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Un plan de rénovation pour les sanitaires des établissements scolaires
Mise à jour le 16/02/2023
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Les sanitaires dans les établissements scolaires sont des espaces essentiels pour le bien-être à l’école. Une « étude action » pour réfléchir à la transformation et à la rénovation des sanitaires parisiens est mise en œuvre depuis octobre 2021.
Les sanitaires constituent un enjeu fort de l’aménagement des espaces, au croisement de diverses thématiques : santé publique, hygiène mais aussi sécurité et intimité pour les enfants et adolescents.
Mais les sanitaires sont aussi des espaces qui se dégradent rapidement en raison de la fréquence de leur utilisation et de l'image négative qui peut être associée à ces lieux. Des travaux de rénovation sont très régulièrement réalisés dans les sanitaires parisiens. Ils représentent chaque année plus de 7 % de l’ensemble des travaux réalisés dans les établissements scolaires.
Des sanitaires rénovés
Le collège Yvonne Le Tac (18e) ainsi que l’école élémentaire Jeanne d’Arc (13e) ont vu leurs toilettes transformées en 2020 et 2021.
Au collège, la rénovation a changé l’organisation de l’espace : les toilettes séparées entre les filles et les garçons ont été transformées en un espace unique, partagé par tous. La direction du collège constate un apaisement dans l’usage de ces lieux, et l’absence de dégradation.
Au sein de l’école élémentaire Jeanne d’Arc, la transformation s’est portée sur plusieurs enjeux :
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la création de toilettes sèches et d’une cabine « urinoir sec » (qui fonctionne sans eau)
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des toilettes non attribuées et donc mixtes, avec une ambiance chaleureuse et claire (carrelage imitation parquet, murs blancs, lumières colorées)
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des fontaines à boire à l’extérieur des sanitaires
Les enfants se sont très vite approprié ces équipements, qui fonctionnent sans difficulté, après un
accompagnement des équipes et enfants pour la partie « toilettes
sèches ».
D’autres projets en perspective
Depuis octobre 2021, une étude-action est lancée sur le sujet des sanitaires dans les établissements scolaires. La Ville de Paris s’associe avec le Conseil d’Architecture, Urbanisme et Environnement 75 (CAUE) dans le cadre d’une démarche participative, inclusive et innovante pour repenser, avec les utilisateurs et acteurs concernés, l’aménagement de ces locaux.
L’objectif de cette étude est d’explorer diverses solutions à la fois techniques et pour le changement des usages, tout en prenant en compte la réalité de terrain d’établissements scolaires parisiens. L’enjeu sera ensuite de traduire dans les programmes de rénovation des sanitaires les découvertes et préconisations qui pourront ressortir de l’étude.
Six établissements pilotes participeront à cette « recherche action ».
Pour la première phase de l’étude (2021-2023), trois établissements ont déjà été identifiés :
Pour la première phase de l’étude (2021-2023), trois établissements ont déjà été identifiés :
Des phases de co-conception ont eu lieu dans ces établissements, entre octobre 2021 et juin 2022. Les travaux de transformation auront lieu à l’été 2023.
Trois nouveaux établissements ont été
sélectionnés pour une deuxième vague d’étude et de transformation :
Les premiers ateliers démarreront
prochainement dans ces établissements.
L’étude action sur les sanitaires : quelle méthodologie ?
Pour effectuer cette étude, le CAUE de Paris propose des ateliers avec les enfants et les adolescents sur les sites pilotes, ainsi que des échanges avec les adultes des établissements et les services techniques. Ces temps sont accompagnés par des architectes.
L’objectif est de comprendre les besoins des usagers et d’y répondre, en s’appuyant aussi sur l’imaginaire et la créativité des participants.
Les observations auprès des élèves sont effectuées en rapport avec leurs usages ainsi que leurs ressentis. Les informations collectées sont compilées dans des plans avec des pictogrammes et indications sur les usages.
