Durant six mois, le tunnelier Sequana a creusé, creusé et encore creusé sous le square Marie Curie (13^e)… jusqu'à 34 mètres de profondeur. Le terrassement s'est achevé fin juin.

Mais à quoi va servir ce gigantesque cylindre de 50 mètres de diamètre ? Il doit permettre d'éviter le déversement d’eaux non traitées dans le fleuve et son affluent, la Marne, en cas de fortes pluies. L’objectif : rendre la Seine et son affluent propices à la baignade pour les Jeux de Paris 2024 et y installer des sites pérennes dès 2025.

Le tunnelier a été inauguré en juillet 2022 dans le quartier d’Austerlitz, face au 22, boulevard de l’Hôpital (13^e). Cet engin a été piloté à distance depuis un poste en surface.

Il a permis de créer un tunnel intercepteur qui amènera les eaux du réseau d'égout vers le futur bassin de stockage d'Austerlitz. Il devra relier entre eux un puits situé rive droite, à côté de l’institut médico-légal, un autre puits, rive gauche, près de la gare d’Austerlitz, et le bassin de stockage creusé sous l’ancien square Marie-Curie (13^e). Les travaux devraient aboutir d’ici mai 2024.

Il permettra d’éviter les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies. Cet excédent d’eau s’écoulera ensuite dans le réseau d’égouts pour être traité.

Le projet est cofinancé par la Ville de Paris, l’Agence de l’eau Seine Normandie et le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP). Il vise à réduire drastiquement les rejets d’eaux polluées dans la Seine afin que les athlètes des Jeux 2024 puissent y nager, avant l’ouverture de plusieurs sites de baignade grand public en 2025.

En trente ans, les rejets ont déjà été réduits par dix, grâce à l’automatisation et à la supervision du réseau. Ce chantier d'Austerlitz devrait permettre de réduire le nombre de jours de déversements par dix.

Autrement dit, ce ne sera plus que très rarement, en cas d’orage, que Paris ouvrira ses déversoirs. Les bénéfices pour la biodiversité et la qualité du fleuve seront donc très importants. Actuellement, on compte déjà dix fois plus d’espèces de poissons dans Paris que dans les années 1970, soit 32 contre 3.

À terme, l'ouvrage sera entièrement dissimulé dans le tissu urbain. Si le bassin lui-même a été installé à la place du jardin Marie-Curie, celui-ci sera réimplanté et agrandi à l'issue des travaux. Pour cela, la dalle de couverture a été coulée à 4 mètres en dessous du terrain naturel et sera recouverte de substrat végétal. Le nouvel espace vert fera un hectare.