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À Notre-Dame, le chantier bat son plein… et la flèche pointe le bout de son nez

Mise à jour le 19/09/2023
Dans le ciel de Paris, le montage de la charpente de la nef a commencé, grâce au travail des charpentiers et des grutiers
Ces derniers mois, les étapes successives de la restitution de la charpente, de la flèche, restituée fin 2023, et du grand comble (nef, chœur et les deux bras du transept) représentent les avancées les plus visibles. Le point sur les travaux conduits par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.
En avril 2019, le monde entier assistait avec effroi à la chute de la flèche de Notre-Dame de Paris et à la destruction de sa charpente multiséculaire surnommée « La Forêt ». Le monument parisien n’a dû alors son salut qu’au courage et à la persévérance des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Quelques mois plus tard, les travaux de reconstruction débutaient, freinés dans leur élan par les confinements.
Après deux ans consacrés à la sécurisation de l’édifice, aux études de projet, puis à la préparation et à l’attribution des appels d’offres, les travaux de restauration battent leur plein. À quinze mois de la réouverture attendue de la cathédrale.
Le mois d'août a néanmoins été marqué par la disparition accidentelle du général Jean-Louis Georgelin, superviseur de la reconstruction de la cathédrale. Dans ces tristes circonstances, tous les acteurs du chantier sont plus que jamais déterminés, par fidélité à sa mémoire, à assurer la réouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024.
Ces derniers mois, les étapes de la restitution de la charpente, de la flèche et du grand comble (nef, chœur et les deux bras du transept) représentent les avancées les plus visibles.
Au-dessus des voûtes de la nef et du chœur restaurés a débuté le montage de la centaine de fermes de la charpente en chêne massif (une ferme est un élément d'une charpente non déformable supportant le poids de la couverture d'un édifice avec un toit à pentes), reconstruites selon le dessin médiéval. Amenées par la Seine, les charpentes des deux bras du transept, également en chêne massif, reconstruites selon leur dessin du XIXe siècle, progressent aussi très visiblement. Elles retrouvent leur place entre les grands pignons nord et sud, réédifiés en pierre sculptée.
Débutés au cours des mois précédents, des travaux de nettoyage et de restauration de l’intérieur de l’édifice s'achèvent, tout comme la restauration des maçonneries et des voûtes effondrées, mobilisant quantité d’entreprises (des PME fleurons des monuments historiques aussi bien que des artisans d’art), venues de toute la France, et d'une grande diversité de métiers et de savoir-faire (maçons-tailleurs de pierre, restaurateurs de peintures murales et de sculptures, maîtres-verriers, ferronniers d’art, charpentiers, couvreurs, etc.).
Ainsi, à ce jour, toute la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, est nettoyée et restaurée, ainsi que les décors de la sacristie.

La flèche reconstituée d'ici fin 2023

Les Parisiens voient s’élever progressivement dans le ciel de Paris l’échafaudage qui entourera la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre de charpente en bois de chêne massif, au fur et à mesure de sa construction. À terme, l’échafaudage, d’un poids de 600 tonnes, culminera à 100 mètres avec une flèche haute de 66 mètres, identique à celle dessinée par Viollet-le-Duc.
Le montage du fût, partie centrale de la flèche, devrait être effectif d’ici début octobre. Suivront alors les deux étages ajourés et, enfin, l’aiguille. En fin d’année, la flèche devrait de nouveau culminer dans le ciel parisien.

Les décors en bois sculptés

Au cours de l'été 2023, les décors sculptés en bois de chêne, l'une des principales caractéristiques de la flèche, ont été acheminés et montés. Chacune des huit faces de la flèche est ornée de près de 200 crochets et motifs floraux, 16 pinacles, 32 gargouilles, 16 arcatures de baies et 8 quadrilobes, tous inspirés par l’esthétique médiévale remise à l’honneur par Viollet-le-Duc.
Un groupement d'entreprises a constitué un atelier commun en Lorraine afin de réaliser ces travaux de sculptures sur bois. Leur réalisation mobilise de nombreux savoir-faire : ceux des acteurs de la filière forêt bois, des forestiers aux scieurs, pour la sélection et la récolte des bois, des ingénieurs en structure pour les calculs, des dessinateurs et projeteurs pour les modélisations numériques, plans de taille et d’assemblage, des conducteurs de travaux pour les études méthodologiques et logistiques, et enfin des charpentiers pour la taille et le pré-assemblage des bois en atelier, puis leur assemblage sur site.
Des charpentiers vérifient les assemblages d’un des panneaux décorés des gradins
Des charpentiers vérifient les assemblages d’un des panneaux décorés des gradins
Crédit photo : Patrick Zachmann – Magnum Photos

