle manifestation syndicale du premier mai et dénonce le racisme sexuel. Pour la première fois s’incrustent dans cette manifestation des hommes et femmes qui défilent joyeusement et fièrement sans service de sécurité avec en tête une simple banderole en toile blanche bombée du nom du (FHAR). Des voix clament « Les pédés dans la rue ».
Ce document vidéo d’une grande valeur historique est la référence absolue de la naissance et de la visibilité du mouvement gay et lesbien français qui s’autoproclame homosexuel dans les années 1970, des premières réunions du FHAR, et de l’apparition du mouvement de revendication d’identité sexuelle (qui plus est dans un défilé syndical du 1er mai en France).
Ce film est un document fondateur non seulement pour l’histoire et la mémoire du mouvement homosexuel mais aussi dans le cadre de l’émergence d’une pratique de réalisation engagée dont Carole Roussopoulos est la pionnière en laissant la parole à ceux qu’elle filme et en utilisant un matériel vidéo léger.
La réalisatrice
Née en 1945, Carole Roussopoulos passe son enfance à Sion, avant de partir étudier à Lausanne. En 1967, elle quitte la Suisse pour Paris, où elle rencontre son futur mari, Paul Roussopoulos, avec lequel elle fonde le collectif militant « Video Out ». En 1970, sur les conseils de son ami Jean Genet, elle investit dans la première caméra portative : la fameuse Portapak lancée par Sony, et réalise son premier film Genet parle d’Angela Davis. C’est le début d’une importante production de films. Militante féministe, Carole Roussopoulos filme les femmes en action dans ces années de luttes : les prostituées de Lyon, les manifestations pour l’avortement, les débats autour du viol, etc. Elle est de tous les combats et accompagne les nouveaux mouvements sociaux qui émergent dans la foulée de Mai 68 : les LIP, le F.H.A.R., le droit des immigrés, etc. En 1982, elle fonde le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir avec Delphine Seyrig et Ioana Wieder, premier centre d’archives audiovisuelles féministe, mais n’abandonne pas pour autant la vidéo. Toujours soucieuse de donner la parole aux opprimé·e·s et aux oublié·e·s, elle défriche des sujets jusqu’alors ignorés : viol conjugal, excision, handicap, exclusion. Elle meurt le 22 octobre 2009, laissant derrière elle une oeuvre colossale de plus de cent films.

Mise à jour le 19/04/2022

À lire aussi

Vous ne connaissez toujours pas ?

Sélection des bons plans intemporels, mais qui valent le coup toute l'année !