Le saviez-vous ?

Dix histoires insolites sur les jardins parisiens

Mise à jour le 01/03/2024
Personne se reposant dans le jardin Françoise Mallet-Joris (13e)
Il n'y a pas de saison pour vous balader dans vos espaces verts préférés. Mais connaissez-vous les petits secrets ou histoires insolites qui font la richesse de ces lieux de promenade. Suivez-nous, on vous raconte…

Un Picasso volé dans un square du 6e… et retrouvé dans une mairie !

Statue en bronze de Dora Maar réalisée par Picasso en hommage à Apollinaire, dans le square Laurent Prache (6e)
Statue en bronze de Dora Maar réalisée par Picasso en hommage à Apollinaire, dans le square Laurent Prache (6e)
Crédit photo : Christophe Noël / Ville de Paris
Peut-être l'avez-vous croisé ? Et même reconnu (là, vous êtes forts) : le buste en bronze représentant la peintre et photographe Dora Maar, installé dans le square Laurent-Prache dans le 6e. Picasso en personne a sculpté la tête de celle qui fut sa compagne et égérie, une œuvre qu'il a dédiée à son ami Guillaume Apollinaire. En 1959, l'artiste l'a offert à la Ville de Paris. Jusque-là, rien de très secret, sauf que…
Le 31 mars 1999, stupeur : la statue a disparu. Les policiers se demandent encore comment cette œuvre lourde de 80 kilos a pu être subtilisée sans que personne ne s'en rende compte. Toutes les recherches sont vaines, mais en 2000, la statue réapparaît, et dans un lieu pour le moins inattendu : dans la mairie d'Osny (Val-d'Oise) ! Un spécialiste de Picasso l'identifie formellement. Le maire, qui ne l'avait pas reconnue, plaide la bonne foi : la statue lui a été confiée par la police municipale qui l'avait trouvée dans un fossé, près du château d'Osny. Sans savoir non plus à quoi ils avaient affaire…
En 2001, la Ville de Paris récupère son bien et exempte le maire d’Osny, rendu coupable de recel, bien malgré lui. Le buste de Dora Maar est réinstallé quelques mois plus tard dans son square après une restauration.

Au Jardin des Plantes, les graines sont placées sous haute surveillance…

Dans le Jardin des Plantes (5e), un lieu tenu secret (du moins en accès très restreint…) abrite l’une des plus belles collections de fruits et de graines de France et d’Europe. Commencée en 1840, la banque de graines du Muséum national d’Histoire naturelle, plus connue sous le nom de graineterie, est composée de plus de 25 000 échantillons. Les services de la graineterie travaillent notamment avec le service des douanes, la police et le centre antipoison pour identifier les lots de graines.

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… mais le parc de Bercy possède une grainothèque grand public

La grainothèque de la Maison du Jardinage au parc de Bercy
La grainothèque de la Maison du Jardinage au parc de Bercy
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Un peu comme une boîte à livres, imaginez que vous puissiez donner ou récupérer des graines des futures plantes qui illumineront votre balcon ou votre jardin, si vous avez la chance d'en avoir un. Avec la grainothèque de la Maison du jardinage dans le parc de Bercy (12e), votre rêve est exaucé.
Accrochée à la porte de la maison, une étagère à casiers propose différents sachets de graines bien étiquetés. Il ne s'agit pas de graines de magasins, mais issues de plantations de particuliers passionnés de jardinage. En ce mois de septembre (l'offre change en fonction des dons), on peut trouver des graines de laitue, de potimarron, de rose trémière ou d'ancolie.
Le principe est basé sur du troc : vous venez avec votre sachet, et vous en prenez un en échange. Ce bon plan plutôt confidentiel (plus pour longtemps…) se trouve à l'accueil de la Maison du jardinage et est accessible aux horaires de la Maison (à consulter ici). Vous y serez accueilli, et on vous expliquera tout !

La Maison de Balzac, son jardin, sa porte dérobée…

Jardin de la Maison de Balzac
Jardin de la Maison de Balzac
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
La Maison de Balzac n'est pas seulement l'authentique maison de l'écrivain de La Comédie humaine, devenue un musée. Sa visite vaut aussi le détour pour sa fidèle reconstitution des lieux, notamment du bureau où l'écrivain a écrit des milliers de pages, ou pour y admirer le buste de l'écrivain créé par Rodin.
Mais il faut aussi venir ici pour profiter de son magnifique jardin ombragé avec sa vue imprenable sur la tour Eiffel. Et par la même occasion, s'amuser à débusquer la porte dérobée par laquelle l'écrivain, souvent fauché, pouvait échapper à ses créanciers, ni vu ni connu. On vous laisse la trouver…

