Label « Fabriqué à Paris » : ces artisans, passeurs de savoir-faire familiaux, ont conquis le public

Actualité

Mise à jour le 12/12/2025

Une femme debout.
Le label « Fabriqué à Paris » célèbre la richesse et la précision des savoir-faire de la Ville Lumière. Créé en 2017, il distingue les objets conçus ou transformés dans la capitale, dont l’essentiel de la valeur ajoutée est réalisé sur le territoire parisien. Voici le travail de celles et ceux qui ont séduit le public !
Dans l’édition coup de cœur 2026 du label « Fabriqué à Paris », ces trois artisans se distinguent par une même force : celle d’un héritage qui se transmet de mains en mains. Une bijoutière, une brodeuse et un ébéniste prolongent chacun un savoir-faire familial patiemment cultivé, mêlant gestes anciens et création contemporaine.

Flore Mouren réinvente l’art de la broderie de trousseau

Je fête les 5 ans de la marque Maison Flore, une idée que je mûrissais depuis longtemps. Je suis née à Marseille dans une famille de brodeuses : ma grand-mère et mon arrière-grand-mère réalisaient des trousseaux sur mesure. Ce savoir-faire s’est éteint dans les années 1960, mais ma mère me l’a transmis, avec l’amour des matières anciennes et du travail minutieux.
La mode est mon domaine depuis l’enfance. Après une école de mode et deux ans en tant que styliste, je suis arrivée à Paris à 23 ans et j’ai appris seule à entreprendre, à lancer une première marque, à travailler en freelance. Fin 2020, l’évidence s’est imposée : pour créer quelque chose qui me ressemble, il fallait revenir à mes racines textiles ; j’ai ainsi fondé la Maison Flore.

J’ai imaginé une marque locale, intemporelle, sans cadence imposée, fabriquée à Paris et proche du modèle familial : la commande, le soin, la durabilité.

Flore Mouren
Fondatrice de maison flore
Aujourd’hui, la coupe et le modélisme se font dans mon atelier de la rue Charlot (Paris Centre). Je transforme des lins et des cotons anciens en pièces uniques ou en petites séries, parfois à partir de patchworks où je sauve chaque fragment brodé. Certaines broderies sont d’origine, d’autres sont créées pour des collaborations.
La qualité guide tout : coutures solides, pièces garanties à vie, réparations possibles pour prolonger leur transmission, comme autrefois les trousseaux. Depuis 2021, la marque obtient chaque année le label « Fabriqué à Paris », et le vote du public dernièrement a été un encouragement précieux, surtout à l’heure où l’ultra fast fashion s’installe partout. Cela confirme qu’un travail raisonné, local et exigeant peut encore exister.
Coup de cœur cadeau
La blouse Lilas, en lin ancien upcyclé, qui s’adapte à toutes les morphologies

Pascal Bris, ébéniste, façonne le bois depuis 5 générations

J’ai lancé l’Atelier Bris il y a deux ou trois ans, après près de quarante années dans un tout autre métier. C’est une vraie reconversion, mais elle s’est imposée naturellement. Il faut dire que je suis la cinquième génération d’artisans du bois dans ma famille !

Mon père m’a appris à travailler la matière quand j’étais adolescent, et j’ai longtemps continué à fabriquer quelques meubles pour moi. Avec le temps, l’envie de créer quelque chose de concret et de revenir à ce savoir-faire s’est imposée.

Pascal Bris
fondateur de l’Atelier Bris
J’ai officiellement créé mon entreprise en 2022, même si l’activité n’a vraiment démarré qu’en 2023. J’habite à Châtillon et je cherchais un atelier proche de chez moi, avec une clientèle potentielle pour du mobilier haut de gamme. C’est un hasard complet qui m’a conduit dans un atelier partagé à Paris. Et c’est grâce à une personne qui partage le local avec moi que j’ai connu le label « Fabriqué à Paris ».
Je fabrique exclusivement sur commande, mais mon bout de canapé lauréat a déjà séduit plusieurs personnes. Je le propose en noyer, l’essence retenue pour le label, mais aussi en merisier, un bois français plus clair que j’affectionne particulièrement. Les pièces sont toutes réalisées dans mon atelier parisien, à partir de bois local que je sélectionne moi-même, toujours dans l’idée de prolonger une lignée familiale où le bois a traversé les générations.
Coup de cœur cadeau
Le bout de canapé, qui peut se décliner en noyer ou en merisier français

Chloé Pariarbo, passionnée de brocante, fabrique des bijoux ensoleillés

Je chine depuis l’enfance. Les brocantes ont toujours été mon terrain de jeu, un héritage transmis par ma mère et devenu un réflexe du quotidien. Après huit ans à travailler pour sa marque de bijoux et cinq ans à développer ma propre ligne de vêtements pour homme, tout s’est brusquement arrêté en 2023. Ce vide m’a poussée à créer, presque par nécessité. J’ai assemblé une paire de boucles d’oreilles à partir d’anciennes perles chinées, simplement pour m’occuper. Je l’ai postée sur le réseau social Instagram, et mes amies ont voulu l’acheter. Le reste a suivi avec une spontanéité déconcertante.

Tout est né d’une perle trouvée par hasard, devenue ma forme signature, la Fleur Raisin.

Chloé Pariarbo
Fondatrice de Chloé pariarbo
Après avoir écoulé les quelques exemplaires que je possédais, j’ai retrouvé la brocanteuse qui me les avait vendues. Elle en avait d’autres jusqu’à ce que j’épuise son stock. J’ai finalement fait rééditer cette perle au Portugal pour garantir sa pérennité, tout en continuant de chiner les autres éléments anciens qui composent mes bijoux. Mon travail repose ainsi sur un équilibre entre réédition maîtrisée et trouvailles uniques, d’où la collection Nouvelle Vie récompensée par le label « Fabriqué à Paris ».
Paris est ma ville, mon ancrage. J’y suis née, j’ai étudié à l’école Duperré (Paris Centre), j’y crée aujourd’hui chez moi, dans le 10e arrondissement. Être lauréate du label et coup de cœur du public m’a profondément touchée : ma marque s’est construite sur Instagram, presque par hasard, et cette reconnaissance collective me porte.
Coup de cœur cadeau
La paire Dahlia, indémodable, en rouge ou en version sunset
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