Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 01/04/2020, il est possible que son contenu soit obsolète.
Actualité

Covid-19 : ces Parisiennes qui s'engagent auprès des aînés

Mise à jour le 01/04/2020
Gardienne d'immeuble pendant la pandémie
Depuis le début du confinement, ces quatre Parisiennes ont adapté leur activité pour être présentes moralement auprès de personnes âgées.
De nombreuses mesures ont été prises pour prévenir, freiner et lutter contre l'épidémie de coronavirus, notamment auprès des personnes âgées et de celles en situation de handicap. D'autres initiatives pour garder le lien avec les aînés, tout en observant une mise à distance physique, voient le jour à Paris. Illustration avec quatre Parisiennes qui donnent de leur temps pour maintenir le lien avec les seniors.

Claire, agente de la Ville, volontaire auprès des résidents en Ehpad

 Parisienne qui s'engage pour les aînés.
Claire aide bénévolement dans un Ehpad.
Crédit photo : DR
Claire Thévenoux, 39 ans, fait partie des 1600 agents volontaires de la Ville de Paris pour renforcer les services manquant de personnel dans le contexte de pandémie du Covid 19. Lundi 22 mars, celle qui exerce le poste d'intervenante dans un commissariat a débuté son bénévolat dans l’Ehpad Furtado Heine (14e).
Pour éviter la propagation du virus, les visites des familles auprès des résidents en Ehpad ont été suspendues. « Il n’y a plus de repas pris dans les parties communes, précise Claire. La charge de travail des aides-soignants a augmenté car ils doivent préparer et servir les déjeuners et dîners dans les chambres. »

Un peu comme dans mon emploi de travailleuse sociale, j’interviens sur l’accompagnement humain.

Claire Thévenoux
agente de la Ville, volontaire auprès des résidents en Ehpad
Ses missions ? « J’aide lors de la distribution des repas. Mais je suis essentiellement chargée avec d’autres volontaires d'occuper les personnes âgées dans leur chambre. On discute, on joue ensemble, je peux organiser des appels vidéo avec leur famille… » Masques et gants stériles lui ont été fournis pour assurer ses activités en toute sécurité dans la structure. Auprès des résidents âgés de 80 à 100 ans, elle tente de calmer les angoisses. Elle explique, souvent plusieurs fois, pourquoi les familles n’ont plus le droit de leur rendre visite, veille d'un œil sur la télévision, histoire que les chaînes d’actualité, un peu anxiogènes, ne tournent pas en boucle. « Je ne remplace pas des soignants, qui font un travail super difficile. Par exemple, je ne m’occupe pas des toilettes des résidents. Un peu comme dans mon emploi de travailleuse sociale, j’interviens sur l’accompagnement humain. »

Léa, une bénévole toujours au bout du fil

Léa s'engage pour aider les ainés
En "temps normal", Léa rend visite aux personnes âgées isolées. Depuis le confinement, elle multiplie les appels téléphoniques pour maintenir le lien.
Crédit photo : DR
Voilà plus de quatre ans que Léa Villefailleau, 30 ans, est bénévole à l'association des Petits frères des pauvres, dans la section Bienvenüe du 15e. En « temps normal », son action consiste notamment à rendre visite à trois personnes âgées à leur domicile, des aînés souvent seuls, n'ayant pas ou peu de famille à proximité. Depuis l'interdiction des visites aux personnes âgées en Ehpad décidée par le Gouvernement le 11 mars dernier, l'association a suspendu les rendez-vous de ses bénévoles à domicile. « Pour que le lien perdure, que nos aînés ne soient pas trop isolés pendant cette période, nous avons mis un place un système de roulement d'appel téléphonique, de manière à ce qu'elles reçoivent des coups de téléphone de différents bénévoles dans la semaine », explique la commerciale de profession.

Pour que le lien perdure, que nos aînés ne soient pas trop isolés pendant cette période, nous avons mis un place un système de roulement d'appel téléphonique.

Léa
bénévole à l'association des Petits frères des pauvres
Pendant une vingtaine de minutes, au bout du fil, Léa « les rassure, leur demande comment ils vivent le confinement, ce qu'ils font de leur journée, s'ils ont des besoins particuliers ». Pour la jeune femme, il s'agit de montrer que « même s'il n'y a plus de sortie, nous sommes encore présents, nous pensons à eux ». Et leur moral ? « Il est plutôt bon, malgré le confinement. On plaisante, c'est plutôt bon enfant ». Léa passe entre dix et douze appels par semaine aux seniors accompagnés par la structure. « Je peux le faire, j'ai le temps », assure-t-elle. Surtout, elle a « envie de prendre des nouvelles » de ceux qu'elle connaît bien.

