Le saviez-vous ?

L’île de la Cité, deux mille ans de petites et grandes histoires

Mise à jour le 07/09/2020
Vestiges de la Crypte archéologique de l’île de la Cité
À deux pas de la cathédrale Notre-Dame se trouve le musée de la Crypte archéologique de l’île de la Cité (Paris Centre). Gros plan sur les curiosités des sous-sols aux berges de l’antique Lutèce.

Sous les pavés, l’Empire romain

On le sait rarement, mais le sous-sol du parvis de Notre-Dame abrite l’un des vestiges les plus anciens de la présence romaine à Paris. On n'est certes pas à Pompéi, ni encore moins à Rome, mais Paris possède ses propres ruines antiques.
Au début du Ier siècle après J.-C., des îlots de la Seine sont réunis pour former l’actuelle île de la Cité. Un tronçon de son quai subsiste encore aujourd’hui ainsi que des bâtiments militaires romains.
« À partir du milieu du IIIe siècle et jusqu’au Ve siècle après J.-C., Lutèce, menacée par les premières incursions germaniques, devient un site stratégique dans la défense de l’Empire romain contre les Barbares. L’île de la Cité, fortifiée en 308, est désormais le centre actif de la ville. Deux constructions exceptionnelles du IVe siècle après J.-C. encore en place illustrent les mutations de la ville au moment de la fin de l’Antiquité et des premières invasions barbares. Il s’agit des thermes et du rempart. Le visiteur peut imaginer tout le parcours du baigneur, depuis l’entrée par le vestiaire jusqu’aux salles chaudes dont il reste le chauffage par le sol », apprend-on à la Crypte archéologique.
Crypte archéologique de l’île de la Cité
Mur du quai de Seine
Crédit photo : © Pierre Antoine
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Par Toutatis ! Les premiers Parisiens viendraient des quatre coins d'Île-de-France

Installée le long du fleuve au IIIe siècle avant notre ère, la tribu gauloise des Parisii doit non seulement aux Parisiens ses plus vieux ancêtres connus, mais bien sûr leur nom. Mais les avis divergent aujourd’hui sur l’emplacement de la tribu qui pourrait avoir vécu dans les bordures de Seine, à Paris, dans les Hauts-de-Seine et sur les bords de la Marne. À Nanterre, des fouilles archéologiques sur l’A86 au début des années 2000 ont notamment révélé les traces d’une importante cité gauloise.
D’autres éléments tendraient à confirmer l'hypothèse d'une installation éloignée du cœur de Paris actuel comme la situation géographique propice à se défendre des envahisseurs du site de Nanterre ou encore la découverte à Puteaux d’un important trésor de monnaie de la tribu des Parisii. Une chose est sûre, la ville de Lutetia sur l’île de la Cité ne fut fondée par les Romains que quatre cents ans plus tard.
Lutèce, restitution imagée. Gravure.
Restitution imagée de Lutèce au temps des Parisii.
Crédit photo : © Roger-Viollet

« On ne va pas attendre 107 ans ! » Eh bien si…

Très longue - trop longue ? -, la construction de la cathédrale Notre-Dame aurait commencé en 1163 pour se terminer en 1270, soit 107 ans de travaux. C’est de cette attente qu’est née l’expression entrée dans le langage courant : « On ne va pas attendre 107 ans ! ».
En argot, le terme « poulet » désignant la police serait également né au cœur de Paris. Plus précisément dans les années 1870, à l’occasion de l’installation de la préfecture de police de Paris sur l’île de la Cité… à l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale.
Crypte archéologique de l’île de la Cité
Maquette de Notre-Dame la Cathédrale dans son état de la fin du XVIIIe siècle
Crédit photo : © Pierre Antoine

Notre-Dame, plus de 1500 ans d’histoire

L’emplacement de la cathédrale Notre-Dame ne doit rien au hasard ou à la beauté du site. Quatre édifices religieux l’ont précédée : une église paléochrétienne dès le IVe siècle, puis une basilique mérovingienne, une cathédrale carolingienne et enfin une cathédrale romane remplacée par l’édifice plus vaste et plus moderne pour l’époque que nous connaissons.

Tous les chemins mènent à Paris

En 2020, c’est toujours sur le parvis de Notre-Dame que sont calculées les distances entre la capitale et les autres villes françaises grâce au point zéro. Celui-ci est loin d’être fictif. Il se matérialise au sol par une rose des vents gravée dans un octogone de bronze. Ce que l’on sait moins, c’est que ce point zéro date de bien avant l’invention de l’automobile, suite à une lettre patente de Louis XV de 1769, et qu’il fut édifié sur ce qui servait auparavant de pilori, lieu où les criminels étaient exposés pour impressionner la population.
Le point zéro kilomètre des routes de France sur le parvis de Notre Dame de Paris
Le point zéro kilomètre des routes de France sur le parvis de Notre-Dame de Paris
Crédit photo : Sophie Robichon / Ville de Paris

Sur les traces du barbier sanguinaire

Si vous passez devant le 18-20, rue Chanoinesse, ayez une petite pensée pour les étudiants du XIVe siècle qui eurent la malchance d’y séjourner. C’est ici qu’un des faits divers les plus sanglants de Paris se serait déroulé. À l’époque s’y trouvait un barbier qui avait pour habitude d’égorger ses jeunes clients logés par les chanoines voisins. Celui-ci basculait ensuite les corps dans sa cave qui communiquait avec celle du pâtissier voisin, qui concoctaient alors de délicieux pâtés. Arrêtés, les deux hommes furent brûlés vifs.

Un mémorial de la guerre émouvant

Méconnu, le mémorial des martyrs de la déportation situé derrière le chevet de la cathédrale Notre-Dame est une évocation de la souffrance de celles et ceux qui furent déportés de France entre 1941 et 1944. Inauguré le 12 avril 1962 par le général de Gaulle, l'édifice abrite une longue galerie obscure et tapissée de facettes de verre symbolisant les dizaines de milliers de déportés morts dans les camps nazis. Aux murs sont inscrits notamment des extraits de poèmes de Robert Desnos, Paul Éluard et Louis Aragon.

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