Partant du principe que si notre corps change, c'est tout notre rapport au monde qui change, Manon Soavi propose une séance d’Aïkido en non-mixité.
Cette pratique est un outil pour, dans un cadre sécurisant, s’émanciper du regard masculin et redécouvrir notre puissance intérieure.
Il ne s’agit pas d’une nouvelle version de l’Aïkido ou d’un Aïkido « au féminin » mais d’une séance en « non mixité choisie »
conçue comme une démarche « d’empowerment ». On le sait, le corps des
femmes est porteur de siècles de patriarcat. Des siècles de violence, de
rapport objet/sujet et/ou proie/prédateur. Au tréfond de nos cellules
et de nos inconscients sont inscrits les vestiges de ces traumas, une
défiance et une révolte légitime.
Un outil puissant de changement : le corps
Si notre corps change c’est tout notre rapport au monde qui change.
Les femmes aspirent à des espaces où être elles-mêmes, des espace-temps
où elles puissent :
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Retrouver un rapport au corps
-
S’émanciper du regard masculin
-
(Re)découvrir leur puissance
-
Retrouver l’estime de soi
D’après les études faites sur le sujet, c’est dès l’enfance que les
filles n’apprennent pas à déployer leur corps, à occuper l’espace, à
courir, à se battre, à crier, à s’affirmer, contrairement aux garçons
qui y sont encouragés. Ainsi imaginer une »égalité d’accès » c’est nier
tout l’arrière-plan sociétal et culturel, qui fait qu’une femme passe
beaucoup moins facilement la porte d’un dojo qu’un homme.
Face à ce constat le dojo Tenshin décide d’agir en créant une situation à l’image de l’« affirmative action »
américaine : Stimuler l’accès à cet outil formidable qu’est l’Aïkido
avec une situation favorable, non pas parce que les femmes seraient
faibles ou seraient l’« autre », mais parce que le degré d’oppression ne
peut être nié. De plus cette séance propose un environnement safe pour une pratique dans le respect des différences et de l’intégrité de chacune.
L’Aïkido est un art né dans les années 50 au Japon, il n’existe
aucune compétition, ni combat mais plutôt une recherche d’harmonie.
C’est un art martial qui se pratique dans un esprit de
« non-résistance » ce qui ne veut pas dire de ne pas résister mais
désigne une attitude, un mode d’action. C’est le contraire de la
soumission. Sur les tatamis, il s’agit de sentir l’importance des
postures, du mouvement, du rapport à l’espace, au toucher. Mais aussi de
retrouver le calme et une respiration profonde. Réactiver nos capacités
est un processus qui peut nous rendre puissantes, centrées, sûres de
nous, car avant de s’affirmer, il faut se positionner.
L’autrice et militante féministe Françoise d’Eaubonne écrivait
« Avons-nous suffisamment réfléchi au sens de la formule : se
réapproprier son corps ? Dans les milieux féministes, elle est toujours
employée dans un sens sexuel […] On n’a pas encore réfléchi sur la
nécessité de nous réapproprier l’agressivité, ou plutôt, tout
simplement, sa possibilité ; redécouvrir les attitudes
ignorées, refoulées, qui nous font si peur, les plus simples positions
combatives du corps. » Ou comme le dit si bien Elsa Dorlin « Il ne
s’agit pas tant d’apprendre à se battre que de désapprendre à ne pas se battre ».
Séance en non-mixité choisie par Manon Soavi, les lundis 19h, au dojo Tenshin, 120 rue des Grands-Champs, 75020 Paris – dès Septembre 2023
Séance d’essai gratuite toute l’année. Ni limite d’âge, ni expérience requise.