Sylvie, gardienne d'immeuble aux petits soins

Gardienne d'immeuble pendant la pandémie
Sylvie veille sur l'immeuble et ses locataires.
Son âge ? « 18 ans dans la tête, 51 ans dans les baskets », s'amuse Sylvie Bazin. Gardienne d'immeuble depuis vingt-cinq ans, elle gère un bâtiment du bailleur Elogie-Siemp de 80 logements boulevard Soult (12e). Dès le début de la crise sanitaire du coronavirus, elle a apposé dans les parties communes les affiches des gestes barrières et des Voisins Solidaires. Puis elle a mis en place un système pour communiquer avec tous les locataires. « J'ai créé un groupe de destinataires avec tous les habitants. J'ai envoyé un e-mail, ils doivent me répondre et me donner des nouvelles trois fois par semaine, explique Sylvie. On s'envoie aussi des choses rigolotes sur le groupe. Pour ceux qui n'ont pas internet, je les appelle. »

J'adapte mon travail, j'essaye de faire de mon mieux à mon niveau pour prendre bien soin de mes locataires les plus âgés.

Sylvie Bazin
Gardienne d'immeuble dans le 12e
Avec les personnes âgées, Sylvie tient à « ne jamais prononcer le nom de la maladie ». Elle demande plutôt « si la santé va bien », « parle de la pluie et du beau temps ». Les seniors savent qu'ils peuvent lui téléphoner s'ils en ont besoin. Au quotidien, Sylvie échange avec ses collègues gardiens d'immeubles sur Whatsapp depuis le début de la crise sanitaire, pour se tenir au courant des dernières informations notamment. Puis, tous les jours, la gardienne désinfecte scrupuleusement toutes les poignées, boutons de lumière, d'ascenseur, et autres digicodes. « J'adapte mon travail, j'essaye de faire de mon mieux à mon niveau pour prendre bien soin de l'immeuble et de mes locataires les plus âgés. Même s'il y a des hauts des bas, ensemble, on garde le moral ! »

Lisa Viola, les technologies pour créer de nouvelles solidarités

Lisa viola rossi
Lisa Viola Rossi, bénévole auprès de Paris en Compagnie, a remplacé les accompagnements à l'extérieur avec les aînés par des appels téléphoniques.
Crédit photo : DR
Lors de ses activités de secouriste de la Protection Civile Paris Seine, Lisa Viola Rossi a été « touchée par le grand nombre de personnes âgées dans un état de profonde solitude, voire d'isolement social ». Alors, en septembre 2019, lorsqu'elle voit un appel à volontariat de Paris en Compagnie sur les réseaux sociaux, elle saute le pas et s'y engage. Cette structure rassemble des citoyens qui donnent de leur temps pour accompagner un aîné lors de sorties dans le quartier. Avec le confinement, les sorties extérieures ont été suspendues, remplacées par des appels de convivialité.

Aux distances sociales imposées par le virus, nous pouvons répondre en créant de nouveaux ponts de solidarité humaine.

LISA VIOLA ROSSI
bénévole auprès de Paris en Compagnie
« Mon téléphone et mon agenda sont devenus mes nouveaux outils de travail », raconte celle qui est aussi chargée de mission auprès de la Maison des Journalistes. « Je garde contact avec deux messieurs que j'ai rencontrés dans le passé. Un qui réside en maison de retraite dans le 12e et un autre, aveugle, qui habite seul dans le quartier de la Goutte d'Or (18e). À côté de cela, j'ai planifié près de deux rendez-vous téléphoniques par jour avec d'autres aînés que je n'avais pas rencontrés avant. » Pour la jeune femme d'origine italienne, ces appels permettent de « sortir autrement grâce à une parole partagée ». « Au début, je me disais que c'était une drôle d'idée d'appeler un inconnu pour lui demander de ses nouvelles. Je craignais aussi que mon petit accent italien soit un obstacle pour gagner leur confiance. Au bout du premier appel, je me suis vite rendue compte que la transition était assez fluide car Paris en Compagnie avait bien posé le cadre en amont. » Pour Lisa Viola, les « technologies nous aident en ce moment : aux distances sociales imposées par le virus, nous pouvons répondre en créant de nouveaux ponts de solidarité humaine. »

Plus d’infos

Depuis de nombreuses semaines, élu·e·s et services municipaux travaillent en étroite collaboration avec les autorités publiques nationales pour prévenir et freiner l’épidémie de coronavirus.

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations