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Le prix Lucas-Dolega attribué au photojournaliste Cédric Gerbehaye

Mise à jour le 14/03/2022
Portrait Cedric Gerbehaye
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Cédric Gerbehaye, photographe belge et réalisateur indépendant, a reçu le 10 mars le prix Lucas-Dolega qui récompense les photojournalistes indépendants et engagés. Ce photographe de guerre a été contraint de rester en Belgique lors de la crise sanitaire. Il a mis à profit cette immobilisation pour documenter l'épidémie de Covid-19 et ses effets sur la ville de La Louvière, en Belgique.
Pour sa 11e édition, le prix Lucas-Dolega a souhaité récompenser le travail du photographe et réalisateur Cédric Gerbehaye. Ce photographe indépendant, né en 1977 en Belgique, s'est longtemps intéressé aux conflits et aux guerres. Entre 2006 et 2020, il documente et photographie Gaza, la Cisjordanie, l'Irak et la République démocratique du Congo. En 2020, alors qu'il prévoit cette fois de partir au Pakistan, la crise sanitaire le contraint à rester dans une Belgique confinée.
Cédric Gerbehaye s'intéresse alors à la petite ville wallonne de La Louvière. À travers ses objectifs et ses appareils, il décrit les effets de l'épidémie sur la population locale. Son travail est ensuite publié sous le titre Zoonose, du nom d'une maladie ou infection transmise par un animal vertébré à un être humain. C'est ce travail qui a été récompensé par le jury du prix Lucas-Dolega.
Un prix pour les photographes engagés indépendants
Créé en hommage au photographe Lucas Dolega, tué le 17 janvier 2011 à Tunis alors qu’il couvrait la « Révolution du jasmin », ce prix international s’adresse aux photojournalistes professionnels indépendants. La Ville de Paris en est partenaire depuis sa création.

Le prix Lucas-Dolega récompense le ou la lauréate d’une dotation de la SAIF d’une valeur de 10 000 euros. Le reportage fait l’objet d’une exposition à Paris et d’une publication dans l’album de Reporters Sans Frontières (RSF).

Aller sur le site internet du prix Lucas Dolega

Les précédents lauréats

Hervé Lequeux, lauréat 2021

Le jury de cette 10e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste français Hervé Lequeux pour son reportage « Les Enfants de la Goutte d’Or » sur les mineurs non accompagnés du quartier de la Goutte d’Or à Paris.
Hervé Lequeux est photographe documentaire basé à Paris. Il est l'auteur des livres Zapatistes, Altermondialistes, chronique d’une révolution en marche et Une Jeunesse française.
En 2011 il documente les révolutions arabes (Tunisie, Égypte, Libye) et continue d’en explorer les causes et conséquences. Son long travail sur l’immigration en France a été projeté au Festival VISA pour l’Image (« Le ministère », 2010 et « Une jeunesse française », 2012). Le concours photographique « Parole de photographes » a exposé son documentaire sur le parcours de jeunes Afghans de Calais à Birmingham (« Exil afghan » 2009).
En 2012, une bourse d’aide à la création documentaire lui a été attribuée par le C.N.A.P pour développer son projet sur la jeunesse des quartiers populaires en France et des grands ensembles, « Une Jeunesse française ». Depuis 2017, il travaille sur les quartiers défavorisés du pourtour méditerranéen : de la côte libanaise (Beyrouth-Chatila) à la côte algérienne (La Casbah d’Alger, Oran-Sidi El Houari), en passant par la Tunisie et le Maroc.
En 2020, il documente la Covid 19 en retournant dans le quartier du Chêne pointu à Clichy-sous-Bois en Seine-saint-Denis pour constater les conséquences de la crise sanitaire sur la population. Un travail avec lequel il participe à l’exposition collective du festival Visa pour L’image « Pandemic ». Depuis septembre 2020, il s’intéresse à la situation des mineurs non accompagnés de la Goutte d’Or à Paris, un projet qu’il compte poursuivre dans d’autres villes françaises ainsi qu’en Europe.

