Focus

Qui était Charles-Axel Guillaumot, « l'homme qui sauva Paris » de l'effondrement ?

Mise à jour le 12/10/2017
Catacombes
Face à la gare de Denfert-Rochereau, la place Charles-Axel Guillaumot (14e) rend hommage à un homme encore trop méconnu. On dit pourtant de lui qu'il a sauvé Paris d'un effondrement causé par ses carrières souterraines. Retour sur un fait historique et une personnalité hors du commun.
Entre 1774 et 1776, une série d'anciennes exploitations souterraines de Paris s'effondrent et provoquent un vent de panique parmi la population. Pour tenter de maîtriser cette catastrophe, Louis XVI crée en 1777 l'Inspection générale des carrières (IGC).

Charles-Axel Guillaumot (1730-1807), académicien, architecte reconnu et Premier contrôleur général des Bâtiments du Roi, devient alors le premier inspecteur des carrières de Paris. Il va jouer un rôle décisif dans la sauvegarde de la capitale car, comme le disait un certain Frédéric Gaillardet, « c’est connaître au plus la moitié de Paris, que de connaître le Paris du dessus sans celui du dessous ».
Vous aimez les sujets « Patrimoine et Histoire » ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html

L'Inspection générale des carrières

L’IGC, créée en 1777, avait une triple fonction : rechercher les vides souterrains sous la ville de Paris, en dresser une cartographie, et consolider tout ce qui se trouvait sous les voies publiques et les propriétés royales.

Cette institution, encore aujourd'hui, renseigne sur l’état du sous-sol du territoire parisien et notamment sur la présence d’une ancienne carrière. Elle fut le premier service au monde chargé de consolider une ville « bâtie sur du vide », par méconnaissance de l’état de son sous-sol. Encore aujourd'hui cette entité, dorénavant près de la porte de Vanves dans le 14e, et dont le siège historique était place Denfert-Rochereau, informe sur l’état du sous-sol de la capitale et notamment sur la présence d’anciennes carrières.

« L’homme qui sauva Paris »

Le premier inspecteur nommé à la tête de cette IGC fut l’architecte Charles-Axel Guillaumot, qui œuvra sans discontinuité, malgré une histoire de France compliquée, de la Révolution à la Commune. Comme l’a si bien défini Graham Robb, auteur d'Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait, Guillaumot fut « l’homme qui sauva Paris ». En effet, un effondrement général guettait la capitale et commençait à se manifester de manière dramatique à la fin du XVIIIe siècle.
Il travailla avec le même souci architectural pour soutenir la ville que s’il avait bâti un palais, créant une véritable « œuvre au noir », doublure invisible du Paris du Siècle des Lumières. Charles-Axel Guillaumot a ainsi passé trente ans à diriger l'IGC, et en a fait une institution de premier plan face aux défis continuels de l’expansion de Paris. La durée de son mandat d’inspecteur général reste à ce jour inégalée !

Inauguration Place Charles Axel Guillaumot
Inauguration Place Charles Axel Guillaumot
Crédit photo : Mairie de Paris

Pourquoi cette place ?

L’emplacement proposé pour lui rendre hommage est l'esplanade située à l’avant de la gare Denfert-Rochereau, l'endroit même où Guillaumot réalisa ses premiers travaux. L'endroit est également à deux pas de l'emplacement initial de l’Inspection des carrières, important service municipal héritier direct de son œuvre, et à proximité du musée des Catacombes, pôle touristique majeur, où les visiteurs peuvent apprécier la qualité de son travail. C'est Guillaumot qui choisit l’emplacement retenu pour aménager les Catacombes de Paris et les premiers transferts d’ossements eurent lieu sous sa supervision.
Cette « esplanade Charles-Axel Guillaumot » nous rappelle son rôle indispensable pour maintenir à flot la capitale et éviter qu’elle ne s'écroule dans ses propres entrailles. Jusqu’à présent, aucun lieu parisien ne venait rappeler son importance pour l’histoire de la ville et la sécurité de ses habitants. C'est maintenant fait !

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations