Reportage

Vente à la sauvette : l'opération « vide-cache » de la police municipale

Mise à jour le 17/11/2023
Un revendeur à la sauvette vendant des Tours Eiffel
Dans le 7e arrondissement, depuis un an, une mission régulière des agents, appelée opération « vide-cache », consiste à récupérer les objets ou denrées abandonnées ou cachées par les vendeurs à la sauvette.
« Tout ce qu’on trouve dans les cachettes, on le récupère dans le véhicule, direction la déchetterie, expliquent Florence, chef de service, et Stephane, chef de brigade, membre de la division territoriale du 7e arrondissement. Mini tour Eiffel, parapluies, casquettes, braseros, bouteilles d'eau, cannettes de bière, mais aussi épis de maïs, marrons, pains et même viandes… ça peut aller de 10 à 300 kg de marchandise selon les jours ! »

Une mission de prévention

Attiré par la manne des touristes venus visiter la tour Eiffel, le commerce illégal prolifère : vendeurs à la sauvette, jeu de bonneteau ou tuk-tuk. Des activités qui, en plus de concurrencer les commerces officiels, peuvent avoir des conséquences sur la santé des consommateurs : il n'existe aucun contrôle des normes de stockage et de conservation des denrées alimentaires vendues.
« Dès que nous voyons un touriste qui achète un produit, nous faisons immédiatement cesser l'infraction, précise Stéphane. Tout ce qui est en train de cuire est jeté à la poubelle sur place et on invite le vendeur à quitter les lieux. Si la transaction a déjà eu lieu, on lui demande de rembourser le client. »

« On prend notre rôle à cœur. Laisser faire, ce serait rendre les gens malades. C'est une question de santé publique ! »

Stéphane
chef de brigade, membre de la division territoriale du 7e
Et si les policiers municipaux voient des visiteurs avec des épis de maïs ou des crêpes chaudes directement achetés à l'un de ces vendeurs, ils vont à leur rencontre pour leur déconseiller de les consommer. « On prend notre rôle à cœur. Laisser faire, ce serait les rendre malades. C'est une question de santé publique ! »
Leur action ne peut pas aller au-delà de la loi : seule la police nationale a le droit de confisquer du matériel sur un vendeur ou lors d'une interpellation. En revanche, la police municipale peut saisir tout matériel caché ou abandonné.
« On s’est rendu compte que les vendeurs à la sauvette planquent leurs produits un peu partout aux alentours du Champ de Mars, du Grand Palais éphémère aux berges de Seine, soit pour les cacher dans la précipitation en cas de contrôle, soit pour les stocker à l’avance : sous les plaques de gaz, les plaques d’égout, les trappes à eau, les trappes privées, dans les buissons… et même dans les arbres ! », liste Florence.
Au cours des missions « vide-cache », avec ses équipes, souvent à VTT, seules les trappes appartenant à la Ville, essentiellement les trappes Télécom, peuvent être ouvertes et contrôlées. « On peut aussi récupérer des produits cachés dans des conteneurs privés si c'est à la demande du résident et avec son accord. Ce que l'on trouve, et les conditions de stockage des aliments, dépasse parfois l'entendement ! »
En fin de mission, l'équipe dédiée fait le décompte des saisies et le transmet à sa hiérarchie.
Chaque semaine, 30 opérations conjointes sont organisées par la police municipale et la police nationale. Elles ont donné lieu à près de 12 000 PV en 2022 et plus de 8 000 depuis débit 2023 pour des « dépôts»
liés aux ventes à la sauvette.

Bilan de l'opération vide-cache du 10 octobre dans le 7e

  • 335 bouteilles d’eau
  • 65 bouteilles de vin
  • 125 canettes de bière
  • 30 canettes de soda
  • 8 braseros
  • 30 kg de maïs
  • 85 parapluies
  • 15 kg de marrons
  • 15 sacs de charbon
  • 30 ponchos
  • 2 bouteilles de gaz

« On espère les décourager à terme »

En dehors des problèmes d'hygiène et de propreté, les nuisances peuvent être plus graves : des bouteilles en plastique et de l'alcool stockés à proximité de fils électriques peuvent provoquer des incendies.
Autre cas de figure : la vente d'alcool. Celle-ci étant totalement prohibée sur la voie publique, les policiers municipaux ont l'autorisation de confisquer le matériel et de verbaliser les vendeurs qui proposent bouteilles de vin et cannettes de bière aux pique-niqueurs.
« Même si, lorsqu'on saisit des denrées dans un cache on en retrouve autant le lendemain, il est certain qu'à terme la perte de leur matériel cause du tort à ces vendeurs et qu'ils vont finir par être découragés, pointent les policiers municipaux. On espère que notre action va permettre d'améliorer la situation et que notre présence sera bénéfique pour le cadre de vie aux abords de la tour Eiffel ».
Ces patrouilles de vide-cache seront renforcées avant et pendant les Jeux olympiques et paralympiques.
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