Reportage

Fleurs d'Ici, le choix responsable de fleurs locales et de saison

Mise à jour le 09/02/2018
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Fleurs d’Ici est un site qui offre la possibilité, par abonnement, de recevoir chez soi des fleurs de jardin. On n'y trouve que des fleurs de saison, provenant de producteurs locaux. Des fleurs plus authentiques en quelque sorte et qui contribuent aussi à la défense de l’emploi et de l’environnement. Derrière cette idée, une femme décidée à changer toute une filière: Hortense Harang.
Elle était peut-être prédestinée à créer cette entreprise, Hortense Harang (à droite sur la photo) avec son joli prénom qui dérive du latin Hortus, le jardin. À bientôt 40 ans et après avoir été journaliste et conseil en communication, elle décide de tout changer et de revenir à ce qui l'a toujours attirée, les jardins et les fleurs. À 12 ans déjà, elle contactait Christian Tortu, célèbre fleuriste ayant réintroduit la notion de naturel dans ses compositions, pour faire un stage chez lui… Quelques années plus tard, elle a eu envie de vivre enfin sa passion et de créer son entreprise avec Chloé et Cécile. Fleurs d'Ici naît en mai 2017.

Chloé et Hortense de Fleurs d'Ici
Chloé et Hortense de Fleurs d'Ici
Crédit photo : François grunberg/Mairie de Paris

Des fleurs fraîches cueillies la veille

C'est dans des locaux aux Grands Voisins que nous la retrouvons un jeudi matin, entourée de Chloé (à gauche sur la photo) et son équipe, en pleine préparation de bouquets. Elle raconte: "Nous nous sommes levées à 3h du matin, c'est notre grande journée. Nous travaillons par abonnement. L'internaute choisit la taille de son panier et la fréquence des livraisons. De notre côté on récupère les fleurs dans la nuit du mercredi au jeudi et à partir de 8h30 on prépare les végétaux. Comme ce ne sont pas des fleurs standardisées il y a un important et long travail de découpage et d'effeuillage. Ensuite on met en forme une sorte de bouquet type, même si chacun sera différent, et on les livre le jour même entre 15h30 et 21h."
Fleurs d'ici
Fleurs d'ici
Crédit photo : François Grunberg/mairie de Paris

Fleurs responsables

La particularité c'est qu'ici on ne trouvera pas de fleurs d'importation. Car la volonté de l'entreprise est de ne travailler qu'avec des producteurs d'Ile-de-France. Hortense explique: "Neuf fleurs sur dix vendues en France sont importées, principalement de Hollande, du Kenya, d’Equateur, de Colombie et d’Ethiopie. Leur culture abuse de pesticides et les conditions de travail des exploitations sont souvent déplorables. Ensuite elles sont mises dans des avions… Nous, nous souhaitons revenir à une solution locale et responsable. Il y a trente ans, il y avait 200 producteurs autour de Paris, il n'y en a plus qu'une trentaine aujourd'hui. Nous on travaille avec une quinzaine de producteurs différents. Il y a des feuillagistes qui vont couper du lierre dans la forêt dans les parcelles données par l’ONF. Il y a aussi des producteurs très spécialisés, comme un rosiériste à Mandres-les-Roses, la capitale de la rose au XIXe siècle. On collecte directement chez les producteurs ou on leur donne rendez-vous à Rungis et on ne prend que des plantes de saison. En ce moment, c'est plutôt la saison des baies, des cotonéasters, du gui, du laurier-tin. Ce sont vraiment des plantes de jardin ou de forêt. Nous avons aussi des hellébores (roses de Noël) ou des branches de camélia. L'avantage de ces végétaux est qu'ils peuvent tenir trois semaines car ils sont plus résistants."
Fleurs d'Ici
Fleurs d'Ici
Crédit photo : François Grunberg/Mairie de Paris

Sauver l'horticulture française

L'entreprise a commencé pour la fête des mères en 2017 et cherche des fonds pour devenir un acteur national. "Nous sommes une entreprise sociale et solidaire car l'objectif est bien de maintenir l’horticulture française! nous explique à son tour Chloé. Nous voudrions travailler avec des fleuristes installés en France, qui ont la même sensibilité et qui travaillent déjà avec des producteurs locaux. Nous voulons vraiment relocaliser tout un circuit en connectant des acteurs locaux qui sont proches mais qui ne travaillent pas forcément ensemble, pour reconstruire des pôles en circuit court. L'idée est donc de développer la marque et de travailler avec des fleuriste partenaires à qui on enverrait les commandes un peu à la manière d'Interflora mais avec un réseau plus étroit et qui s’engagerait dans notre démarche."

Fleurs d'ici
Fleurs d'ici
Crédit photo : François Grunberg/mairie de Paris

Entreprise solidaire avec employés en insertion

Par ailleurs il est inscrit dans le projet d’être aussi une entreprise d’insertion. Ainsi grâce à Aurore, une des associations qui gère les Grands Voisins et qui a mis en place la conciergerie solidaire, Fleurs d'Ici fait travailler quelques heures des personnes en dispositif "Premières Heures". Le Dispositif Premières Heures (DPH), financé par le département, a été mis en place par Emmaüs Défi en 2009. Il permet aux grands exclus de reprendre une activité professionnelle selon un rythme progressif. Ainsi, ce matin-là c'est Fabrice et Elisabetha, accompagnée de Charlotte, coordinatrice de travailleurs sociaux, qui ont rejoint la troupe afin d'effeuiller les végétaux. Pour couronner le tout et rester responsable jusqu'au bout, les livraisons sont assurées en vélo cargo dans Paris ou en scooters et voitures électriques au-delà de Paris. Car l'entreprise commence à explorer le 92 et le 93.

Si l'entreprise a commencé avec des commandes de particuliers, elle s’occupe aussi de sièges d’entreprises. Et reconnaît que pour elle, la commande publique serait un plus. L'entreprise vient d'ailleurs d'être lauréate du Trophée des entreprises sociales et solidaires, remis par la Mairie de Paris. "C'est une vraie reconnaissance institutionnelle de notre impact et cela va nous aider à nous développer."

Fleurs d'Ici
Fleurs d'Ici
Crédit photo : François grunberg/Mairie de Paris
"Finalement nous faisons un peu un travail qui appartient au pouvoir public. Nous avons la volonté d’être un acteur institutionnel dans la mesure où on agit pour l’intérêt général et si en même temps on fait comprendre aux gens que les roses pour la Saint-Valentin c’est pas tout à fait normal -les roses c’est en juin- on aura un peu gagné!" conclut Hortense en riant.

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