Les policiers municipaux formés à l’École de la sécurité et de la prévention

L'institution
Mise à jour le 07/05/2024
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Entre la création de la police municipale en juin 2021 et les Jeux de Paris 2024, 1 900 agents sont devenus policiers municipaux. Ils ont suivi la formation de l’École des métiers de la sécurité et de la prévention, qui vient d’emménager dans de nouveaux locaux dans le 11e arrondissement.
La promotion Baudoyer, dixième promotion depuis la création de l’École des métiers de la sécurité et de la prévention (EMSP), a pris ses marques dans les locaux lumineux de la rue Nicolas-Appert (11e). Les 270 stagiaires – des inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris (ISVP), des agents de surveillance de Paris (ASP), des contrôleurs et techniciens de tranquillité publique et de surveillance (TTPS), des externes lauréats du concours de gardien-brigadier et de chef de service de la police municipale – vont suivre une formation réglementée, qui obéit au référentiel élaboré par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).
L’objectif : former des policiers municipaux qui « apaisent, rassurent et tranquillisent l’espace public », pointe Anne Lhopital, directrice de l’EMSP. La formation est essentielle pour donner aux agents le pouvoir d’agir et faire face aux situations qu’ils rencontrent. Ils y acquièrent un savoir-faire, mais aussi une posture.

Professionnaliser la plus grande police municipale de France

La police municipale de Paris avait besoin d’une formation propre : les situations que l’on y retrouve sont particulières, notamment en raison de la forte concentration humaine dans la capitale, mais aussi des problématiques variées d’un arrondissement à un autre. Pour rappel, la police municipale parisienne dresse plus d’un million de procès-verbaux par an. Les agents étaient jusqu’ici formés dans des locaux provisoires dans le 12e, il ne manquait qu’un lieu, inauguré le 29 avril, pour encore plus professionnaliser cette « plus grande police municipale de France ».
À l’EMSP, des modules conventionnels sont dispensés, comme le droit pénal, les institutions, la circulation routière, les pouvoirs de police du maire, la déontologie, la communication et le dialogue avec les publics spécifiques, les écrits judiciaires, etc. En complément, la Ville a fait le choix d’enrichir la formation de ses policiers municipaux avec trois modules spécifiques :
  • outrage sexiste et sexuel sur la voie publique dispensé en interne ;
  • violence au sein du couple (dispensé par le groupe Egaé) ;
  • lutte contre les LGBTQI+ phobies, dispensé par l’association Flag !.
L’école a également mis sur pied un module de réalité virtuelle, mettant en scène des situations d’outrage à agent. Les stagiaires de la promotion Baudoyer sont les premiers à en bénéficier.

Focus sur les formations

La formation préalable à l’armement (FPA)

Essentiellement dispensée par les moniteurs en bâton et technique professionnelle d’intervention (MBTPI) de l’école, cette formation doit être suivie par les agents dans l’année suivant leur assermentation. Elle conditionne l’obtention de leur autorisation de port d’armes.
En 2023, près de 800 policiers ont validé leur formation préalable à l’armement à la gazeuse et/ou aux bâtons.

La formation continue obligatoire (FCO)

Dix jours de formation obligatoire que les policiers municipaux doivent suivre dans les cinq ans suivant leur assermentation pour les gardiens-brigadiers et dans les trois ans pour les chefs de service.
Il s’agit essentiellement de conférences sur des thèmes variés :
D’autres modules sont également proposés : la circulation routière, la conduite et l’intervention en VTT, le droit pénal, etc.