L'expression « à midi pétante » est née dans le jardin du Palais Royal

Le canon du jardin du Palais Royal, à l'origine de l'expression "midi pétante"
Le canon du jardin du Palais Royal, à l'origine de l'expression "midi pétante"
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
« Rendez-vous à midi pétante ! » Vous avez déjà entendu cette expression, mais savez-vous d'où elle vient ? Il faut remonter en 1786 et se transposer au cœur du jardin du Palais Royal pour en trouver l'origine, et en comprendre le sens.
À cette époque, l'heure se lit sur les cadrans solaires installés dans les rues bien exposées. Le cadran du quartier du Palais Royal est très populaire et attire la foule. Voyant cela, un horloger voisin décide d'installer l'une de ses inventions au cœur du jardin. Il fixe, sur un socle de pierre, un petit canon chargé de poudre noire, surmonté d'une loupe. Lorsque le soleil atteint son zénith à midi, la concentration de ses rayons brûlants à travers le verre vient provoquer l'allumage de la mèche et déclenche le mécanisme. Et boum ! Il est midi pétante !
Volé en 1998, le dispositif a été réinstallé en 2004 par le Centre des monuments nationaux, mais sans la loupe. Si le canon tonne toujours, il est aujourd'hui déclenché manuellement quelques mercredis par mois et par temps ensoleillé. À midi, donc.
Le canon du jardin du Palais Royal, à l'origine de l'expression "midi pétante"
Le canon du jardin du Palais Royal, à l'origine de l'expression "midi pétante"
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris

« Impatiente ne-me-touchez pas ! », serpent dans les Serres d'Auteuil… les curieuses demandes reçues par la Mission Cinéma

Serres historiques d'Auteuil
Jardin des Serres d'Auteuil.
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
« Impatiente ne-me-touchez pas ! » Sous cet étrange avertissement se cache la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere), une surprenante plante herbacée. Elle doit son nom à la forte réactivité de son fruit au toucher. Quand celui-ci est mûr, si on le saisit, sa capsule explose et peut projeter ses graines à quelques mètres. On peut l’observer en juillet et août lors de sa floraison, au jardin insolite du Parc floral. La Mission Cinéma de la Ville de Paris raconte que cette plante a été recherchée par une équipe de tournage dans le cadre d’un documentaire comparant les performances sportives à celles de certains végétaux.
Autre requête insolite reçue par la Mission Cinéma : un particulier a demandé à pouvoir photographier son… serpent domestique dans le jardin des Serres d’Auteuil ! Certes, on peut comprendre qu'il ait été attiré par les superbes collections de plantes rares qui garnissent les splendides serres. Mais cette fois, faut-il le préciser, cette demande n’a pas été acceptée.

Certains parcs nous transportent dans les Alpes ou dans le sud de la France

Parc floral- jardin alpin
Parc floral, jardin alpin.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Les jardiniers du Parc floral, qui n'en sont pas à leur première création exceptionnelle, se sont lancé un nouveau défi : créer un jardin de plantes alpines. Une culture parfois déroutante, surtout en plaine… La quête des graines a été effectuée auprès des jardins alpins de France, et certaines roches ont été ramenées des Pyrénées. On se balade dans la hêtraie-sapinière pyrénéenne, on croise le sorbier des Alpes (Sorbus aria) ou le sapin du Caucase (Abies nordmanniana)… Le tout sur un dénivelé de bas en haut ne dépassant pas trois mètres… gageure réussie pour les jardiniers du parc. Pour le visiter, on vous guide !
Jardin méditerranéen, Parc de Bagatelle
Jardin méditerranéen, parc de Bagatelle.
Crédit photo : Jean-Pierre Viguié / Ville de Paris
Direction l'ouest de Paris, au jardin de Bagatelle pour se croire, cette fois, dans le sud. La tempête de 1999 n'a pas épargné le jardin : 300 arbres y sont déracinés. En 2000, les jardiniers décident de réaliser un jardin d’ambiance méditerranéenne avec des plantes typiques de la végétation du sud : buis des Baléares, bruyères arbustives, arbres de Judée, troènes méditerranéens et chênes verts. Une ambiance très différente du reste de Bagatelle. Ici, l’esprit est plus libre, comme d’ailleurs le travail des jardiniers qui, d’année en année, façonnent, en fonction de leur acclimatation, les différents massifs. Sans aucun doute, on dirait le Sud.

