Journées des arts plastiques : les écoliers ont fait danser les formes et les couleurs

Reportage

Mise à jour le 05/04/2024

Des lumières spectaculaires au Musée Picasso.
Du 18 au 22 mars 2024, les journées des arts plastiques (JAP) ont mis en lumière le thème « corps et graphie ». À travers des créations inspirées, sur des sites insolites, les élèves ont eu l’opportunité d’apprendre, de créer et de se rencontrer. Un programme chatoyant, taillé sur mesure par les professeurs de la Ville de Paris. On vous emmène prendre un grand bol d’art frais !
Au centre Paris Anim’ Marc Sangnier, (14e), l’air vibre d’une énergie créative collective. Dans une ambiance effervescente et pigmentée, les élèves de CE2 et de CM1 de quatre écoles parisiennes font naître sous leurs pinceaux des « robes-tableaux » où se mêlent figures vives et couleurs explosives. Ces stylistes en herbe participent à la performance « Peinture haute couture ».
Choix pédagogique et artistique des professeurs d'arts plastiques de la Ville Paris (PVP), le projet a pour ambition de créer des œuvres collectives version XXL en explorant le thème « corps et graphie ». En écho aux Jeux olympiques et paralympiques, ce jeu de mots est une invitation à la réflexion sur les interactions entre l’art et le corps.
Stéphanie Rivray, professeure de la Ville de Paris (PVP) et coordinatrice de l’événement, souligne l’importance de l’expérience corporelle dans l’expression artistique : «À travers une collection de robes en papier, tableaux inspirés d’une performance du couturier Jean-Charles de Castelbajac, nous étudions l’idée du corps en mouvement », expose-t-elle.
Une foule de scènes en mouvement
Du 18 au 22 mars 2024, les Journées des arts plastiques (JAP) ont rassemblé près de 2500 élèves d'écoles élémentaires parisiennes, dont 400 ont participé aux activités sur la petite ceinture et 100 à la performance « Peinture haute couture ».

Dans la continuité des JAP 2023, ces journées artistiques ont investi diverses institutions et sites culturels tels que les musées Picasso et Rodin, des centres d'art, des mairies d'arrondissement ou encore le parc André Citroën, pour des projets aussi variés que du light painting, des chorégraphies, de la calligraphie, de la photographie, de l'animation vidéo, image par image…
Des JAP « Corps et graphie » en forme olympique !

Les robes-tableaux bougent les lignes

Les élèves taillent les patrons dans de larges feuilles. Tour à tour, ils revêtent les robes de papier et endossent le rôle d’assistant, de mannequin et de peintre. Dans un ballet autour des modèles, les écoliers explorent les formes et les couleurs, dessinent des lignes géométriques abstraites, des points, des traits et des courbes. « Au préalable, en classe, nous avons étudié les tracés, ouverts et fermés et différents types de graphismes », indique Stéphanie Rivray.

Laura De Sanctis, PVP coordinatrice, se réjouit de l'efficacité du travail de groupe : « Créer une collection de mode implique un travail collectif où chaque élève s’adapte aux contributions des autres. » « C’est un grand moment de partage festif et fédérateur ! », enchaîne Amandine Schwoerer, PVP coordinatrice.
L’événement se conclut par un défilé. Au rythme de la musique des Jeux, les modèles, rayonnants de fierté, présentent leurs « tableaux vivants », sous les acclamations d’un public d’élèves enthousiastes. « Les Journées des arts plastiques offrent l’opportunité aux élèves de rencontrer des enfants d’autres établissements et de coopérer avec eux, dans un espace de créativité hors des murs de l’école », poursuit Amandine Schwoerer.
Vous souhaitez recevoir les dernières actualités municipales ?
Default Confirmation Text
Settings Text Html

À l’hôpital, sous les masques, des sourires

« Notre but est de les amener à créer de manière coopérative dans un lieu de rencontre créative. Cette Journée des arts plastiques marque une première dans un établissement hospitalier »

Cyril Lambert
professeur de la ville de paris organisateur de l'activité
Le projet orchestré à « la Maison de l'enfant » de l’hôpital Robert Debré (19e) partage le même objectif : encourager la rencontre et la collaboration entre élèves issus de divers horizons. La structure hospitalière dédiée aux jeunes patients ouvre ses portes aux élèves d’une classe de CE2 de l’école Henri Noguères (19e). Ensemble, ces écoliers confectionnent des masques géants réalisés avec du papier coloré. Ces créations inspirées aux formes extravagantes et aux couleurs vives mettent en évidence le talent imaginatif des enfants.
« Notre but est de les amener à créer de manière coopérative dans un lieu de rencontre créative. Cette Journée des arts plastiques marque une première dans un établissement hospitalier », souligne Cyril Lambert, PVP organisateur de l’activité. « Nous souhaitions faire se rencontrer des élèves et des enfants hospitalisés, souvent isolés socialement. Beaucoup d’entre eux restent cloitrés dans leur chambre la plupart du temps », explique sa collègue Laure Bouchereau.
Comment les enfants issus d’un environnement ordinaire perçoivent-ils les enfants hospitalisés ? Quelle vision ont-ils de la différence ? L’idée de concevoir des masques est née de ces interrogations.
Le sourire radieux de la jeune Julia, hospitalisée depuis un an et demi, vibrant de joie à l’idée de rencontrer des enfants d’une école, illustre le succès de cette initiative !

Du land art à toute vapeur

Direction la petite ceinture. Sur un tronçon de l’ancienne voie ferrée à Ménilmontant, dans un air printanier, se déroule une aventure créative collective. Deux classes de l’école B Olivier Métra représentent un train à vapeur, avec ses wagons et ses personnages, en utilisant des matériaux recueillis sur place. Un travail au format hors norme tout en résonance avec le décor ferroviaire de la petite ceinture.
« Construire un train à partir d’éléments de la nature, c’est différent. D’habitude nous utilisons des pinceaux et de la peinture. Mais ici nous avons travaillé avec ce que nous avons trouvé », constate Isée, élève de CE2. « Le land art a pour principe de collecter des matériaux sur place, que ce soit du bois, des cailloux, de l’herbe… », détaille Pascale Razavet, PVP coordinatrice du projet. «On ramasse sans cueillir, on trie par taille, couleur et matériau puis on assemble sous la directive des enseignants. »
Les élèves ont préparé en classe des dessins de locomotives et ont esquissé des personnages sur de grands formats, représentant les passagers du train. Pour Pascal Ravel, PVP à Olivier Métra, travailler sur le terrain à l'air libre, loin des salles de classe, est une expérience unique qui favorise la créativité et les apprentissages : « Créer en extérieur, c’est par exemple apprendre à dessiner avec des cailloux et à colorier avec de l’herbe, sans être assis derrière une table. » Avec le land art, une autre manière d'apprendre et de développer son imagination est sur les rails.
Petite ceinture, grandes chorégraphies
À l'occasion des journées des arts plastiques, une multitude de performances artistiques de jeunes écoliers ont investi la petite ceinture : chorégraphies géantes, installations graphiques, photographies artistiques, costumes, masques, cabanes en tissu… Toute une palette d'art éphémère au grand air !