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Une réhabilitation innovante, circulaire et solidaire de la Maison des Canaux

Mise à jour le 15/03/2024
Façade de la Maison des canaux
La Ville de Paris livre le bâtiment de « La Maison des Canaux » (19e), patrimoine historique du Canal de l’Ourcq, rénové entièrement en économie circulaire par un consortium d'entreprises solidaires.
Le bâtiment « des Canaux », construit en 1882 dans le 19ème arrondissement à Paris, devient en 2016 la Maison des Économies Solidaires et Innovantes, vitrine de l’économie circulaire, portée par l’association Les Canaux.
Présidée par Yann Arthus Bertrand, l’association conseille, forme et accompagne les acteurs économiques engagés pour la solidarité et la planète, en France et à l’international. Elle propose des outils concrets à tous ceux qui souhaitent développer leur impact social et environnemental dans leur travail ou leur entreprise.
Une rénovation et des aménagements du bâtiment se sont avérés nécessaires et la Ville de Paris a décidé d’en faire un chantier de travaux exemplaire, sur le plan environnemental, notamment en économie circulaire, et solidaire.

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Un chantier 100% en économie circulaire

Lieu de référence des valeurs de l’économie circulaire, sociale et solidaire, son chantier affiche un objectif de 100 % de matériaux issus du réemploi ou bio-géosourcés, une valorisation des déchets du bâtiment, une volonté d'insertion par l'apprentissage et une ouverture pédagogique pour les habitants.
De la réhabilitation du rez-de-chaussée et du sous-sol, à l’amélioration énergétique du bâtiment en passant par la création d'une terrasse extérieure, l’intégralité de la rénovation est conçue grâce à l’économie circulaire.
La terrasse rénovée des Canaux
La terrasse rénovée des Canaux
Crédit photo : @Ville de Paris - DLH
Le maître mot du chantier de la Maison des Canaux est la sobriété.

Sobriété en matériaux

  • conservation au maximum de l’existant,
  • réemploi sur place des matériaux déposés (ex : moellons de calcaire des murs de démolition pour le socle de la terrasse),
  • majorité des approvisionnements en matériaux de seconde vie, issus de chantiers (des dalles granito, des poutres métalliques, des pierres, des portes…) ou auprès de plateformes (isolants, sanitaires, lattis en bois…). La terrasse est construite à 90% de matériaux de réemploi, y compris la structure métallique ; 100% de l’isolation intérieure, des parements de murs et des sols et des aménagements (ex : cloisons) sont en matériaux de seconde vie,
  • réemploi, réutilisation et recyclage des matériaux, produits et déchets sortants. Taux de valorisation matière de plus de 90% dont plus de 80% des déchets non dangereux non inertes, anticipant de fait les objectifs de la loi AGEC pour 2025.

Sobriété en eau

L'alimentation des toilettes et de l’arrosage de la terrasse est faite par l’eau de pluie.

Sobriété en énergie

Des équipements lowtech, une ventilation naturelle avec récupération de chaleur, une amélioration de l’enveloppe pour réduire de 50% les consommations énergétiques et un chauffage bois.

Un chantier pédagogique et inclusif

Le chantier de rénovation a été réalisé en s’appuyant sur de nombreuses structures de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Coordonné par la SCOP d’architectes Grand 8, le groupement d’entreprises locales, solidaires et circulaires du chantier, intègre une part importante de structure de l’ESS dont plusieurs entreprises d’insertion de personnes très éloignés de l’emploi et de personnes en situation de handicap. L’agence d’architecte Grand Huit a mis au cœur de sa pratique l’humain et la préservation des ressources. Elle a constitué un groupement de maitres d’œuvre et d’artisans qui ont travaillé dès l’esquisse du projet, main dans la main.

Des visites de chantier…

Et des jours dédiés à l’apprentissage du geste ont eu lieu. Les enseignements sont capitalisés et formalisés dans différents supports de communication (article, vidéo, motion design), disponibles sur le site internet passerelle-ecologique.paris. Le chantier a également été un chantier école, où la formation des nouvelles pratiques et gestes de l’économie circulaire ont été mis à l’honneur via le dispositif de formation, Les Chemins du Bâtiment Circulaire, initié par la Ville de Paris, Les Canaux, Ekopolis et Grand Huit.