Ana Maria Arévalo Gosen, lauréate 2020

Le jury de la 9e édition a récompensé la photographe vénézuélienne Ana Maria Arévalo Gosen pour sa série « Días Eternos » qui documente la vie de femmes détenues en prison au Venezuela.
Née au Venezuela, Ana Maria Arévalo Gosen quitte son pays en crise en 2009 pour s’installer à Toulouse. Elle étudie les sciences politiques et intègre l’ETPA, l’école supérieure de photographie de Toulouse où elle se forme au photojournalisme. Elle travaille la photographie dans un style documentaire, au plus près des populations.
L’un de ses premiers reportages, « Gitanos », est le résultat de trois années d’observation passées dans une famille gitane roumaine à Toulouse. En 2016-2017, elle réalise son projet le plus personnel, « The meaning of life » (le sens de la vie), qui relate le parcours intime de son mari dans sa lutte contre un cancer des testicules. Ils l’utilisent aujourd’hui pour sensibiliser sur cette maladie et organisent chaque année une exposition permettant ainsi de lever des fonds pour la recherche sur les cancers masculins (Madrid en 2017 et Bilbao en 2018).
Ana Maria Arévalo Gosen retourne au Venezuela en 2017. Elle y trouve l’inspiration et débute son projet de documentation « Días Eternos ». Ce reportage engagé dans la défense des femmes a déjà reçu plusieurs distinctions.
La photographe vit désormais en Espagne à Bilbao et fait régulièrement de longs séjours au Venezuela. Elle souhaite poursuivre son travail dans le reste de l’Amérique latine.

Javier Arcenillas, lauréat 2019

Le jury de la 8e édition a décerné le prix au photographe espagnol Javier Arcenillas, pour son reportage « Latido America », un projet photographique qui témoigne des violences en Amérique centrale.
Humaniste et diplômé en psychologie, Javier Arcenillas enseigne le photojournalisme et le documentaire photographique à l’International School PICA de Madrid. Il travaille actuellement sur plusieurs projets, comme celui conduit en Amérique centrale qui lui a valu d’être le lauréat 2019 du prix Lucas-Dolega.
Fruit de dix années de travail, le projet « Latido America » est un essai photographique et sociologique en noir et blanc. Javier Arcenillas y rend compte du climat de violence quotidienne vécu notamment par les plus pauvres en Amérique centrale. Dans cette zone, considérée comme l’une des plus dangereuses au monde, chaque jour dans les rues de villes comme San Pedro Sula, Guatemala City, Tegucigalpa, San Salvador et Mexico, des meurtres, des vols et des actes violents sont commis, dus au narcotourisme et aux Sicarios, de jeunes adolescents forcés à devenir tueurs à gages.

Narciso Contreras, lauréat 2018

Le jury de la 7e édition a décerné le prix au photographe mexicain Narciso Contreras pour son reportage « Crossing Libya : the human marketplace », un travail photographique sur le trafic des migrants en Libye.
Né en 1975, Narciso Contreras travaille depuis 2010 sur de nombreux territoires, couvrant les guerres, conflits, et leurs impacts sur les populations des régions de l'Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Le photographe, qui contribue à de nombreux médias internationaux (Time magazine, The New York Times, The Guardian, The Spiegel, CNN, etc.) a gagné le prestigieux Prix Pulitzer en 2013 pour son travail sur la Syrie.

