Le saviez-vous ?

Cabarets, clubs, théâtres… Ces grands artistes y ont fait leurs débuts ! (1/2)

Mise à jour le 04/04/2024
Joséphine Baker (1906-1975), artiste de music-hall américaine dans l'opérette "La Créole" de Jacques Offenbach (1819-1880) au théâtre Marigny. Paris (8e arr.), décembre 1934.
Joséphine Baker, Juliette Gréco, Gainsbourg ou encore Indochine… Savez-vous où ils ont commencé ? Partez avec nous sur les traces de scènes parisiennes, aujourd’hui disparues ou transformées, mais où résonne encore leur écho…
Retrouvez Barbara, Kassav', Johnny et Les Frères Jacques dans notre deuxième épisode.

Au Casino de Paris, Freda Josephine McDonald devient Joséphine Baker

Joséphine Baker (1906-1975), artiste de music-hall américaine au Casino de Paris (9e arr.), décembre 1939.
Joséphine Baker (1906-1975) au Casino de Paris (9e), décembre 1939.
Crédit photo : Boris Lipnitzki / Roger-Viollet
« J’ai deux amours, mon pays et Paris »
C’est avec cette chanson que Joséphine Baker conquiert le public lors de son premier récital sur la scène du Casino de Paris (9e) en 1930. Une véritable déclaration au Paris qui lui a ouvert ses bras. La meneuse de revue s’était d’abord imposée en France comme danseuse, avec son charleston endiablé, au Théâtre des Champs-Élysées, puis aux Folies-Bergère. Ce furent les débuts d’un destin hors norme pour cette artiste noire américaine, résistante, militante des droits civiques et femme engagée contre le racisme, qui est entrée au Panthéon en novembre 2021.
Pour la petite histoire, le Casino de Paris est né en 1730 sous le nom de Folie-Richelieu, car il fut aménagé pour les distractions du duc de Richelieu. Dès 1880, un immense hall est construit sur le site, et c’est à partir de 1914 que la vocation du lieu se précise. Le Casino de Paris adopte une formule qui en fera une institution du music-hall parisien. Sur son escalier de 10 mètres de hauteur, surplombant la scène, les légendes se succèdent. Mistinguett, notamment, y triomphe à ses débuts, au côté de Maurice Chevalier.
Le lieu existe encore, mais n’est plus porté sur les grandes revues. Depuis 1985 et la présence de Serge Gainsbourg à l’affiche, musiciens français et internationaux ainsi qu’humoristes s’y produisent.
  • 16, rue de Clichy (9e)

Aux Trois Baudets, Serge devient Gainsbourg

Serge Gainsbourg (1928-1991), chanteur français, dans "Opus 109". Paris, cabaret des Trois Baudets, novembre 1958.
Serge Gainsbourg (1928-1991), dans « Opus 109 », au cabaret des Trois Baudets (18e), novembre 1958.
Crédit photo : Studio Lipnitzki / Roger-Viollet;
« Des p’tits trous, des p’tits trous, encore des p’tits trous… »
Sur la scène du théâtre des Trois Baudets (18e) s’avance, un peu blême, un jeune homme à la silhouette élancée… Nous sommes en 1962, Serge Gainsbourg chante « Le Poinçonneur des Lilas ». Ce n’est pas exactement sa première prestation puisqu’il a débuté aux Trois Baudets en 1958, avec un spectacle intitulé Opus 109. « Un désastre », reconnaîtra Jacques Canetti, qui a pourtant redonné sa chance à l’artiste.
Dès 1947, ce grand directeur artistique pariait en effet sur l’avenir, en transformant un vieux dancing délabré en théâtre. Ce passionné a permis à des noms, aujourd’hui mondialement célèbres, de se lancer ! Son secret : l’endurance. Il accueillait sur plusieurs dates, voire sur des années, des artistes qu’il repérait et leur laissait le temps de se faire connaître. Les Trois Baudets furent le lieu phare des années 1950 et de la chanson française. Georges Brassens, Jacques Brel, Boris Vian, Guy Béart, Juliette Gréco, Anne Sylvestre ou encore Pierre Perret y ont fait leurs gammes…
En 1967, la salle ferme et passe le relais… à un sex-shop. En 2007, soixante ans après sa création, la Ville de Paris la réhabilite et lui redonne sa vocation première. Depuis, on peut à nouveau y entendre les talents de demain. Pour preuve, les concerts d’Eddy de Pretto, Clara Luciani ou encore Christine and the Queens sur ses planches.
  • 64, boulevard de Clichy (18e)

