Focus

Dès 2025, la Seine va s'ouvrir à la baignade

Mise à jour le 19/03/2024
Baignade au port de Grenelle face à l'île aux Cygnes dans le 15e arrondissement
Aux Jeux de Paris 2024, les athlètes inaugureront la baignade dans le fleuve avec l’organisation d’épreuves olympiques. Un renouveau qui ouvrira la voie aux loisirs aquatiques : trois sites de baignade ouvriront en 2025.
C'est un rêve de longue date, et il est en bonne voie pour enfin se réaliser. Se baigner dans la Seine en toute sécurité sera possible ! Les équipes municipales sont à l'œuvre pour que toutes les structures soient mises en place et disponibles après les Jeux de Paris 2024.
Avec le plan baignade déployé depuis 2015, la Ville de Paris, l'Etat et des collectivités franciliennes ont investi plus de 1,4 milliard d'euros pour permettre la tenue des épreuves olympiques et paralympiques en eau libre dans la Seine, et surtout, pour ouvrir plusieurs zones de baignade au grand public dès l'été 2025.

Pourra-t-on vraiment se baigner dans la Seine après les Jeux ? La réponse en podcast

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Les sites de baignade en 2025

Au Bras Marie (Parc des Rives de Seine, rive droite) où la Ville poursuivra l'organisation d'événements nautiques comme c'est le cas à Paris Plages, où des baignades seront proposées
Au Bras de Grenelle, entre le port de Grenelle et les rives de l'île aux Cygnes (15e);
À Bercy, au niveau de la Passerelle Simone de Beauvoir, en contrebas du parc de Bercy (12e).
Les plans d'eau surveillés seront délimités par des bouées et un ponton pour y accéder, avec des espaces pour se changer, se doucher et ranger ses affaires sur les quais.

Où en est-on ?

Zoom sur les conditions de baignade

À l'été 2023, la baignade dans la Seine était possible en moyenne 7 jours sur 10, avec des variations selon les sites analysés (84% au bras Marie, 71% au pont Alexandre III, 58% au pont du Garigliano). Ces chiffres tiennent compte des seuils de qualité de l'eau en vigueur définis par la directive européenne sur les eaux de baignade.

Les ouvrages structurants progressent

75% des travaux programmés à Paris et sur la métropole ont été terminés pendant l'été dernier. Les deux unités de désinfection des stations d'épuration du SIAAP (Service public de l’assainissement francilien), sur lesquelles repose une grande part de l'amélioration de la qualité de l'eau, sont opérationnelles depuis l'été 2023.
Pour assainir le fleuve, plusieurs ouvrages sont en cours de réalisation. C'est le cas du bassin de stockage des eaux pluviales d'Austerlitz, d'une capacité d'environ 50.000 m3, qui sera mis en service en 2024, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques.
Ce bassin permettra d’être mieux préparés aux événements météorologiques exceptionnels en évitant les déversements d’eaux usées dans la Seine en cas de fortes pluies. Grâce à ce bassin, l’excédent d’eau s’écoulera dans le réseau d’égouts pour ensuite être traité.
D’autres équipements sont actuellement en construction et seront opérationnels en 2024 : les ouvrages prévus sur le bassin versant du ru Saint-Baudile (Seine-Saint-Denis), le VL 8 (collecteur de grande capacité d’une longueur de 10 kilomètres situé entre Essonne et Val-de-Marne) et la station de dépollution de eaux pluviales du Val-de-Marne visant comme le bassin d’Austerlitz à recevoir les eaux de pluie et à les traiter avant qu’elles ne soient rejetées dans le milieu naturel.
Comme des poissons dans l’eau
Truites, anguilles, lamproies, aloses… Trente-quatre espèces de poissons sont recensées dans les eaux parisiennes. C’est bien plus qu’il y a quarante ans, quand seules deux espèces y nageaient. Depuis les années 1980, d’importants efforts d’épuration ont permis d’améliorer la qualité de l’eau et de reconstituer un écosystème riche. Aujourd’hui, la Seine dans Paris a déjà atteint les seuils de qualité sanitaire requis pour y permettre régulièrement la baignade pendant l’été.

Qualité de l’eau

Début juin 2023, les analyses de l'eau de la Seine effectuées sur la base de la réglementation européenne en vigueur ont donné des «résultats excellents». Déjà, à l'été 2022, sur le site des épreuves olympiques de nage en Seine, 91 % des mesures quotidiennes étaient bonnes pour la période du 20 juillet au 11 août.
En août 2023, certaines épreuves sur la Seine n'ont pu être organisées : les compétition des 5 et 6 août ont été annulées à la suite d'intempéries inhabituelles pour la saison (record de pluies sur la quinzaine depuis 1965).
Cet épisode a rappelé le lien très fort entre conditions météorologiques et qualité de l'eau de la Seine. Pour répondre à ce type d'aléa, plusieurs grands ouvrages, par exemple le bassin d'Austerlitz, permettant de réguler l'apport d'eaux pluviales en Seine et en Marne seront prochainement livrés à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne.
Suite à la détection d'une dégradation de la qualité de l'eau, les services de l'État et de la Ville de Paris se sont mobilisés. Une enquête des services de la Ville a établi que l'incident était dû au dysfonctionnement d'une vanne de l'usine de relèvement des eaux Tolbiac-Massena, en amont du pont de Tolbiac : cela a conduit à un rejet dans la Seine d'un mélange d'eaux pluviales et d'eaux usées. Dès l'identification de l'origine du rejet, la vanne a été colmatée pour faire cesser l'incident et rétablir la qualité de l'eau.

Renforcement des services de contrôle et d'alerte

Le déroulement des épreuves a souligné la nécessité de renforcer les systèmes de surveillance, de contrôle et d'alerte pour limiter tout risque de rejet inopiné dans la Seine. Le plan baignade sera renforcé par des mesures préventives dans la perspective des Jeux de Paris 2024. Les acteurs concernés (État, Ville de Paris, Conseil départemental de Seine Saint Denis et du Val de Marne, SIAAP, Haropa Port, Voies Navigables de France…) mettent en place plusieurs d'actions pour prévenir d'autres incidents et, le cas échéant, assurer leur traitement immédiat.
Ce plan s'articulera autour de 3 axes :
  • Renforcer la surveillance des réseaux d'assainissement à Paris et en amont du territoire parisien pour réduire les risques de pollution « ponctuelle » (déversoirs d'orage, exutoires des usines du SIAAP, installations de pompage de secours…) ;
  • Mettre sous surveillance accrue toutes les autres sources potentielles de pollution en mobilisant l'ensemble des acteurs présents sur le fleuve et à proximité immédiate (raccordements des bateaux, systèmes d'évacuation des établissements recevant du public le long de la Seine à Paris et installations sanitaires en bord à quai)
  • Mettre en place un dispositif d'identification de tout rejet de pollution dans la Seine et d'intervention pour son traitement (équipes dédiées à la surveillance des eaux de la Seine permettant de détecter et localiser d'éventuelles sources de pollution ponctuelles pour une intervention immédiate, disponibilité des pièces de rechange…)

Raccordement des bateaux : les mises en conformité s'accélèrent

Pour supprimer les rejets d'eaux usées des bateaux ou des établissements flottants stationnant dans les ports de Paris, la loi du 26 mars 2018 oblige le raccordement aux réseaux d'eaux usées du port de rattachement.
Il s'agit du raccordement d'environ 260 bateaux stationnaires dans Paris aux réseaux d'assainissement créés dans les ports : tous les quais parisiens sont entièrement raccordés depuis l'été 2022 à l'exception du bois de Boulogne. Les bateaux ont maximum 2 ans pour se raccorder.
En 2023, les particuliers peuvent bénéficier des aides disponibles : les subventions permettent de financer jusqu'à 6 000 euros pour mettre son domicile en conformité sur une facture moyenne d'environ 8 000 euros. > Pour tout savoir sur les aides