Brennan O’Connor, lauréat 2017

Le jury de la 6e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste canadien avec son reportage « Peace and development », un travail photographique en noir et blanc sur les minorités ethniques en Birmanie (Myanmar). Brennan O’Connor a collaboré avec des médias canadiens avant de se consacrer à temps plein sur des sujets peu ou pas couverts.
En 2010, il prend la décision de quitter son pays natal pour s’installer en Asie du Sud Est et poursuivre un projet sur les minorités ethniques en Birmanie. Cela le conduit à photographier de nombreux rebelles, réfugiés et migrants résidant aux frontières du pays. Acceptant rarement des commandes pour se concentrer pleinement à son projet, il survit en vendant ses reportages personnels à quelques journaux.
En 2015, le travail de Brennan a été projeté au Angkor Photo Festival et au Yangon Photo Festival. Son travail aux frontières de la Birmanie est à découvrir dans son livre Dividing Lines.

Hashem Shakeri, lauréat 2016

Le jury de la 5e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste iranien Hashem Shakeri sur la société iranienne « Iran, une identité multiple ».
Hashem Shakeri est né à Téhéran en 1988. Parallèlement à ses études d’architecture en Australie, il suit un cours de photographie dans la même université. Il débute sa carrière de photographe documentaire en 2010. Il travaille depuis comme freelance sur des projets en Iran, Turquie, Corée, Malaisie.
Son but principal est d’explorer les relations humaines et la justice sociale. À travers ses photographies, il essaie de décrire l’identité perdue des hommes et femmes modernes. Hashem Shakeri a travaillé pour plusieurs agences de presse et journaux iraniens depuis 2008. Son travail a reçu de nombreuses récompenses et a été publié à travers le monde. Il est membre de la Société des Photographes Iraniens depuis 2010.

Sébastien Van Malleghem, lauréat 2015

Le jury de la 4e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste belge Sébastien Van Malleghem pour son travail intitulé « Prisons ».
Sébastien Van Malleghem est un photographe indépendant né en Belgique en 1986. Diplômé en photographie de l’École Supérieure des Arts « le 75 » à Bruxelles en 2009, il se dirige vers une photographie engagée en travaillant depuis plusieurs années sur le thème de la justice en Belgique et en Europe.
De 2008 à 2011, il photographie le quotidien des inspecteurs de police dans leurs relations avec les citoyens. Depuis 2011, Sébastien poursuit ce travail sur le système judiciaire en photographiant la vie intracarcérale. Son premier livre Police, sorti aux éditions Yellow Now, a été publié en janvier 2013.

Majid Saeedi, lauréat 2014

Le jury de la 3e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste iranien Majid Saeedi pour son travail en Afghanistan « Life in War ».
Majid Saaedi est un photographe documentaire iranien. Il a photographié le Moyen-Orient en se focalisant sur les problèmes humanitaires depuis 20 ans. À travers ses photos, Majid se concentre aussi sur les histoires peu couvertes des injustices sociales.
Majid est né et a grandi à Téhéran. Il a commencé la photographe à 16 ans, et a 18 ans, il s’est rendu à la frontière irakienne pour prendre en photo les réfugiés. Il collabore à présent avec Getty Images, pour qui il couvre l’Afghanistan et l’Iran. Il a dirigé le service photo de différentes agences en Iran et s’est occupé de nombreux projets ces quinze dernières années.
L’un des intérêts de Majid est la photographie de rue et de capturer la vie ordinaire. Quand il n’est pas derrière l’appareil, Majid enseigne la photographie à des étudiants et aide de jeunes photographes. Majid a gagné de nombreuses récompenses, notamment le titre de « Meilleur Photographe d’Iran » huit fois. Ses photos ont été publiées dans Times, Spiegel, New York Times, Washington Post, Washington Times, Time Magazine et dans des journaux au Moyen-Orient.
Majid a voyagé dans de nombreux pays du Moyen-Orient et a photographié l’injustice et les atrocités. Ses travaux les plus récents montrent les Afghans affectés par plusieurs décennies de guerres dans leur pays.

Alessio Romenzi, lauréat 2013

Le jury de la 2e édition a décerné le prix Lucas-Dolega au photojournaliste italien Alessio Romenzi, pour son travail en Syrie « Surviving in Syria ».

