Focus

À la découverte du massif d'entrée de l'église Saint-Joseph-des-Nations

Mise à jour le 01/10/2021
L’église Saint-Joseph-des-Nations (11e) a retrouvé toute sa splendeur. Entre les mois de janvier 2019 et de juillet 2021, une opération de restauration a permis de redonner à sa façade principale une seconde jeunesse.
Deux ans et demi de travaux. 2,8 millions d'euros. C'est le temps et le budget qu'il aura fallu pour rénover le massif d'entrée de l'église Saint-Joseph-des-Nations (11e) des pieds à la tête.
Construite entre 1867 et 1874 par l’architecte Théodore Ballu dans un style néo-roman, pour répondre à un fort accroissement démographique, cette église a toujours incarné l’accueil de nations et de cultures plurielles.
Quelques années à peine après sa construction, la flèche montra des signes de faiblesse du fait de la corrosion d’armatures en métal insérées entre les assises de pierre afin d’assurer leur maintien. La flèche fut alors entièrement reconstruite en 1923, à nouveau en pierre armée de métal ferreux. Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, les pierres commencèrent à se dégrader de nouveau au fil des décennies.
En 2009, des pierres éclatées sous l’effet du métal corrodé incitèrent la Ville de Paris à déposer en urgence la croix du clocher et à poser des filets de sécurité autour de la pointe de la flèche.

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Un état détérioré révélé par des investigations

Le chantier s’est ouvert en janvier 2019 sur la base d’un diagnostic patrimonial, selon trois scénarios de reconstruction de la flèche. Les premières investigations réalisées par des alpinistes, puis par sondages à partir des échafaudages, ont confirmé les faits identifiés dans les archives : des agrafes ferreuses ont été utilisées sur toute la hauteur de la flèche. Un scanner 3D a permis d’identifier une importante déformation de l’ensemble de la flèche dont le centre de gravité était déporté de 21 cm.
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La flèche entièrement restaurée

La nécessité de déposer entièrement la flèche s’est alors confirmée. La dépose a duré deux mois afin de ne pas déstabiliser l’édifice. Les retailles successives des parements, l’érosion des pierres et les erreurs de mise en œuvre en 1923 - les écailles avaient par exemple été sculptées à l’envers de sorte qu’elles canalisaient les eaux pluviales au lieu de les drainer - n’ont pas permis de réemployer ces pierres dans la nouvelle flèche.
Un nouveau calepinage (dessin) a été établi afin de corriger et d’améliorer le comportement statique de l’ensemble. La stéréotomie (l’art de couper et d’assembler les pierres) a ainsi été améliorée, les parements ont été épaissis, les écailles retaillées à l’endroit et surtout, aucun métal n’a été utilisé pour armer la pierre dans sa masse. Un simple corset fait de cerclages métalliques a été fixé sur la face intérieure de la flèche, sans contact physique continu avec la pierre, et fait office d’étaiement léger, à demeure.
Le scanner 3D a permis de débiter les 183 tonnes de pierres neuves, qui ont été hissées au sommet de l’édifice au cours des six mois nécessaires au remontage de la flèche.

Des ornements remis à neuf

Outre le chantier colossal représenté par la mise en place de pierres neuves pour reconstituer entièrement la flèche, tous les ornements de façade ont aussi été restaurés.
Les parements, noircis à cause de la pollution ont ainsi été nettoyés, et les abat-sons ont été redorés conformément aux souhaits de Théodore Ballu. La croix en fer forgé et le coq ont été restaurés et redorés à la feuille d’or.
En ce qui concerne la partie-basse, les statues du groupe sculpté de la Sainte Famille réalisées par Eugène Delaplanche et les vitraux et les laves émaillées par Paul Balze du porche d’entrée ont bénéficié d’une restauration. Les cadrans d'horloge ont été nettoyés et redorés.
Enfin, le chantier s’est achevé par la mise en accessibilité de l’édifice pour les personnes à mobilité réduite.

Le chantier en image et en vidéo

Les équipes reviennent sur les enjeux de la restauration

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