Un grand nombre d’œuvres honorent directement le livre, comme l'invitation lancée par Honoré δ'O à la poétesse Inge Braeckman pour écrire sur le métier de bouquiniste, la première édition de Clémentine Mélois qui relate l’histoire de la Joconde échappée du Louvre, une pile de feuilles reliées entre elles par un champignon parasite trouvé par Noémie Pilo, les « Séries Noires » traduites par Robert Filliou, signées Jean-Michel Alberola et des livres de Marcel Broodthaers réunis en un lot en souvenir de celui qui fut bouquiniste avant de devenir artiste.
Durant cette De(s)rives, pourront également être découverts les dessins de Juliette Green, tapis entre les pages de quelques livres, les collages idéologiques de Miquel Mont et les fleurs écrasées de Stéphane Thidet, se fondant discrètement parmi les affiches des bouquinistes.
Il y a également des objets à découvrir : les insectes-drones de Nicolas Darrot, la nébuleuse de Nobuko Tsuchiya, les architectures de mémoire de Yusuké Y. Offhause, la bibliothèque illusionniste de Philippe De Gobert, une boîte à disquettes censée avoir contenu les restes d’un dictateur par Thibault Scemama de Gialluly, les poupées gigognes de Benoît Pype et le mode d’emploi d’un « Shaker » ravivé par Marie-Ange Guilleminot. Et puis la boîte à odeurs de Julie C. Fortier pour remuer les cœurs et celle vert Hyber, une bouffée de chlorophylle.
Faire les bouquinistes, c’est aussi se confronter à la possibilité d’une rencontre avec une mutation d’Elika Hedayat, à un extrait de nature brute d’herman de vries, un clin d’œil de Franck Scurti ou à un face à face avec l’œuvre « you eat what you are » d’Antoni Miralda ; tout un monde divers, placé sous la protection de la « Gargouille Noire » d’Honoré δ’O, la gardienne hybride des bouquinistes le temps d’une De(s)rives.