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À la grange de la ferme Montsouris, des rénovations écoresponsables et solidaires

Mise à jour le 30/12/2021
Ferme Montsouris 15, Villa Saint-Jacques, dans le 14e.
Rare témoin du passé agricole parisien du XIXe siècle, la grange de la ferme Montsouris (14e) a été entièrement restaurée en suivant les recommandations du plan Climat parisien. Le lieu, qui doit ouvrir prochainement, sera occupé par Circusnext, collectif de jeunes compagnies circassiennes européennes.
Avec sa façade en pierre enduite de ciment, ses fenêtres murées de parpaing, sa charpente abîmée et ses tuiles poreuses, la longère grange, dernier bâtiment constitutif de la ferme Montsouris, était dans un bien mauvais état. Ce sont aujourd'hui 420 mètres carrés qui ont été rénovés de manière écoresponsable, selon les recommandations du plan Climat (bâtiment bas carbone, matériaux biosourcés et réemploi). Le lieu se situe au 15, Villa Saint-Jacques dans le 14e.

Un patrimoine à préserver

Entre 1846 et 1862, une ferme s'installe en lieu et place d'un moulin à vent et de la maison du meunier qui existait alors. Un ensemble de bâtiments, étable, écurie, porcherie et poulailler constitue une ferme de ville, aussi appelée « ferme de nourrisseur » ou « vacherie ». En 1895, il y en avait plus de 450 à Paris. Ne disposant pas de terres à cultiver, ces fermes étaient spécialisées dans la production laitière.
Dans les années 1950, la laiterie est démolie, puis la grange est transformée dans la décennie suivante. La maison des vachers sera démolie bien plus tard, en 2012. La ferme n’est alors plus constituée que de l'ancienne grange. En novembre 2013, la Ville de Paris achète la grange-étable de la ferme de Montsouris afin de la préserver.

Préservation du patrimoine et matériaux biosourcés

Le volume et l’apparence originale de la bâtisse ont été respectés. Les murs ont été isolés par un mélange de chanvre, de plâtre et de chaux avec utilisation d’un enduit fibre de paille pour les finitions des murs intérieurs.
L’isolation de la toiture est quant à elle entièrement biosourcée (laine de bois, lambris bois et vernis intumescent). Elle est composée d'un matériau qui gonfle sous l’effet de la chaleur et permet de ralentir la propagation d’un éventuel incendie.
Les tuiles du toit ont été intégralement déposées et la couverture a été refaite avec une tuile qui reprend le module d’origine.
Ferme Montsouris 15, Villa Saint-Jacques, dans le 14e.
Le volume de la grande salle a été retrouvé grâce à la dépose du plancher intermédiaire en béton et briques.
Crédit photo : Pascal Dhennequin / Ville de Paris

Le réemploi en maître-mot

Les anciennes tuiles ont servi pour boucher les ouvertures modernes qui avaient été faites dans les années 1950 et pour réaliser le soubassement d’un espace qui sera l’accueil du lieu.
D’autres ont servi à créer un auvent d’un pavillon annexe, le pavillon Troubadour, qui accueillera une bagagerie solidaire, qui permet aux personnes sans abri de déposer leurs affaires personnelles en journée.
Au sous-sol, l'ancien cellier a été assaini et accueillera une chaufferie bois. L’installation de cette chaudière alimentera le bâtiment en eau chaude sanitaire. Le même poêle fournira de la chaleur à la future bagagerie solidaire.
En termes de récupération là encore, des portes métalliques destinées initialement au musée Galliera ont été posées et d’anciens radiateurs en fonte récupérés sur d’autres opérations.
Ferme Montsouris 15, Villa Saint-Jacques, dans le 14e.
Le soubassement de l'espace d'accueil est fait avec les tuiles du toit réemployées.
Crédit photo : Pascal Dhennequin / Ville de Paris

L'insertion en point de mire

Les entreprises d'insertion professionnelle Travail et Vie, responsables de la déconstruction, et Atelier R-are ont été des acteurs phares du projet. L'entreprise Batilibre s'est également engagée sur le site en proposant des formations en économie circulaire.
L’ancienne charpente a permis de réaliser un parquet en bois dans la partie « logis » de la ferme. Au rez-de-chaussée et sur la mezzanine du logis, les 97 mètres de dalles de parquet en bois debout de 30 x 30 cm sont issues du travail des employés en insertion de l’atelier R-are.
Ils se sont attelé à récupérer les chevrons et liteaux abimés sur site pour fabriquer la matière, extraire les clous un à un avant que le bois ne soit découpé pour fabriquer à la main les dalles de parquet, fixées sur une sous face en liège.

Un chantier collaboratif

Déposé au budget participatif 2016, le projet, qui visait la réhabilitation de la grange de la ferme Montsouris et sa mise aux normes (accès-Personne à Mobilité Réduite) a remporté les suffrages. Une concertation avec les habitants et un travail avec le Collectif de Port-Mahon et de la Ferme de Montsouris a aussi été menée pour préciser la vocation culturelle et citoyenne de cet équipement et construire un projet pour la structure interne du bâtiment (cloisonnement des salles, équipements…).

Un lieu de résidences et de spectacles circassiens

Circusnext, qui accompagne la création de jeunes compagnies circassiennes européennes, a été désignée en janvier 2020 pour occuper les lieux via des résidences et la production de spectacles. Elle développera la ferme comme un lieu de recherche, de création, d'accompagnement, de transmission et de professionnalisation des artistes de cirque. Elle mènera également des actions de sensibilisation et de découverte auprès du public. Ouverture prévue au printemps 2022.
Les acteurs du projet
Maître d'ouvrage
Ville de Paris-SAMO
Maître d'œuvre Grand Huit / Clara Simay

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