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Dès 2025, la Seine va s'ouvrir à la baignade
Mise à jour le 07/07/2022

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Aux Jeux de Paris 2024, les athlètes inaugureront la baignade dans le fleuve avec l’organisation d’épreuves olympiques. Un renouveau qui ouvrira la voie aux loisirs aquatiques.
Retour
aux sources ! En 1900, lors de la première édition des Jeux olympiques à Paris,
les épreuves de natation se déroulaient dans la Seine, entre le pont d’Asnières
et Courbevoie. Cent vingt-quatre ans plus tard, le fleuve parisien replonge
dans l’olympisme, avec des compétitions de nage en eau libre, de paratriathlon
et de triathlon au départ du pont Alexandre III.
Mieux :
dès l’été 2025, les Parisiens pourront plonger à leur tour dans le fleuve. Cinq sites de baignade sont déjà à l’étude dans la capitale : deux sur les bords du Parc Rives de Seine (Paris Centre), un sur le bras Marie (Paris Centre), un au port de Bercy (12e), et un sur l'Allée du Bord-de-l'Eau dans le bois de Boulogne (16e). Au total, une vingtaine de sites potentiels répartis
sur 16 communes de la Métropole du Grand Paris, bordées soit par la Seine
soit par la Marne, sont aujourd’hui identifiés.
Les
images d’Épinal en noir et blanc des Parisiens partant le week-end guincher en
maillot de bain au bord de l’eau ne seront bientôt plus un lointain souvenir. Interdite
en 1923, mais encore largement pratiquée, la baignade avait disparu dans les
années 1960 en raison d’une dégradation de la qualité de l’eau.
La
candidature de Paris aux Jeux 2024 a permis d’accélérer le projet de
reconquête du fleuve. Cette olympiade a fait office de levier et de catalyseur pour
investir dans une eau de qualité durable, améliorer la biodiversité et réduire
les pollutions. Car au-delà de l’ouverture à la baignade, c’est tout
l'écosystème du fleuve qui s’en trouvera bonifié.
Lutter contre les rejets polluants
Pour y
parvenir, les acteurs institutionnels (la Ville de Paris, l’État, le service
public de l’assainissement francilien, la Métropole du Grand Paris et les
collectivités locales concernées) se sont mis autour de la table avec une
ambition : accélérer la reconquête environnementale et sanitaire du fleuve
en réduisant, voire en supprimant les rejets polluants. La qualité de l’eau est
ainsi évaluée constamment en mesurant deux bactéries indicatrices de
contamination : Escherichia coli (E. coli) et les entérocoques, dont les
seuils sont fixés par une directive européenne.
Plusieurs
actions sont engagées pour dépolluer la Seine et la Marne, un de ses principaux
affluents. Un traitement supplémentaire des rejets des stations d’épuration en
amont de Paris (Noisy-le-Grand et Valenton) sera réalisé. Les déversements
d’eaux polluées dans les cours d’eau en cas de fortes pluies seront réduits.
Pour ce faire, il faut éviter que l’eau de pluie finisse sa course dans les
réseaux d’assainissement, qui peuvent alors saturer et déverser leur surplus dans
la Seine. À la place, on crée des aménagements urbains pour utiliser cette eau et
lui faire retrouver son cycle naturel. Avec plusieurs bénéfices et des
économies à la clé, dont le rafraîchissement de l’espace public et l’arrosage
de la végétation urbaine.
Quand
cette action n’est pas suffisante, des bassins de stockage peuvent être
nécessaires pour retenir temporairement les eaux excédentaires et éviter des
rejets polluants. L’un d’eux se construit actuellement dans le quartier
Austerlitz (13e). Il pourra retenir l’équivalent de 20 piscines
olympiques d’eaux pluviales avant de les restituer progressivement au réseau
d’égouts, puis de les traiter dans les stations d’épuration.
Les bateaux mis au pas
En
amont de Paris, les collectivités compétentes en assainissement et l’agence de
l’eau s’emploient également à éradiquer les quelque 23 000 mauvais
branchements chez les particuliers dont les eaux usées finissent dans le
fleuve. Les bateaux amarrés à Paris doivent aussi se mettre aux normes.
Fini
les eaux noires des toilettes et grises de la douche, de la vaisselle et de la
machine à laver qui terminent dans la Seine ! La loi relative à l’organisation
des Jeux de 2024, entrée en vigueur le 26 mars 2018, les obligeait à se
raccorder au réseau d’assainissement du quai dans un délai de deux ans maximum
à compter de sa mise en place.
Quatorze
ports étaient déjà dotés d’un réseau. Haropa Ports de Paris a dû en construire
seize nouveaux, et Voies Navigables de France un seul, celui du port des Champs-Élysées.
En attendant de suivre la voie tracée par les athlètes olympiques et paralympiques,
le fleuve poursuit son embellie, avant que ses habitants n’entrent en Seine.
Comme des poissons dans l’eau
Truites, anguilles, lamproies, aloses… Plus de trente espèces de poissons sont recensées dans les eaux parisiennes. C’est bien plus qu’il y a quarante ans, quand seules deux espèces y nageaient. Depuis les années 1980, d’importants efforts d’épuration ont permis d’améliorer la qualité de l’eau et de reconstituer un écosystème riche. Aujourd’hui, la Seine dans Paris a déjà atteint les seuils de qualité sanitaire requis pour y permettre régulièrement la baignade pendant l’été.
Les étapes pour y parvenir (en résumé)
▶ ÉQUIPER LES STATIONS D’ÉPURATION de Valenton (Val-de-Marne) et Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) de systèmes permettant de dépolluer les eaux rejetées en milieu naturel.
▶ RÉSORBER LES MAUVAIS BRANCHEMENTS dans les habitations pour réduire la contamination des eaux de pluie par les eaux usées.
▶ INTERDIRE LE REJET DES EAUX USÉES DES BATEAUX dans le fleuve (loi olympique) et équiper les ports en installations de raccordement.
▶ FAVORISER UNE PLUS GRANDE VÉGÉTALISATION POUR QUE L’EAU DE PLUIE s’écoule dans le sol en milieu naturel.

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