Depuis le boulevard Ney (18^e), impossible de la louper. Il faut dire qu’avec ses 20 000 mètres carrés, ses hautes façades en aluminium recyclé et sa large esplanade, l’Arena en impose. Sortie de terre en à peine deux ans et demi, elle se destine à accueillir des épreuves des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024… mais aussi à devenir un lieu incontournable du sport et du divertissement dans la capitale.

« C’est un endroit magnifique, qui va faire du bien à tout le quartier », s’exclame Jean-Michel Métayer, habitant du quartier depuis 1989 et président de l’association Vivre au 93 Chapelle. Comme lui, ils sont nombreux à être venus dans l’après-midi dans la nouvelle enceinte afin de la visiter et, aussi, de participer aux multiples animations organisées par des associations.

Dans les deux gymnases de l’Arena, les visiteurs viennent s’essayer à l’escrime, au basket-fauteuil et même au hip-hop. « Je passe un super moment ! » s’exclame Lætitia, qui teste le fleuret. Non loin de la jeune femme, Sofyane Mehiaoui, le meneur du Paris Basket Fauteuil (PBF) initie les plus jeunes à sa discipline. « C’est génial de faire partie de ce projet », déclare celui dont le club s’entraînera justement sur place. Enfin, depuis les gradins en bois, on peut apercevoir une démonstration de danse organisée par les associations Esprit d’Ébène, Turgot Dance et In Beatween.

Dans le deuxième gymnase, situé au rez-de-chaussée, on tombe sur Hakim, 12 ans. Le petit garçon est là pour participer à un atelier d’initiation au design de mode, organisé par le collectif 0-93.Lab. Devant l’une des nombreuses machines à coudre, il pose fièrement avec la pièce qu’il vient de personnaliser (avec l’aide d’un adulte, évidemment) : un maillot du Paris Basketball. « Je suis très content ! Je le porterai la prochaine fois que j’irai jouer au basket ! »

Pendant que les ateliers font des heureux, ça s’agite en coulisses. Et pour cause : à 19 heures, les nouveaux pensionnaires du lieu, le Paris Basketball (PBB), reçoivent l’équipe de Saint-Quentin. La salle, d’une capacité de 8 000 places (9 000 en configuration concert), est donc minutieusement préparée. Depuis les travées bardées de sièges conçus à partir de déchets plastiques recyclés, la vue est imprenable sur le parquet tout neuf de l’Arena.

Nous y retrouvons Jean-Michel, assis sur l’un des strapontins. L’homme a encore du mal à y croire. « Avant, à l’emplacement de la salle, il y avait un bowling. Puis il y a eu un parking… » se rappelle-t-il. En effet, depuis vingt ans, le quartier a bien changé. La construction du bâtiment s’inscrit dans un projet plus large de réaménagement du quartier de la Chapelle. D’ici à l’été 2024, les habitants pourront bénéficier, entre autres, d’une promenade piétonne végétalisée et de meilleures liaisons cyclables entre Paris et Saint-Denis.

19 heures. Le coup d’envoi du match est donné. Dans une Arena à guichets fermés, le PBB fait le show et s’impose 87 à 65. À la fin de la partie, c’est au tour du rappeur Zola d’assurer le spectacle et de clôturer une journée riche en émotions.

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