À l'ex-mairie du 4e, l'exemplarité a toujours fait partie des murs

C'est Antoine-Nicolas Bailly, inspecteur des travaux de Paris et architecte du tribunal de Commerce, qui a pour mission en 1860 de dresser les plans d'une mairie idéale. Celle-ci doit servir de modèle à toutes les autres mairies en construction, alors que la capitale vient de gagner huit arrondissements. Sa mission : faire en sorte que l'on puisse reconnaître l’édifice au premier coup d’œil et que sa silhouette domine l’espace urbain alentour. Si certains affirment qu'elle aurait été conçue à l’origine pour servir, si nécessaire, de succursale à l’Hôtel de Ville, situé à quelques centaines de mètres, d'autres suggèrent plutôt que les dimensions exceptionnelles du bâtiment seraient une manière « de symboliser la réalité du pouvoir des arrondissements ».

La partie la plus remarquable est peut-être son grand escalier d’honneur. Ses trois grandes volées conduisent au vestibule de la grande salle des mariages. Le décor réalisé par Fernand Cormon (1845-1924) est sa vision philosophique de la destinée humaine, dont il a souligné les temps forts : l’accouchement, l’hyménée et la mort pour la patrie…

Comme si la volonté d'être un modèle était restée imprégnée dans ses murs, la mairie est devenue l'Académie du Climat, un laboratoire de solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique. Elle propose de multiples activités et ateliers en ce sens et sa cour intérieure, en accès libre, est à ne pas manquer ! Entièrement végétalisée, elle fait la démonstration de différentes solutions d’adaptation au changement climatique avec une ombrière végétale (autonome en eau), des brumisateurs, et même un verger.