Focus

Ils s'engagent pour la propreté de Paris

Mise à jour le 06/02/2020
L'un a créé une plateforme participative de ramassage des déchets, l'autre sensibilise les propriétaires de chien à la propreté, la dernière se mobilise pour la collecte des déchets alimentaires. Portraits de trois Parisiens qui agissent pour une ville plus propre.

Baptiste (11e) a créé une plateforme participative de ramassage des déchets

Baptiste veut fédérer les initiatives en faveur de la propreté.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Son idée lui est venue lors d’une balade en bord de mer. « Je vais souvent dans le nord du Finistère, explique Baptiste, 23 ans, et je constate régulièrement le nombre de déchets plastique qui ne sont pas ramassés ». En juin 2019, cet habitant du 11e arrondissement a créé avec deux amis étudiants le site cleanwalk.org. Leur but : regrouper l’ensemble des collectifs et associations sur une même plateforme. Et fédérer ainsi les initiatives en faveur de la propreté. «On a souvent l’habitude de se plaindre, mais c’est aussi à nous, les citoyens, d’agir pour notre ville, il faut mettre la main à la pâte», estime le jeune homme.
Depuis sa création, plus de 160 associations et collectifs se sont inscrits sur la plateforme, 620 ramassages ont été réalisés et 12000 personnes ont été mobilisées. Pour participer à un ramassage collectif, vous avez deux possibilités : soit vous inscrire sur le site, soit en recherchant une initiative près de chez vous. Et à Paris, plusieurs associations et collectifs sont actives sur le sujet, telle « Green birds » (Ndlr : «les oiseaux verts») qui organise régulièrement ce type d’actions citoyennes. Les modalités varient selon les collectifs.

Lara (12e) se mobilise pour la collecte des déchets alimentaires

La jeune femme entre au conseil syndical de sa copropriété «pour faire bouger les choses de l’intérieur»
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Originaire de Normandie, Lara emménage avec son compagnon dans le 12e pendant l’été 2018, arrondissement qui a été l’un des pionniers sur la collecte des déchets alimentaires chez les particuliers avec le 2e et le 19e arrondissement. À son arrivée, elle constate rapidement que «la poubelle marron (réservée aux déchets alimentaires) n’était pas du tout utilisée car elle n’était pas visible par les habitants. Elle était abandonnée au fond d’une cour». La jeune femme entre alors au conseil syndical de sa copropriété de 60 logements «pour faire bouger les choses de l’intérieur». Elle mène d’abord des actions régulières de sensibilisation pour rappeler les consignes de tri, avec l’aide des outils de communication de la Direction de la propreté et de l’environnement de la Ville et sensibilise ainsi les copropriétaires et les locataires. Elle parvient finalement à installer deux containers marron dans son immeuble.
Mais pourquoi un tel intérêt ? «L’environnement a toujours été un sujet très important pour moi, explique la jeune femme, ingénieure dans le secteur éolien. Dans mon lycée, je lançais déjà des campagnes anti gaspillage alimentaire ». Pour elle, l’utilité de la poubelle marron est une évidence car « la collecte des déchets alimentaires fournit au final une source d’énergie» grâce à la méthanisation qui permet de les transformer en biogaz ou en engrais naturel. L’essentiel est d’accompagner les personnes vers cette nouvelle forme de tri, estime-t-elle.
Et cela fonctionne : «On a constaté une baisse très forte de déchets déposés dans les poubelles vertes» au bénéfice des containers marron, qui, eux, vont être valorisés en énergie verte.

Cécile (19e) lutte contre les crottes de chien

Cécile tourne en dérision les incivilités avec des étiquettes à crottes de chien.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Sa plus grande source d’énervement va à l’encontre de ses voisins. Ceux qui ne font pas attention aux autres, qui ne font pas la queue aux caisses ou bousculent tout le monde dans le métro. Les incivilités du quotidien, c’est plus fort qu’elle. Alors comme Cécile est touche-à-tout, artiste dans l’âme, elle tourne cela en dérision. Ce fut le cas il y a quelques années avec l’écriture de son ouvrage à succès « Où faire pipi à Paris ? » (Le Tripode). C’est le cas aujourd’hui avec ses étiquettes à crottes de chien qu’elles déposent méthodiquement dans son quartier.
« Ce projet est né en 2006 quand la magnifique petite place devant chez moi s’est retrouvée envahie d’étrons », explique-t-elle. « Mon premier plan m’avait fait accrocher aux arbres des affichettes adressées directement aux chiens à base de waf waf. Puis le deuxième avait consisté à entourer la petite place d’une banderole de chantier sur laquelle pendaient, à plusieurs endroits, d’autres affichettes. » Finalement, ses petites étiquettes au slogan commerciaux détournés vont rencontrer un plus grand succès. « Il y a eu un mieux à ce moment-là, reconnaît-elle. Mais dix ans plus tard, quand je me suis installée à Jourdain, je me suis retrouvé dans la même situation. D’un coup, plein de crottes sorties de nulle part ! »
Rebelote, elle en dépose régulièrement à l’attention des propriétaires de chiens peu soucieux de la propreté de leur rue. « Ça m’amuse. Ça fait parler. J’ai l’impression que ça fonctionne et que les gens sont plus vigilants. » Souhaitant envoyer un message drôle, avec une touche de poésie, elle encourage ainsi tous ceux qui, comme elle en ont assez de slalomer sur les trottoirs, à télécharger ces étiquettes sur son site.

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