Une école, trois pôles

L’EMSP et les 56 agents qui la composent ont en charge la formation des 3 000 agents de la direction de la Police municipale, tous métiers confondus (agents opérationnels et non opérationnels).
Elle est organisée autour de trois grands pôles distincts :
  • le pôle Gestes techniques professionnels d’intervention (GTPI) / Armement ;
  • le pôle Formation sécurité et prévention ;
  • le pôle Formations transverses et fonctions support.
Des formateurs aux profils variés
Dix enseignants permanents, de haut niveau et aux profils très divers, assurent eux-mêmes la conception des supports de formation (opérationnels de la police municipale, juristes, spécialistes des politiques locales de sécurité venant d’autres polices municipales, anciens enseignants universitaires, anciens agents du ministère de l’Intérieur, anciens coordonnateurs des politiques locales de sécurité et de prévention, etc.). L’école fait aussi appel à de nombreux formateurs vacataires.
Les nouveaux locaux de 280 mètres carrés, propriété de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), regroupent en outre une équipe de direction, des administratifs, un chargé de mission Innovation pédagogiques, 22 moniteurs, etc. Deux salles de formation équipées permettent de dispenser les cours dans un environnement adapté aux apprentissages. Ils y apprennent notamment à utiliser les nouveaux équipements dont s’est dotée la police municipale : les radars jumelles et les cinémomètres pour évaluer la vitesse des véhicules, les sonomètres pour contrôler le bruit des motos et les sonomètres à main pour mesurer le bruit des terrasses ou les caméras-piétons.

Près de 1 900 agents formés

La formation est organisée en promotions, qui se succèdent (entre 2 et 4 promotions chaque année). Les étudiants ont entre trois et six mois pour se former.
De la première promotion Cîteaux en 2021 (176 agents diplômés) à la promotion Baudoyer, qui passera devant son jury du 10 au 12 juillet 2024, près de 1 900 agents auront été formés en tant que policiers municipaux. Le recrutement vise la parité avec, pour le moment, 40 % de femmes parmi les effectifs.
Seuls 29 échecs pour les gardiens-brigadiers et six pour les chefs de service ont été recensés depuis l’ouverture de l’école, soit près de 98 % de réussite.

« Allier amour pour Paris et attrait pour la sécurité »

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Samyh O., issu de la promotion De Goussandré (2023-2024), était présent lors de l’inauguration de l’EMSP. ll a été gendarme puis a travaillé pour l’administration pénitentiaire avant d’intégrer cette formation.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir policier municipal ?

J’ai toujours exercé dans les métiers de la sécurité et de la sûreté. Je suis Parisien de naissance, le concours de policier municipal répondait donc à mes attentes, à savoir allier mon amour pour la capitale à mon attrait pour la sécurité et la sûreté.
J’ai passé le concours externe pour devenir gardien-brigadier, puis le concours pour devenir chef de service de police municipale dans la foulée. J’ai reçu les résultats positifs pendant la formation ! J’enchaînerai à la rentrée avec la formation pour devenir chef de service.

Qu’avez-vous pensé de la formation dispensée à l’EMSP ?

Au vu des formations que j’ai reçues, je trouve que le métier de policier municipal est le plus complet, car le spectre de compétences est très large : cela va de la salubrité aux addictions, en passant par l’urbanisme.
Les thèmes que j’ai préféré découvrir étaient ceux concernant « les pouvoirs de police du maire ». Le module de droit pénal a aussi été enrichissant. Il y a enfin toutes les formations qui sont propres à la Ville de Paris comme la lutte contre les discriminations, le harcèlement de rue, etc., auxquelles je suis fier d’avoir participé.
J’ai aimé que tous les corps de métier soient formés ensemble – agents d’accueil et de surveillance des parcs et jardin parcs, médiateurs, policiers municipaux. Cela crée une culture sécuritaire et une uniformité des pratiques. On sait et on comprend mieux comment chacun travaille.

Un module de réalité virtuelle, mettant en scène des situations d’outrage à agent, va être mis en place. Qu’en pensez-vous ?

C’est génial, le service public doit se familiariser avec les innovations technologiques ! La technologie dans ce cas n’est pas un gadget : l’outil va nous permettre de nous concentrer sur la réponse juridique que l’on peut apporter à la situation.

Comment trouvez-vous les nouveaux locaux ?

Je considère que c’est une chance pour les nouveaux stagiaires. Les conditions de travail sont optimales et le niveau d’exigence est aussi plus élevé.
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