La chanson, le théâtre, le cinéma, les revues, la télévision, l’écriture… et maintenant un jardin sur les Champs-Élysées ! Le Conseil de Paris de juin a délibéré : Line Renaud, qui aura 95 ans le 2 juillet prochain, donnera son nom au Jardin des Ambassadeurs, un espace vert attenant à la place de la Concorde (8^e).

Cette partie des jardins des Champs-Élysées (8^e) a été dessinée en 1859 par Alphand, le grand jardinier d'Haussmann, et présente des allées courbes qui desservent des pelouses ombragées. Ses parterres fleuris, situés en bordure de la place de la Concorde, rassemblent les amoureux de Paris.

Un hommage rare pour cette femme engagée qui a conquis les cœurs de toutes les générations de Français, puisque d’ordinaire le nom d’une personnalité ne peut être attribué à une voie publique de Paris que cinq ans, au plus tôt, après son décès. Une règle qui n’avait pas été enfreinte depuis 2014 et l’inauguration du marché aux fleurs Reine Elizabeth II. Avant elle, la dernière dérogation datait de 1918, et avait mis à l’honneur un autre souverain britannique, George V.

Line Renaud a rempli les salles à Paris comme à Las Vegas - elle a même eu droit à sa Line Renaud Road à proximité du Strip en 2017 -, grâce à sa voix à la fois grave et délicate et ses interprétations enjouées. Elle a réuni dans les salles et sur le petit écran un public fidèle à sa sincérité, sa liberté et à ses yeux d’un bleu lumineux. Depuis « Ma cabane au Canada », son premier succès discographique en 1947, jusqu’à son dernier rôle en date au cinéma dans « Une belle course » sous la direction de Christian Clairon en 2022, elle n'a jamais connu le creux de la vague. Elle est d’ailleurs actuellement en tournage à Paris !

Line Renaud s’est aussi illustrée par ses engagements. À l’heure où le sida était encore une maladie honteuse, elle a activement participé à la fondation de l’association Sidaction, mettant sa notoriété, son temps, son incroyable carnet d’adresses artistiques et politiques et son courage au service de la lutte contre la maladie. Elle est également très active auprès de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Elle a été élevée en 2022 au rang de Grand–Croix de la Légion d’honneur.

En 2005, une place du 17^e, dans le quartier de la Plaine-de-Monceaux, avait été baptisée au nom du compositeur Loulou Gasté, son défunt mari.