La coulée verte offre un point de vue sur une œuvre de Michel-Ange (ou presque)

Michel-Ange par Manuel Nuñez Yanowski, coulée verte
Reproduction de statues de Michel-Ange par Manuel Nuñez Yanowsky, coulée verte (12e).
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
Tantôt aérienne tantôt souterraine, la coulée verte, qui s’étend de la Bastille au bois de Vincennes en surplombant l'avenue Daumesnil, vous fera passer de viaduc en passerelle, de tunnel en tranchée, à travers l’est de Paris. Les concepteurs ont réussi à allier un aménagement paysager moderne à une végétation sauvage, rappelant les abords de l'ancienne ligne de chemin de fer qui passait par là. On peut ainsi évoluer au milieu des liserons des champs et des pavots sauvages.
Depuis la passerelle au niveau de la rue de Rambouillet, vous pourrez apercevoir plusieurs des treize sculptures monumentales qui entourent le haut d'un immeuble abritant le commissariat du 12e.
En 1985, l'architecte Manuel Nuñez Yanowsky décide d’intégrer à la façade, au niveau du toit, treize sculptures représentant « L’Esclave mourant » de Michel-Ange, dont l'original est visible au Louvre. Pour l’anecdote, la représentation de l’œuvre de Michel-Ange n’est que partielle. Pour ne pas choquer les politiques, Yanowsky a indiqué ne pas avoir tout représenté. Même si les statues sont nues, elles sont dépourvues de sexe apparent.

Ça bulle au robinet dans certains parcs !

 Cette fontaine sert de l'eau pétillante dans un parc parisien
Cette fontaine sert une eau pétillante dans un parc parisien.
Crédit photo : Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris
Bien sûr, vous connaissez les fontaines à eau des parcs et jardins ou des rues parisiennes. Dans Paris, l'eau est accessible à tout le monde pour s’hydrater tout au long de la journée. C'est Eau de Paris qui alimente et entretient les 1 200 fontaines publiques réparties dans toute la ville. Une eau gratuite, sûre et d’une qualité optimale.
On trouve différentes fontaines dans la capitale : la fontaine Wallace, véritable beauté patrimoniale ; la Mât Source, qui crée avec son système de brumisation un agréable îlot de fraîcheur ; les fontaines à arceaux, plus modernes ; enfin, la fontaine d'Albien, la plus profonde, qui puise l'eau sous le bassin parisien, où se cache l'immense nappe d’eau souterraine de l’Albien, à 600 mètres sous terre. Il en existe trois dans Paris, dans les 13e, 16e et 18e arrondissements.
On n'oublie pas bien sûr les bornes-fontaines, principalement dans les parcs et jardins. On les doit au comte de Rambuteau, préfet de la Seine de 1833 à 1848, qui a notamment modernisé les égouts, développé les espaces verts et installé de nombreuses fontaines.
Mais saviez-vous que certaines d'entre elles sont alimentées en eau pétillante ? Paris a été la première ville en France à proposer gratuitement de l’eau gazeuse via ses fontaines publiques. La première a été installée dans le jardin de Reuilly en 2010, et 17 sont aujourd'hui accessibles. Elles fournissent une eau gazeuse, fraîche et à température ambiante.

Un petit animal roux se cache dans le cimetière du Père-Lachaise

Hé non, ce n'est pas du renard roux dont il s'agit ici. Il est bien présent lui aussi dans le cimetière, mais il fait déjà l'objet de nombreux articles et on peut suivre ses aventures sur l'Instagram du conservateur passionné du cimetière.
Ecureuil roux surpris au Bois de Boulogne
L'écureuil roux trouve logis et nourriture dans les parcs et bois parisiens, dont le cimetière du Père-Lachaise.
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Non, on parle ici d'un autre petit animal : l'écureuil roux (Sciurus vulgaris). Super agile, il fait ses cabrioles en haut des arbres, et notamment en haut du cèdre plus que centenaire qui se dresse à droite du monument aux morts d'Albert Bartholomé (1848-1928). Au pied de ce cèdre du Liban, planté en 1870 et remarquable par sa hauteur de 20 mètres, on a pu observer des restes de repas comme des rameaux décapités de bourgeons. Ces restes attestent de sa présence. Une présence qui confirme d'ailleurs la qualité écologique du milieu et l'intérêt de conserver les arbres âgés.
Le résineux offre aussi le gîte et le couvert au plus petit oiseau d'Europe, le roitelet huppé (Regulus regulus) qui construit son nid en forme de hamac dans ses plus hautes branches. Minuscule (5 à 7 grammes pour 9 cm) et rondelet, le roitelet porte sur sa tête ronde un bandeau jaune vif bordé de noir très caractéristique.
À noter : les cimetières sont de très importants espaces verts de Paris et ils sont gérés par la direction des Espaces verts et de l'Environnement de la Ville.

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