Au Rose Bonbon, Nicola Sirkis et Dominique Nicolas deviennent Indochine

Le groupe Indochine au Rose bonbon
Indochine au Rose Bonbon (9e) en 1981.
Crédit photo : Indoprisme
« Et soudain surgit face au vent / Le vrai héros de tous les temps / Bob Morane contre tout chacal / L’aventurier contre tout guerrier »
Révélés en 1982 par ce premier single « L’Aventurier », Dominique Nicolas et Nicola Sirkis, fondateurs d’Indochine, avaient donné quelques mois plus tôt leur tout premier concert, le 29 septembre 1981, au Rose Bonbon (9e). Le début de la longue carrière de ce groupe cultissime des années 1980 qui, quarante-trois ans après sa création, a posté sur les réseaux sociaux un « 2024, Indo is back » laissant imaginer un retour en studio, voire sur scène…
Le Rose Bonbon, créé le 19 octobre 1978 par Marc Barrière, manager de la formation Trust et trois de ses copains, était un club parisien situé sous l’Olympia. Ce fut un succès immédiat pour ce club qui devint, avec le Gibus et après le Golf-Drouot, le passage obligé de multiples groupes de rock français et anglo-saxons. Environ 500 artistes s’y sont produits entre 1978 et 1984. On peut citer Jacques Higelin, Jean-Pierre Kalfon, Taxi Girl, Trust, les Rita Mitsouko ou encore Axel Bauer… Plusieurs émissions des « Enfants du Rock » d’Antoine de Caunes et de Philippe Manœuvre y furent aussi enregistrées.
  • Le lieu n’existe plus, mais au 28, boulevard des Capucines (9e) se dresse toujours le mythique Olympia.

Au Bœuf sur le toit, Juliette la muse de Saint-Germain-des-Prés devient Gréco

« Dans la rue des Blancs-Manteaux / Le bourreau s’est levé tôt / C’est qu’il avait du boulot / Faut qu’il coupe des généraux »
Au Tabou, un club de jazz installé au 33 de la rue Dauphine (6e), Juliette Gréco, que l’on surnomme déjà la muse de Saint-Germain-des-Prés, réunit régulièrement un groupe d’amis pour parler philosophie et politique. On les appelle les existentialistes. En 1944, Juliette se voit offrir la chanson « Rue des Blancs-Manteaux » par Jean-Paul Sartre, le chantre même de l’existentialisme. Elle décide alors de devenir chanteuse. Et Gréco fera ses premiers pas sur une scène devant un public plus large au Bœuf sur le toit (8e), repris en 1949 par Marc Doelnitz, après le décès de Louis Moysès.
Des années auparavant, le Bœuf sur le toit était le rendez-vous des artistes des Années folles. Ce restaurant-cabaret, créé par Louis Moysès et inauguré le 10 janvier 1921, devient incontournable. On y voyait les grands noms des arts et des lettres comme Jean Cocteau, Pablo Picasso, Coco Chanel ou Joséphine Baker. C’est ici que naquit l’expression « faire un bœuf », car de nombreux concerts improvisés y avaient lieu.
Le Bœuf sur le toit est actuellement toujours une salle de music-hall associée à un restaurant dans le 8e.
  • 34, rue du Colisée (8e)
Pour prolonger votre découverte, plongez dans la carte interactive créée par le réseau des bibliothèques de la Ville, sur les traces des lieux musicaux disparus.

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