Alessio Romenzi est né en 1974 et basé au Moyen-Orient. Il a couvert le Printemps arabe depuis les premiers jours, avec une attention particulière pour l’Égypte et la Libye. Il a ensuite travaillé en Syrie et a été l’un des premiers photographes à entrer clandestinement dans le pays, alors que le régime de Bachar Al-Assad commençait à utiliser des armes lourdes contre l’opposition et à interdire l’accès aux journalistes.
Ses photos ont été régulièrement publiées dans le monde entier, que ce soit pour la presse ou des ONG (Amnesty International, FAO, Unicef, la Croix Rouge, Save the Children, Terres des Hommes, War Child International, parmi d’autres). Quand on lui demande ce qui le motive, il répond simplement qu’« un appareil photo est le meilleur moyen qu’il a de ne pas oublier ce qui se passe ailleurs. »
« Je me suis intéressé à la Syrie depuis le début du soulèvement dans le monde arabe, poursuit Alessio Romenzi. La guerre civile qui s’est déclenchée a accaparé mon attention. Mais trouver des accès et pouvoir entrer dans le pays a été très difficile. Avec l’accélération des violences et l’instabilité de la situation, il était quasi impossible pour les journalistes de savoir quand et comment accéder aux points chauds du conflit.
À un moment crucial pour moi, j’ai décidé d’aller au Liban et d’attendre le bon moment pour entrer en Syrie. Cela m’a pris beaucoup de temps de trouver un moyen et ça n’a pas été sans risques. Une fois à l’intérieur, j’ai eu la chance d’être au cœur du conflit et pu partager la tragique expérience des populations civiles. J’ai passé plus de deux mois avec des familles syriennes et des membres de l’Armée syrienne libre. J’ai essayé de comprendre ce qu’ils pensaient, ressentaient. C’est ainsi que j’ai été invité à capter leur vie dans des moments très intimes. Le but de ce travail est de continuer à faire prendre conscience de ce qui se passe en Syrie, de faire réfléchir sur la destruction et les souffrances que la guerre amène dans la vie des personnes. »

Emilio Morenatti, lauréat 2012

Le photographe espagnol Emilio Morenatti est le premier lauréat du prix Lucas-Dolega, pour son reportage « Displaced In Tunisia ».
Emilio Morenatti a commencé sa carrière de photojournaliste dans un journal local, à Jerez de la Frontera en Espagne, pendant ses études pour devenir dessinateur.
En 1992, il rejoint l’agence EFE, la principale agence de presse espagnole et s’installe à Séville. De là, il couvre de nombreux événements nationaux et internationaux, dont plusieurs Jeux olympiques et la guerre d’Irak en 2002.
Fin 2003, il part pour l’Afghanistan comme correspondant de l’agence Associated Press. Basé à Kaboul, il couvre la transition démocratique qui suit la chute du régime taliban. En 2005, AP l’envoie au Moyen-Orient pour couvrir le conflit depuis Gaza et Jérusalem. En 2006, pendant qu’il couvre le conflit à Gaza City, il est kidnappé par des soldats avant d’être libéré un jour plus tard, indemne. Il est aussi basé au Pakistan et couvre l’Asie Centrale pour AP.
En 2008, il est nommé Photographe Newspaper de l’année par Pictures of the Year International. En 2009, il est l’un des deux journalistes d’AP (ainsi que deux soldats américains) blessés gravement en Afghanistan, quand leur véhicule roule sur une bombe dans le désert. Il perd son pied gauche dans l’explosion, et est évacué dans un hôpital à Dubai. Il est maintenant basé à Barcelone.
Les nombreuses récompenses reçues par Morenatti incluent des prix lors des Fuji Eureopean Press Awards 1996 et des National Headliner Awards 2005 et 2006. Il a également gagné le prix du Photographe de l’année en 2010, lors de la compétition du meilleur du photojournalisme, sponsorisé par la National Press Photographers Association.

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