« L'espace des phases d'un système est l'espace mathématique dans lequel tous les états possibles du système sont représentés » Un espace des phases permet la représentation de l'évolution de systèmes pendant une durée : tous leurs états successifs sont simultanément accessibles au regard.
Pour sa première exposition personnelle à Paris, Gabrielle Herveet transforme la Galerie du Haut-pavé en un « espace des phases » dans lequel ses pièces, sculptures, dessins et calendriers, jouent de métamorphoses, de mythologies et de mathématiques. Elle propose un ensemble onirique et sensible, entre approche scientifique, références archéologiques et résidus de paysages réels ou imaginaires
Née en 1988, Gabrielle Herveet est diplômée de l'ESBA-TALM site Angers.
Originaire de Lézardrieux, elle y a installé son atelier en 2012, au bord du Trieux, fleuve côtier des Côtes- d'Armor. L'estuaire et ses rivages, arpentés chaque semaine, constituent l'espace matriciel de sa production de dessins et de sculptures. Les formes qu'elle propose sont issues de lʼinterrelation entre le domaine du sensible et les théories, prédictives ou descriptives, élaborées depuis des millénaires pour décrire le monde (géométrie, géologie, météorologie, thermodynamique, théorie du chaos, physique élémentaire…). En utilisant la science de manière empirique, sans nombre ni équation, elle induit une lecture poétique des mécaniques de paysages et plus généralement des phénomènes physiques construisant lʼespace quotidien, universel ou anthropique.
Depuis 2022, elle oriente ses recherches sur le temps et ses occurrences, en produisant des sculptures-calendriers qui questionnent nos représentations communes du temporel, entre phénomènes astronomiques et naturels, intimes et universels.
Son travail a été montré en France et à l'étranger, lors d'expositions personnelles (Les conjugaisons du rivage, 2023 ; Des yeux et des rayons, 2024) et collectives (Something beautiful, Bruxelles, 2023).