En vidéo : première étape de la reconstruction de la flèche

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Un parvis conçu comme une clairière
Pour compléter la renaissance de la cathédrale, un autre chantier pour le réaménagement des abords du monument est en cours, à l’initiative de la Ville de Paris. L’environnement de Notre-Dame sera entièrement repensé, transformant l’accueil et l’accompagnement des douze millions de visiteurs et pèlerins annuels. Ce réaménagement débutera au second semestre 2024 et s'achèvera en 2027.
En savoir plus

Le nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes

Les échafaudages des bras nord et sud du transept et d’une partie de la nef et des tribunes du chœur, dont les restaurations sont à présent terminées, sont désormais complètement démontés. Se dévoilent ainsi toute la beauté et la richesse des volumes intérieurs restaurés, tandis que la restauration de la clôture de chœur, chef-d’œuvre sculpté du XIVe siècle, touche à sa fin, que la pierre retrouve sa blondeur et les peintures des chapelles, leur éclat d’origine.
En parallèle, la repose du grand orgue et des 39 baies hautes a débuté après leur nettoyage par trois ateliers de facteurs d’orgues situés en Corrèze, dans l’Hérault et le Vaucluse. Les 8 000 tuyaux de l’instrument seront remontés un à un. Pour mémoire, cet orgue symphonique est la voix de la cathédrale depuis 1733. Lors de l’incendie, il n’a pas été inquiété par les flammes et a reçu très peu d’eau au cours de l’intervention des pompiers.
Néanmoins, il a été recouvert de poussières qui se sont répandues sur l’ensemble de l’instrument et certaines parties ont souffert des variations thermiques subies par la cathédrale depuis l’incendie, notamment lors de la canicule de juillet 2019. Il nécessitait donc un nettoyage approfondi et une restauration, qui ne pouvaient être effectués sur place.
La repose des 39 baies hautes nettoyées et restaurées dans neuf ateliers de maîtres-verriers est en cours. Si aucun des vitraux de la cathédrale n’a été détruit ou abîmé par l’incendie, beaucoup d’entre eux, déjà empoussiérés, ont été exposés aux fumées et étaient encrassés. Il était donc nécessaire de procéder à un nettoyage approfondi.
Tout savoir sur le chantier
« La Fabrique de Notre-Dame », le journal de la restauration
Disponible en français ou en anglais - 116 pages - 12 € (l’intégralité des bénéfices est reversée au projet de restauration).
En vente sur Rebâtir Notre-Dame de Paris - La Fabrique de Notre-Dame
Suivez l’avancée du chantier sur Facebook, Instagram et YouTube @rebatirnotredamedeparis


La restauration des maçonneries et des voûtes

Les maçons-tailleurs de pierre ont refermé la première voûte effondrée dans le transept nord en novembre dernier. Courant février, ils ont procédé au remontage des arcs diagonaux et de l’oculus de la voûte de la croisée du transept afin de permettre aux travaux de reconstruction de la flèche de se poursuivre. La reconstruction des voûtes de la nef et du chœur sera quant à elle achevée d’ici la fin de l’année.
En parallèle, les pignons des deux bras du transept, ces murs triangulaires qui donnent leur forme à la charpente et qui avaient été fragilisés par l’incendie, ont été remontés.
Les voûtes des premières travées restaurées.
Les voûtes des premières travées restaurées.
Crédit photo : Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris
Courant mai, l’établissement public a annoncé l’achèvement du montage à blanc, en Anjou, des premières travées de la charpente en chêne massif du chœur. Cette étape marque le bon avancement de ces travaux qui conduiront au montage de ces charpentes sur le chœur de la cathédrale, dans les tout prochains mois.

La révision des cloches

Dans le beffroi nord, partiellement atteint par les flammes, les huit cloches en bronze ont été déposées et emmenées en atelier au cours du mois de juillet 2023. Elles avaient été fondues et installées en 2012-2013, à l'occasion du 850e anniversaire de la cathédrale. Elles seront nettoyées, révisées et restaurées pour deux d'entre elles, endommagées par la chaleur.
Après avoir souffert de la chaleur lors de l'incendie, deux des cloches du beffroi nord vont être restaurées avant d'être reposées. Quant aux six autres, elles vont être nettoyées et révisées.
Après avoir souffert de la chaleur lors de l'incendie, deux des cloches du beffroi nord vont être restaurées avant d'être reposées. Quant aux six autres, elles vont être nettoyées et révisées.
Crédit photo : Rebâtir Notre-Dame de Paris
Enfin, moins emblématiques peut-être, mais essentiels, les travaux relatifs à l’équipement technique et électrique de la cathédrale et à sa protection incendie ont commencé au cours de l'été. Très vite, ils ont pris une intensité très visible à l’intérieur de la cathédrale, sur son flanc sud et dans les sous-sols de la sacristie et du presbytère.
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