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L’incroyable histoire de Michel Théato, vainqueur du marathon en 1900

Mise à jour le 10/08/2023
Départ du marathon 1900 - Michel Théato
Cet article fait partie de Village Rugby
Connaissez-vous l'histoire du marathonien français Michel Théato, dont la victoire reste gravée comme un des moments les plus rocambolesques des premiers Jeux olympiques de Paris, en 1900.
L’histoire olympique est faite de grands exploits, de records et de champions d’exception. Mais aussi de performances plus incongrues, mélange de moments d’émotions et d'anecdotes singulières. C’est le cas de la première victoire française en athlétisme aux Jeux olympiques. Un succès qui tombe à pic pour le camp tricolore, qui ne brille guère durant ses Jeux dans une discipline dominée par les Américains.
En cet après-midi caniculaire de l’été 1900, un certain Michel Théato s’élance du jardin du Pré Catelan (bois de Boulogne) sans grandes références - peu en avaient d’ailleurs à l’époque - pour un peu plus de 40 kilomètres d’efforts (40,260 en 1900, contre 42,195 aujourd’hui). Ce jeudi 19 juillet, il fait plus de 35° à l’ombre, et seuls quatorze athlètes représentant quatre nations (France, Suède, États-Unis et Grande-Bretagne) participent à la compétition. Étrange idée, le départ est donné à 14 h 36, au moment le plus chaud de la journée.
Pour couronner le tout, la course se déroule alors que la vie quotidienne des Parisiens et le trafic urbain continuent comme si de rien n'était. Calèches, tramways, cyclistes et même troupeaux à proximité des abattoirs de la Villette constituent autant d’obstacles pour les coureurs.

Une victoire et des contestations

Sortis du bois de Boulogne, les marathoniens doivent faire le tour de Paris, avec seulement six points de contrôle afin de s'assurer qu’ils respectent le tracé : porte Maillot (6 km), porte de la Villette (14,2 km), porte de Vincennes (20,3 km), porte de Châtillon (29,5 km), porte du Point-du-Jour (33,5 km) et porte de Passy (37 km). Le parcours fait le tour des fortifications de Paris, ce qui lui vaudra son surnom de « marathon des fortifs » par le journaliste Géo Lefevre. Théato passe en tête vers la mi-course. Il ne la lâchera plus, et s'imposera en 2 h 59 min 45 s de retour à la Croix-Catelan, un ancien stade parisien du 16e.
Marathon des JO de Paris, 1900. Arrivée de Michel Théato.
Passage de Michel Théato sur la ligne d'arrivée.
Crédit photo : Bibliothèque nationale de France
La polémique éclate alors. Les délégations étrangères contestent sa victoire, l’accusant d’avoir pris des raccourcis. On enquête sur lui : il aurait travaillé dans une boulangerie et connaissait donc bien Paris pour y assurer ses livraisons ! Un athlète américain s’attaque même directement à l’organisation, assurant avoir été renversé par un vélo alors qu’il était en tête.
Si, au fil du temps, l’ensemble de ces accusations ont été déboutées, un écueil émaille toujours le succès de l’athlète d’origine luxembourgeoise. En guise de récompense, il reçut… une poterie en porcelaine, le marathon n’apparaissant pas initialement sur le programme officiel des Jeux. Il fallut attendre 1912 pour que sa médaille d’or lui soit passée autour du cou.
Après son triomphe olympique, Michel Théato, passé professionnel, ne brillera plus vraiment. Il terminera vice-champion de France de cross-country en 1901, mais ses faits de gloire s'arrêteront là. Il s’éteindra dans l'anonymat le 2 avril 1923 à Paris.
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