Les enfants et adolescents sont aussi sollicités pour donner un avis sur les aménagements qu’ils souhaiteraient dans leurs sanitaires, par le biais de réalisation de maquettes, de dessins ou encore d’ateliers post-il pour les plus grands notamment.
À la suite de tous ces échanges avec les enfants et les adultes, un plan programme et une liste des aménagements sont établis, tenant compte de contraintes techniques.
En parallèle, des entretiens avec des experts de divers sujets ont été réalisés pour constituer une base de données et capitaliser les expériences (bien-être de l’enfant, santé, collecte séparative des urines, protocoles de nettoyage…).
Les premiers enseignements pour la transformation des sanitaires
À la suite des premiers ateliers et expérimentations, quelques éléments ressortent, des pistes de réflexions et de travail qui ne constituent pas de préconisations fermes :
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plutôt que de « dégenrer » les toilettes, réfléchir à la non-attribution des cabines, au partage de certains espaces et à la répartition par tranche d’âges ;
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travailler sur les ouvertures et le vitrage des façades pour la surveillance et la lumière lorsque les toilettes donnent sur la cour ;
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questionner l’installation d’urinoirs dans les toilettes des garçons et tendre plutôt à les supprimer ;
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cloisonner l’intégralité des cabines jusqu’au plafond pour préserver l’intimité, et penser les séparations entre les toilettes, y compris en maternelle ;
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installer des points d’eau à l’extérieur pour permettre de boire en dehors des sanitaires ;
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trouver des aménagements qui améliorent le confort et diversifier les usages (adapter et diversifier la taille des équipements pour les plus petits, utiliser des matériaux agréables, faciles d’entretien et durables, réfléchir à l’esthétique des lieux…).
Les sanitaires ailleurs en France ou dans le monde
Ces espaces sont au cœur des réflexions d’un grand nombre de collectivités en France et dans le monde.
Dans des villes comme celle de Rosny-sous-Bois (93), en Gironde, ou en Belgique et dans les pays scandinaves, des expérimentations sur les sanitaires avec différentes thématiques sont en cours :
L'exemple du collège de Coutras (Gironde)
Le collège Henry Navarre de Coutras a décidé de changer les habitudes et de faire des toilettes non genrées : les filles et les garçons partagent le même espace sanitaire.
Une répartition a été faite par rapport aux tranches d’âge, signifiant que les 6e/5e et les 4e/3e ne partagent pas les mêmes toilettes. L’adaptation des élèves s’est faite rapidement et des bienfaits ont pu être observés : les toilettes sont plus propres, la mixité permet d’apprendre à mieux vivre ensemble, l’espace sanitaire est devenu plus paisible.
Le projet « Ne tournons pas autour du pot » en Belgique
En Belgique, le projet « Ne tournons pas autour du pot » est lancé dans de nombreuses villes, dont celle de Florennes où les lycéens travaillent sur le réaménagement de leurs toilettes. Le projet consiste à aborder tous les enjeux et problématiques que l’on peut rencontrer dans ces espaces. Les différents axes du projet sont les suivants :
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effectuer les aménagements nécessaires : réparations, nouvelles installations, décoration…
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renforcer les aspects logistiques et l’organisation liée aux toilettes : les règles d’accès aux sanitaires, le nettoyage, les fournitures…
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encourager une utilisation adéquate et dans le respect des sanitaires, en menant des actions de sensibilisation (sur le respect, l’hygiène, la santé, l’importance des lieux…).
Pour répondre à ce projet, des ateliers de co-conception sont mis en œuvre, et les travaux sont réalisés en partie de façon participative en impliquant les élèves.
Les pays scandinaves proposent eux aussi des expérimentations concernant les sanitaires. Ils se questionnent principalement sur l’enjeu pour eux d’identité de genre. La plupart des projets mettent en place des toilettes non genrées dans tous les établissements à partir de la maternelle jusqu’au lycée.
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