1 lieu, 3 histoires : la place Denfert-Rochereau

Série

Mise à jour le 08/12/2025

Vue du lion de la place Denfert-Rochereau depuis la rue Froidevaux
Née avant la Révolution française, la place Denfert-Rochereau a connu un petit changement de nom, et pas seulement. Ce nœud de communication du 14e arrondissement témoigne aussi de grands moments de l’histoire française.

#1 Une ex-barrière dont il reste des traces

Depuis sa naissance, Paris a poussé ses murs ! L’actuelle place Denfert-Rochereau (14e) s’est d’abord trouvée aux confins de la capitale. Au milieu du XVIIIe siècle, il s’agissait alors de la place d’Enfer, nommée ainsi en référence au boulevard d’Enfer (qui correspond désormais au boulevard Raspail). Une partie de cette place était érigée à l’intérieur de Paris et une autre à l’extérieur. Entre les deux ? Le mur des Fermiers généraux.
Bâti à partir de 1784, il permettait la perception d’un impôt sur les marchandises. Pour cela, la barrière d’Enfer avait été percée dans le mur avec, de part et d’autre de la route d’Orléans, deux pavillons symétriques. Ces deux bâtiments existent encore et accueillent désormais le musée de la Libération de Paris (14e) et l’entrée des catacombes (14e).
Une place en cours de réaménagement
Depuis juin 2025, les travaux ont débuté pour transformer la place Denfert-Rochereau. Le confort des piétons, le cheminement sécurisé des cyclistes et la végétalisation de cet espace sont au cœur du projet, qui prévoit notamment la plantation de 107 arbres et la piétonnisation de 4390 m2. Plus d'infos

#2 D’Enfer à Denfert, via Belfort

En 1860, c’en est fini du mur des Fermiers généraux avec l’annexion des communes limitrophes à Paris. Libérée de sa fonction de barrière, la place d’Enfer est redessinée dès 1862, mais elle mettra plusieurs années à se transformer. En 1879, alors que la jeune IIIe République souhaite honorer ses symboles, il est décidé par homophonie de la renommer en place… Denfert-Rochereau.
C’est là un hommage au colonel du même nom, célèbre pour avoir vaillamment défendu la ville de Belfort pendant plus de cent jours face aux troupes prussiennes en 1870-1871. Pour parfaire l’hommage, une réplique de la statue du Lion de Belfort, commémorant la résistance des Belfortins pendant le siège de leur cité, est installée au cœur de la place Denfert-Rochereau le 20 septembre 1880. On doit l’œuvre originale (implantée à Belfort) et sa réplique au sculpteur Auguste Bartholdi, qui passa de nombreuses heures à étudier les lions du Jardin des plantes (5e) pour créer cette statue.
Envie d’en savoir plus ?
L’ouvrage Places et portes de Paris est disponible dans les bibliothèques spécialisées de la Ville.

#3 Un haut lieu de la résistance

Pas avare en symboles de résistance face aux troupes allemandes, la place Denfert-Rochereau accueille également le musée de la Libération de Paris. Tout sauf un hasard : celui-ci se trouve au-dessus d’un ancien abri de défense passive, aménagé dans les années 1930 pour prévenir les risques de bombardement sur la Ville Lumière.
Cet abri est devenu, à partir du 20 août 1944, le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy, chef des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la région parisienne. De là furent donnés les ordres d’opération de l’insurrection précédant l’entrée dans la capitale du général Leclerc et de sa 2e division blindée. Celui-ci emprunta, le 24 août 1944, une artère qui porte désormais le nom de Général-Leclerc, et qui relie la porte d’Orléans à la place… Denfert-Rochereau.
ABC Dates
> 1760 : la place d’Enfer voit le jour
> 1879 : la place est renommée Denfert-Rochereau
> 2024 : une parade militaire et populaire y célèbre les 80 ans de la libération de Paris
> 2025 : début des travaux de réaménagement de la place du 14e arrondissement
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