Philippe, éclusier, vigie du canal Saint-Denis
Portrait
Mise à jour le 11/06/2025

Sommaire
Éclusier depuis 1991, Philippe Roseaux connaît les moindres secrets du canal Saint-Denis. Aujourd’hui, il dirige son centre de supervision, installé à l’écluse du pont de Flandre.
Installé en haut de l’écluse numéro 1, Philippe Roseaux
profite d’une vue panoramique sur le canal Saint-Denis : « D’ici,
on ne rate pas grand-chose. On a même une vue sur la basilique de Saint-Denis ! »
confie le responsable de cette écluse (dite du pont de Flandre) bâtie en 1894.
C’est là, à 10 mètres de hauteur, qu’il veille depuis 2012 sur la bonne marche
du canal avec son équipe d’éclusiers. Tous gèrent, depuis leurs
écrans, les passages des bateaux et le fonctionnement des sept écluses du canal
Saint-Denis.

Vue depuis le poste de commandement de l’écluse numéro 1 du pont de Flandre (19e).
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Ici, c’est le Roissy des canaux. On active les mouvements des portes et des vannes. On gère les feux de navigation…
Responsable de l’écluse numéro 1
Chaque écluse est constituée de deux sas en parallèle accessibles à différents gabarits de bateaux : un grand sas (62 mètres de long sur 8 mètres de large) et un petit sas (39 mètres de long sur 5 mètres de large pour la plupart).
Les outils pour assurer leurs manœuvres : des dizaines de caméras
réparties le long des 6,6 km du canal. Une véritable tour de contrôle
pour le canal : « Ici, c’est le Roissy des canaux, s’amuse Philippe
Roseaux. On active les mouvements des portes et des vannes. On gère les feux de
navigation, et aussi l’apport d’eau dans les biefs (plans d’eau entre deux
écluses) afin d’assurer la navigation des bateaux en toute sécurité. » Sans oublier, pour le
canal de l’Ourcq, la gestion du pont levant de la rue de Crimée (bassin de la Villette)
et et celle du pont tournant de la darse du Rouvray au niveau du rond-point des canaux.
Entré au service des canaux de la Ville de Paris en
décembre 1991, il n’a pas eu le métier d’éclusier en héritage. « Je ne
connaissais rien à ce métier, mes parents n’étaient pas éclusiers. Je
travaillais dans une entreprise de la métallurgie avant d’intégrer les canaux… »
confie-t-il. Un métier rare à la Ville de Paris : ils ne sont que 47 éclusiers à travailler sur les canaux Saint-Martin et Saint-Denis.

Le poste de commandement de l’écluse du pont de Flandre (19e).
Crédit photo :
Clément Dorval / Ville de Paris
Des écluses télécommandées depuis 1992
Dès ses débuts, sur la 7e écluse, celle de la Briche, il connaît une
mini-révolution : la télécommande des écluses. « Avant 1992, les écluses étaient gérées localement et on avait
plus de contacts directs avec les bateaux. On faisait, par exemple, payer les
droits de canaux aux mariniers. On voyait certains jusqu’à deux fois par
semaine. » Même s’il aime toujours son métier, Philippe Roseaux
regrette ces contacts noués avec les mariniers : « Humainement, on a beaucoup perdu. »
Philippe Roseaux a ainsi acquis une
connaissance fine des compagnies qui travaillaient sur le canal de
Saint-Denis : les entreprises chargées du transport du béton, du sable, de l’alcool, du fioul, du
blé… « J’ai toujours gardé le goût du métier malgré le côté
répétitif des tâches. Depuis la télécommande des ouvrages du canal, une nouvelle
facette du métier est apparue : grâce à la vue globale sur les écrans, nous
pouvons assurer la navigation, un passage aux écluses et une régulation des
plans d’eau plus fluide depuis le poste de commande centralisé. »
« Pour les bateaux de fret, l’activité dépend
surtout de l’activité des chantiers, décrypte Philippe Roseaux. Si la
demande de béton est forte, on aura un passage important de bateaux. »
Pour les bateaux de loisirs, la période phare est située entre le printemps et le
mois d’octobre, avec le passage de nombreux étrangers, « dont
beaucoup de Belges, d’Allemands et de Néerlandais ».
Dans les années 1930, avant l’invention des camions
semi-remorques, le canal Saint-Denis pouvait voir passer jusqu’à 100 bateaux
par jour. « Certains bateaux mettaient trois jours pour parcourir le
canal », tant l’affluence était forte, précise Philippe Roseaux. Une
époque révolue, même si le canal Saint-Denis conserve sa dimension
industrielle.
Les canaux en chiffres
Canal Saint-Denis
> 6,6 km
> 7 écluses
> 10 mètres : hauteur de la plus haute écluse, celle du pont de Flandre (19e)
> 3 villes traversées : Paris, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Canal Saint-Martin
> 4,5 km
> 9 écluses
> 100 % parisien, il relie le bassin de la Villette (19e) au port de l’Arsenal (12e)
Canal de l’Ourcq
> 97 km
> 6 écluses
> Il relie Mareuil-sur-Ourcq (Oise) au bassin de la Villette (19e)
Rivière d’Ourcq canalisée
> 11 km
> 4 écluses
> Il relie Port-aux-Perches (Aisne) à Mareuil-sur-Ourcq (OIse)
> 6,6 km
> 7 écluses
> 10 mètres : hauteur de la plus haute écluse, celle du pont de Flandre (19e)
> 3 villes traversées : Paris, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Canal Saint-Martin
> 4,5 km
> 9 écluses
> 100 % parisien, il relie le bassin de la Villette (19e) au port de l’Arsenal (12e)
Canal de l’Ourcq
> 97 km
> 6 écluses
> Il relie Mareuil-sur-Ourcq (Oise) au bassin de la Villette (19e)
Rivière d’Ourcq canalisée
> 11 km
> 4 écluses
> Il relie Port-aux-Perches (Aisne) à Mareuil-sur-Ourcq (OIse)
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