La suppression des mauvais branchements des habitations

En amont de Paris environ 23 000 branchements prioritaires sont en train d'être traités. Il s'agit des mauvais branchement d'habitations qui rejoignent directement la Seine et la Marne sans que les eaux usées ne soient traitées.
Un retour aux sources pour la Seine
En 1900, lors de la première édition des Jeux olympiques à Paris, les épreuves de natation se déroulaient dans la Seine, entre le pont d’Asnières et Courbevoie. En 2024, le fleuve parisien replonge dans l’olympisme, avec des compétitions de nage en eau libre, de para triathlon et de triathlon au départ du pont Alexandre III.
Une vingtaine de sites potentiels répartis sur 16 communes de la Métropole du Grand Paris, bordées soit par la Seine soit par la Marne, sont aujourd’hui identifiés pour être de futurs sites de baignade. Interdite en 1923, mais encore largement pratiquée, la baignade avait disparu dans les années 1960 en raison d’une dégradation de la qualité de l’eau. Cette olympiade a fait office de levier et de catalyseur pour investir dans une eau de qualité durable, améliorer la biodiversité et réduire les pollutions. Car au-delà de l’ouverture à la baignade, c’est tout l'écosystème du fleuve qui s’en trouvera bonifié.
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En résumé : comment y parvenir ?

ÉQUIPER LES STATIONS D’ÉPURATION de Valenton (Val-de-Marne) et Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) de systèmes permettant de dépolluer les eaux rejetées en milieu naturel.
RÉSORBER LES MAUVAIS BRANCHEMENTS dans les habitations pour réduire la contamination des eaux de pluie par les eaux usées.
INTERDIRE LE REJET DES EAUX USÉES DES BATEAUX dans le fleuve (loi olympique) et équiper les ports en installations de raccordement.
FAVORISER UNE PLUS GRANDE VÉGÉTALISATION POUR QUE L’EAU DE PLUIE s’écoule dans le sol en milieu naturel.

Lutter contre les rejets polluants

Pour y parvenir, les acteurs institutionnels (la Ville de Paris, l’État, le service public de l’assainissement francilien, la Métropole du Grand Paris et les collectivités locales concernées) se sont mis autour de la table avec une ambition : accélérer la reconquête environnementale et sanitaire du fleuve en réduisant, voire en supprimant les rejets polluants. La qualité de l’eau est ainsi évaluée constamment en mesurant deux bactéries indicatrices de contamination : Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques, dont les seuils sont fixés par une directive européenne.
Plusieurs actions sont engagées pour dépolluer la Seine et la Marne, un de ses principaux affluents. Un traitement supplémentaire des rejets des stations d’épuration en amont de Paris (Noisy-le-Grand et Valenton) sera réalisé. Les déversements d’eaux polluées dans les cours d’eau en cas de fortes pluies seront réduits.
Pour ce faire, il faut éviter que l’eau de pluie finisse sa course dans les réseaux d’assainissement, qui peuvent alors saturer et déverser leur surplus dans la Seine. À la place, on crée des aménagements urbains pour utiliser cette eau et lui faire retrouver son cycle naturel. Avec plusieurs bénéfices et des économies à la clé, dont le rafraîchissement de l’espace public et l’arrosage de la végétation urbaine.
Quand cette action n’est pas suffisante, des bassins de stockage peuvent être nécessaires pour retenir temporairement les eaux excédentaires et éviter des rejets polluants. L’un d’eux se construit actuellement dans le quartier Austerlitz (13e). Il pourra retenir l’équivalent de 20 piscines olympiques d’eaux pluviales avant de les restituer progressivement au réseau d’égouts, puis de les traiter dans les stations d’épuration.

Une mise aux normes des bateaux amarrés

En amont de Paris, les collectivités compétentes en assainissement et l’agence de l’eau s’emploient également à éradiquer les quelque 23 000 mauvais branchements chez les particuliers dont les eaux usées finissent dans le fleuve. Les bateaux amarrés à Paris doivent aussi se mettre aux normes.
Fini les eaux noires des toilettes et grises de la douche, de la vaisselle et de la machine à laver qui terminent dans la Seine ! La loi relative à l’organisation des Jeux de 2024, entrée en vigueur le 26 mars 2018, les oblige à se raccorder au réseau d’assainissement du quai dans un délai de deux ans maximum à compter de sa mise en place.
Quatorze ports étaient déjà dotés d’un réseau. Haropa Ports de Paris a dû en construire seize nouveaux, et Voies Navigables de France un seul, celui du port des Champs-Élysées. En attendant de suivre la voie tracée par les athlètes olympiques et paralympiques, le fleuve poursuit son embellie, avant que ses habitants n’entrent en Seine.

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