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La renaissance du musée Cernuschi

Mise à jour le 03/03/2020
Après neuf mois de travaux, le musée Cernuschi est fin prêt. Consacré aux arts asiatiques, ce musée à taille humaine accueille de nouveau le public depuis le 4 mars. Les collections permanentes s’exposent dans un nouveau parcours entièrement repensé et toujours gratuit.
«Plus de 65% des œuvres du parcours des collections permanentes ont été renouvelées», se félicite Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi depuis 2015. Une bonne raison de se rendre au 7, avenue Vélasquez, dans le 8e arrondissement, pour découvrir et redécouvrir la collection d’Henri Cernuschi, consacrée aux arts asiatiques.
Le musée Cernuschi, situé au 7 avenue Vélasquez, est bordé par le parc Monceau.
Crédit photo : François Grunberg/ Ville de Paris

Les collections permanentes mises à l’honneur

Le musée Cernuschi rouvre ses portes après avoir repensé et réaménagé ses collections permanentes. «Plus noble, étendu et riche par son contenu, le nouveau parcours s’ouvre dans le temps et dans l’espace», explique le directeur du musée. Dorénavant, on ne se cantonne plus à la Chine jusqu’au XIIIe siècle, on parcourt le Japon, le Vietnam et la Corée de la préhistoire au XXe siècle.
Depuis son ouverture en 1898, le musée n’a cessé de s’enrichir. Des 5000 pièces rapportées par Henri Cernuschi et Théodore Duret à la fin du XIXe siècle, on compte désormais 15000 œuvres, dons ou acquisitions venues compléter les collections du musée des arts asiatiques. Mais encore faut-il pouvoir leur rendre les honneurs qui leur sont dus. C’est tout l’objet du réaménagement et de la scénographie imaginée par l’atelier Maciej Fiszer qui concerne à la fois les éclairages, la disposition des œuvres ou encore la couleur des murs.
Tigre dit « tora », bois laqué et doré, yeux incrustés, XVIII-XIXe siècle, Paris, Musée Cernuschi.
Crédit photo : François Grunberg/ Ville de Paris

Entre tradition et innovations

Rouge carmin sur les cloisons, lumière chaude sur les œuvres, parquets lustrés à nos pieds: on goûte à l’ambiance des premières années du musée, à la fin du XIXe siècle. Mais le parallèle s’arrête là. Le numérique a fait son entrée, en appui aux différents panneaux, très pédagogiques, qui situent chronologiquement et thématiquement les salles et les œuvres.
Pièce après pièce, on redécouvre les œuvres phares du musée et on fait connaissance avec des nouveautés, restées jusqu’à présent à l’abri des regards. Le tigre en bois laqué de Sarah Bernhardt, vendu à son ami Cernuschi suite à un besoin de trésorerie, braque ses yeux de verre sur le public dès le pallier du premier étage franchi. Un peu plus loin, c’est la fameuse Tigresse qui n’en finit pas de renfermer des mystères quant à ses significations. Une nouvelle table tactile, installée à proximité, offre une modélisation en trois dimensions du vase, afin de mieux en apprécier la finesse et la complexité. Une autre table graphique, en fin de parcours, rend visible des œuvres qui ne pourraient être exposées à cause de leur fragilité ou de leurs dimensions, comme une toile gigantesque qui représente le cœur de Pékin au XVIIIe siècle.
Centré sur la Chine et ses différentes dynasties, le parcours permanent dresse toutefois des parallèles ou établit des comparaisons avec les trois autres aires géographiques qui constituent les principaux fonds de ses collections : Japon, Corée et Vietnam. Ces différentes zones sont des aires culturelles où les échanges et influences n’ont jamais cessé.
Au gré des vitrines, on découvre les premiers objets destinés aux rites funéraires et aux cultes des ancêtres, vieux de plusieurs millénaires. Avant de se retrouver au pied du plus imposant objet ramené par Cernuschi et Duret, le grand Bouddha Amida de Meguro, au Japon. Même si l'acquisition de cette œuvre d’art ne se fit pas sans douleur auprès des populations locales, il devient rapidement la pièce clef de la collection de Cernuschi, celle autour de laquelle il fit construire son musée.

Répondre aux attentes du public

«Le parcours des collections permanentes n’avait pas été repensé depuis 2005, raconte Eric Lefebvre, alors que les attentes du public et les connaissances sur les œuvres ont évolué. Auparavant, notre parcours s’arrêtait à la Chine du XIIIe siècle, avec la dynastie des Song.» Découvrir la culture de ces nouvelles aires géographiques sur une période plus longue donne ainsi «des clefs de compréhension du présent», dont le public est demandeur.
Avant la prochaine exposition temporaire, prévue pour octobre 2020, les visiteurs et visiteuses ont le temps de s’approprier ce nouvel espace, de même que le monde de la recherche. Des étudiant·e·s de l’école du Louvre sont attendu·e·s le premier week-end suivant la réouverture pour accueillir le public. «L’idée est que l’espace des collections permanentes doit être un lieu animé dans lequel nous organiserons des spectacles, des concerts et des rencontres avec des artistes.», détaille le directeur du musée. Autant d’occasions de se rendre au musée Cernuschi.

Deux oeuvres à ne pas manquer, selon Eric Lefebvre

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Musée Cernuschi - musée des arts de l'Asie de la Ville de Paris
7 avenue Velasquez
75008 Paris
Complément d'adresse A pied : L’entrée de l’avenue Vélasquez se situe au niveau du 111-113, boulevard Malesherbes. On peut accéder aussi au musée par le parc Monceau (allée centrale) En voiture : à 3 minutes de la place Saint Augustin à 10 minutes de la place Clichy ou de la
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Velib
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