Un chantier de sensibilisation

Cette opération de réhabilitation reflète le savoir-faire des artisans parisiens, qui s’inscrivent dans l’excellence de l’artisanat (menuisier, tapissier, maçon, charpentier métallique…) et qui les réinventent avec des démarches éco responsables.
Le chantier se voulait également un support d’information, et de sensibilisation du public aux démarches de bâtiment durable. Il a donné à voir aux habitants qu’il est possible de choisir des solutions responsables, low tech et innovantes, en ne renonçant pas à l’ambition de la qualité esthétique des aménagements.

Les travaux réalisés sur 6 ans

Une première phase a concerné le réaménagement intérieur du R+1 et R+2 aujourd’hui à usage de bureaux. La plupart des matériaux, produits et équipements utilisés étaient issus du réemploi, biosourcés et/ou éco labellisés. 95% des matériaux, produits sortants et des déchets du chantier ont été réemployés, réutilisés ou recyclés.
Le programme des travaux de la deuxième phase a consisté à :
  • améliorer les performances énergétiques du bâtiment (isolation, ventilation et chauffage innovant) ;
  • créer une terrasse extérieure avec pergola, permettant l’extension des activités des Canaux et intégrant une rampe d’accès pour l’accessibilité pour tous ;
  • réaménager le rez-de-chaussée et le sous-sol pour améliorer l’accueil du public et la fonctionnalité du bâtiment.
Intérieur de la Maison des Canaux
Intérieur de la Maison des Canaux
Crédit photo : @Ville de Paris - DLH

Des innovations en économie circulaire

De nombreuses innovations en économie circulaire ont été réalisées. Le groupement Grand 8 a fait appel à de nombreux artisans locaux, qui revalorisent des éléments initialement voués à la benne sur des chantiers franciliens. Pour citer quelques exemples : la création de carreau de céramique en terre récupérée insitu par les designers Stu-dio, le studio de design d’Emmaüs Alternatives les Résilientes, le réemploi de bois avec l'Atelier R-Are et la menuiserie associative A travers Fil, le réemploi de dalle béton en parement de sol avec "Bego_réemploi"

En termes de réemploi

  • Construction de la structure de la terrasse (toit et plancher) à partir de poutrelles métalliques.
  • Réalisation d’une isolation au R+1 en construction sèche en milieu occupé, avec des matériaux de seconde vie ou réemployés.
  • Réemploi de châssis de la fenêtre et/ou portes en bois, en 5 déclinaisons (par A Travers Fil et R-Are) : lame de parquet en bois debout, treillage de la terrasse, platelage de la terrasse, lattis bois, structure des cloisons mobiles.
  • Murs et socle de la terrasse suivant le savoir-faire ancien de la pierre sèche (avec ELIPS École Locale et Itinérante de la Pierre Sèche), les pierres et briques provenant de démolitions de murs de bâtiment ainsi que du site de Bonneuil géré par la Direction de la voirie et des déplacements.
  • Revêtement de sol en béton de réemploi et marches granito provenant d'une tour de la cité Youri Gagarine à Romainville.
  • Cloisons amovibles à partir de tissus et d’isolant réemployés par Les Résilientes, studio de design d’Emmaüs Alternatives.
  • Mobilier en réemploi.

En termes d'énergie

  • Réalisation d’enduits de plâtre projetés intérieurs sur lattis bois selon des méthodes traditionnelles parisiennes aujourd’hui oubliées et 100% local, pour protéger l’isolant du feu.
  • Remplacement de la chaudière en fuel par une chaudière à pellet bois.
  • Ventilation naturelle avec récupération de la chaleur.

En termes d'eau

  • Récupération des eaux de pluies pour les sanitaires et l’arrosage de la végétation.
Fresque du réemploi des matériaux
Fresque du réemploi des matériaux
Crédit photo : @Bellastock et Grand Huit
Ces travaux ont été reconnus et récompensés en 2018 par un prix Territoria pour leur innovation en matière de réemploi : 95 % des déchets du chantier avaient alors été réemployés, réinventés ou recyclés, et 95 % des matériaux apportés étaient issus du réemploi, du recyclage ou biosourcés.
Tout le projet s'est inscrit dans la démarche Bâtiment Durables Franciliens (BDF), dispositif d'élaboration de projet durable. Dans ce cadre, il a bénéficié d'un accompagnement et d'une évaluation selon 7 critères, de la conception à l'exploitation : gestion de projet, territoire et site, solidarité, énergie, eau, autres ressources, confort & santé. Il a atteint le niveau OR en phase conception et réalisation.
Retrouvez toutes les informations sur le site Internet dédié au projet :

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