Un ancien ministère reconverti en 254 logements sociaux dans le 7e

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Mise à jour le 21/11/2023
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Ce projet, baptisé îlot Saint-Germain, est le fruit d'une étroite collaboration entre l'Etat, propriétaire, et la Ville de Paris. Le bâtiment accueillait à l'origine le ministère des Armées, dans l'élégante rue Saint-Dominique (7e). Il abrite aujourd'hui 254 logements sociaux, une crèche de 68 berceaux, un gymnase, une salle multisport et un jardin de 550 mètres carrés.
Nouvelle rentrée scolaire, nouvel appartement et nouveau quartier pour les premières familles installées depuis fin août dans ce programme social, à deux pas des Invalides et de l’Assemblée nationale.
Si les trois bâtiments paraissent aujourd'hui flambants neufs, il s'agit pourtant d'une réhabilitation d'un ensemble patrimonial qui a abrité les bureaux du ministère des Armées pendant de longues années.
Les logements sociaux sont complétés par une crèche, un gymnase et une salle de sport, dont l'ouverture au public est prévue pour fin septembre 2023.
La maîtrise d'ouvrage a été réalisée par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). Pour la maîtrise d'oeuvre différents cabinets d'architectes sont intervenus :
  • François Brugel Architectes Associés et h2o Architectes pour les logements ;
  • Antoine Regnault Architecture pour les équipements ;
  • Elise et Martin Hennebicque Architecture du paysage et des jardins pour les aménagements paysagers.

L'Équerre d'argent pour l'îlot Saint Germain

L’Equerre d’argent 2023 a été décernée le lundi 20 novembre aux agences François Brugel Architectes associés et h2o qui ont réalisé l'îlot Saint Germain pour le compte de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). L'Équerre d'argent est un prix d'architecture attribué chaque année en France depuis 1983 par un jury composé d'architectes, de critiques d'architecture et de promoteurs, mis en place par la revue Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment. Il récompense une équipe composée du maître d'ouvrage et du maître d'œuvre (architecte et ingénieurs) qui a contribué à la construction d'un bâtiment sur le sol français (bâtiment terminé dans l'année).

Dans le strict respect des normes bioclimatiques

Cette opération intègre à l'avance les normes que fixe le futur PLU bioclimatique, à savoir la production de logements par la transformation de l’existant, notamment de bureaux, en conciliant l’exigence patrimoniale et celle de performance environnementale.
Sur l'ensemble des trois bâtiments composant les lieux, deux bénéficient d’une protection au titre du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du 7e, du fait de leur intérêt patrimonial. Leur façade n'a pas été transformée, mais un ravalement et une isolation ont été effectués.
Le troisième bâtiment a, quant à lui, pu faire l'objet d'une extension sur façades pour réaliser des balcons. En rez-de-chaussée, une extension a aussi été réalisée pour créer une jolie cour pour la crèche, des logements, et une salle de sport et un gymnase semi-enterré, dont le toit est végétalisé.
L'isolation et la réfection des toitures-terrasses ont été réalisées et végétalisées. L’arrosage des toitures végétalisées se fait en goutte-à-goutte.
La production de chaleur CPCU est composée d’énergies locales, renouvelables et de récupération. L'éclairage est à faible consommation, avec détection de présence dans les parties communes, et les équipements sanitaires sont hydroéconomes.
La réhabilitation a aussi accordé une part importante au réemploi avec la récupération de divers éléments dans les bâtiments et la rénovation des parquets existants dans les deux édifices protégés.
Par rapport à l’existant, majoritairement minéral, on note une nette augmentation des surfaces végétalisées avec mise en œuvre de surfaces perméables. Des espaces végétalisés diversifiés en pleine terre, avec des arbustes, massifs vivaces et couvre-sol, composent l'îlot, tandis qu'un système de récupération et de gestion des eaux pluviales au sein des surfaces végétalisées est installé.

25 % de logements sociaux financés en 2023

Cette opération de transformation de bureaux en logements, qui permet un rééquilibrage territorial, est emblématique de la politique du logement social menée depuis 2014. Dans cet arrondissement le plus déficitaire en logements sociaux, le pourcentage passe à 3 % (2,2 % jusque là) et avec cette opération, la Ville atteint son objectif des 25 % de logements sociaux financés en 2023.
Au 1er janvier 2022, la ville de Paris compte 265 000 logements sociaux qui permettent à 700 000 Parisiennes et Parisiens de se loger convenablement. Entre 2014 et 2022, 52 000 logements ont été financés pour un total de 1,6 million d'euros, dont 1 million financés par la Ville de Paris. Un effort significatif a été fait en matière de rééquilibrage territorial : le 16e arrondissement, par exemple, est passé d’un peu plus de 1 % de logements sociaux en 2001 à près de 8 % aujourd’hui.

Trois autres emprises identifiées

Cette opération est issue d’un engagement conjoint des pouvoirs publics, via une collaboration entre l’État et la Ville. L'opération a été rendue possible par l’application de la décote Duflot sur la partie logements, décote d’un montant de 56 720 000 €, soit un taux global de 68,57 %.
Le mécanisme appelé « décote Duflot » est issu d’une loi de 2013. Ce dispositif autorise l’État, pour des programmes comportant des logements sociaux, à baisser le prix de cession de terrains lui appartenant par application d’une décote sur la valeur vénale de ces terrains.
Cette opération pourrait être répétée, car la Ville a d'ores et déjà identifié, conjointement avec l'État, trois emprises propriétés de ce dernier situées dans des arrondissements centraux extrêmement déficitaires (rue Crillon dans le 4e pour 29 logements, rue Saint-Hyacinthe dans le 2e pour 35 logements et rue Geoffroy Saint-Hilaire dans le 5e pour 80 logements). Ce qui représenterait un potentiel de 144 logements sociaux supplémentaires.