Réseau de chaleur urbain : bientôt un chauffage plus vert et moins coûteux à Paris

Actualité

Mise à jour le 17/12/2025

Deux enfants près du chauffage, regardant par la fenêtre.
Le Conseil de Paris de décembre a approuvé un nouveau contrat de concession pour le réseau de chaleur urbain, qui permettra de maîtriser les tarifs de chauffage et d’accélérer la transition énergétique. Avec, à la clé, une facture allégée pour les habitants de la capitale.
Le réseau de chaleur, également appelé « chauffage urbain », est un système qui produit, transporte et distribue de la vapeur d’eau ou de l’eau chaude pour chauffer les logements (via les radiateurs) et disposer d’eau chaude sanitaire (douches, robinets, etc.).
Ce réseau constitue à la fois le principal levier de verdissement du mix énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique. Il représente aussi un outil de lutte contre la précarité énergétique et de développement de l’économie circulaire à l’échelle métropolitaine (valorisation énergétique des déchets). L’accélération de la transition énergétique du territoire passe donc par le développement et la densification de cette infrastructure.

1 million de personnes se chauffent grâce au réseau de chaleur

Ce réseau de chaleur est le plus important de France, et l’un des plus gros au monde : 450 000 logements, soit près d’un million de personnes, peuvent se chauffer grâce à lui dans la capitale et dans seize communes voisines. Il alimente également la totalité des hôpitaux parisiens.
Le réseau de chaleur appartient à la Ville, mais il est géré depuis 1927 par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) dans le cadre d’une concession qui prend fin le 31 décembre 2026.
La Ville a ainsi lancé une procédure d’appel d’offres puis, après analyse de son administration, soumis une délibération au Conseil de Paris. Ce 17 décembre, le Conseil de Paris a approuvé un nouveau contrat de concession et la création d’une nouvelle société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), créée pour reprendre la gestion du réseau à partir du 1er janvier 2027. Cette société sera détenue à 34 % par la Ville de Paris, à 15 % par la Caisse des dépôts, et à 51 % par un opérateur économique, le groupement Dalkia SA, Eiffage SA et RATP Solutions Ville.
L’aboutissement d’une procédure lancée en 2021
Pour ce contrat hors norme (accord sur vingt-cinq ans, pour un montant total de 15 milliards d’euros), l’administration parisienne a conduit toute la procédure, a mené les négociations avec les candidats et a analysé les offres selon des critères rigoureux. Le choix du lauréat repose exclusivement sur cette analyse indépendante de l’administration. La commission de déontologie de la Ville, présidée par Yves Charpenel, ancien magistrat et membre du Comité consultatif national d’éthique, a contrôlé toute la procédure en veillant à l’absence de conflits d’intérêts.

76 % d’énergies renouvelables

Ce nouveau contrat repose sur un verdissement sans précédent du mix énergétique du réseau de chaleur parisien : il permettra d’atteindre 76 % d’énergies renouvelables et de récupération produites localement en 2034, en s’appuyant massivement sur la géothermie. Les capacités de production géothermiques seront multipliées par 50, ce qui fera de Paris une capitale mondiale de la géothermie.
Les investissements dans le réseau de chaleur représentent 3,4 milliards d’euros sur la durée du contrat. Cette offre s’appuie également sur une multiplication des sources d’énergies renouvelables et de récupération : biomasse, chaleur issue des incinérateurs ou des data centers, ou encore mise en service d’une nouvelle centrale de production de vapeur en 2031, alimentée par voie fluviale par des combustibles solides de récupération ou des déchets de bois.

Une baisse des tarifs pour les Parisiennes et les Parisiens

La présidence de cette nouvelle société d’économie mixte sera assurée par un élu de la Ville de Paris, garant de l’intérêt des Parisiennes et des Parisiens. La Ville sera propriétaire des douze centrales de production actuelles de la CPCU et de toutes les nouvelles installations, ce qui lui permettra de peser davantage sur les choix industriels, en particulier pour accélérer le verdissement du mix énergétique.
Le réseau de chauffage urbain permettra de fournir une énergie de chauffage abordable aux habitants : la facture de près d’un million de Parisiens, soit 69 % des usagers, devrait ainsi baisser dès 2027. Cette baisse sera particulièrement marquée pour les logements. Le tarif moyen de la chaleur, hors raccordement, sera ainsi inférieur de 16,5 % au tarif moyen du gaz, rendant cette solution compétitive.
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