Attention, cet article n'a pas été mis à jour depuis le 13/06/2023, il est possible que son contenu soit obsolète.
Actualité

Paris s'engage avec dix villes européennes pour une économie sociale et solidaire

Mise à jour le 13/06/2023
Siganture charte BoostInno d’Urbact
Dans le cadre du programme «Boosting Social Innovation» d’Urbact, dix villes européennes ont signé, mardi 7 novembre 2017, une charte en faveur d’une économie plus juste. Entre sessions de travail et rencontres sur le terrain, retour sur les temps forts de ce sommet de trois jours dédié à l'innovation sociale.
Depuis 2015, dix collectivités sont investies dans le programme Boosting Social Innovation (BoostInno) d’Urbact, littéralement le booster d'innovation sociale. Barcelone, Strasbourg, Milan, Paris… œuvrent grâce à des ateliers transnationaux pour améliorer et encourager une économie qui porte les principes d’une gouvernance égalitaire, d’une juste répartition des richesses, et fait face aux défis environnementaux et d’exclusion des plus précaires.
À l’occasion de ce dernier atelier accueilli à Paris et de la fin du programme BoostInno, Paris réaffirme sa volonté d’être capitale mondiale de l’économie sociale et solidaire, et de s’engager auprès des autres villes afin de pérenniser son action au-delà de ce programme européen.

Signature charte URBACT
Signature charte URBACT
Crédit photo : Lyes Bouhdida/ Mairie de Paris

Un parcours d’innovateurs sociaux pensé par la Ville de Paris et PariSolidari-Thé

L’économie sociale et solidaire représente 10% du PIB de la capitale et 1.000 structures émergent chaque année. Nous avons eu la chance d'accompagner la délégation européenne reçue à Paris dans le cadre de BoostInno et d'en visiter certaines, lundi 6 novembre 2017, en bus 100% électrique. Ces innovateurs sociaux ont été sélectionnés par la Ville de Paris et PariSolidari-Thé.
Bus 100% électrique parcours sommet innovation sociale Urbact
Bus 100% électrique parcours sommet innovation sociale Urbact
Crédit photo : Lyes Bouhdida/ Mairie de Paris
Flora, la fondatrice de PariSolidari-Thé nous explique: «Nous connaissons bien le tissu de l'économie sociale et solidaire parisienne. Nous favorisons le lien social et les échanges entre habitants et acteurs de l'économie sociale et solidaire. Pour ça, nous organisons des visites-rencontres, des ateliers-découvertes et des jeux de pistes participatifs et solidaires. Pour développer notre réseau, nous allons à la rencontre des innovateurs sociaux, Dans un même quartier, il arrive parfois que ces entrepreneurs ne se connaissent pas et c'est important qu'ils puissent échanger leurs connaissances et compétences.»

À la rencontre des innovateurs…

Notre parcours débute par le centre d'accueil pour les réfugiés géré par Emmaüs Solidarité, que nous avions déjà visité lors de notre rencontre avec la directrice générale Aurélie El Hassak Marzorati.
Puis, passage à La Louve, le supermarché coopératif et participatif dirigé par ses membres, où nous rencontrons Tom Boothe, le co-fondateur: «Tout le monde peut y faire ses courses, il suffit d'être membre et d'y effectuer trois heures de bénévolat par mois». La Louve propose des produits alimentaires de qualité à des prix accessibles, tout en garantissant une juste rémunération des producteurs. Tous les bénéfices sont réinvestis dans le fonctionnement du supermarché.

Le déjeuner est pris au Café Fluctuat Nec Mergitur - Place de la République, géré par le Groupe SOS. Le directeur général délégué Commerce et Services, Mathieu Taugourdeau, nous explique la philosophie du lieu et par extension du groupe: «C'est un restaurant qui propose des produits bio, locaux ou de saison, et qui emploie des personnes en réinsertion. Le groupe SOS est la première entreprise sociale européenne avec 15 000 salariés et 480 établissements gérés dans différents secteurs d'activités tels que l'emploi, la culture, la transition écologique… Nous ne reversons pas de bénéfices aux actionnaires, tout est réinvesti dans d'autres projets».
Après un repas maison, direction Tale Me, et rencontre avec la responsable France, Ophélie Levasseur. Tale Me est le premier dressing de vêtements de créateurs éthiques (et beaux) à louer pour enfants de 0 à 6 ans et femmes enceintes. «Après trois mois au Testeur de commerce de la Semaest, nous avons investi cet espace, dans le 10e arrondissement. Nous présentons aussi des marques telles que Api Napi (couches lavables), Cozie (cosmétiques), Gobi (gourde réutilisable sans bisphénol), et nous organisons des conférences et des ateliers pour les familles, cela peut aller du conte pour enfants à une initiation aux couches lavables.

Réalité de terrain

La journée se termine avec Le Carillon, un réseau d'entraide pour les sans-abri. Nous rencontrons à l'épicerie «Terra Corsa», Emma Sgroï, coordinatrice du 10e arrondissement et Zouhair, bénévole et ancien SDF.
Les commerçants du réseau du Carillon sont identifiables grâce à des macarons affichés en vitrine, et proposent des services gratuits aux personnes dans le besoin. Il compte aujourd'hui plus de 600 commerçants dans toute la France et plus de 13.000 services ont été rendus depuis sa création en 2014. L'association tente de favoriser le lien entre les habitants, les commerçants du quartier et les personnes sans-abri, afin que ces dernières ne soient plus stigmatisées.
Chez «Terra Corsa», le patron précise: «Je connaissais les SDF du quartier, on se voyait tous les jours, je voulais donner un coup de main. Mon macaron "Le Carillon" indique que je propose du pain, du café et l'accès aux toilettes. Un client qui laisse trois euros en plus permet à une personne dans la précarité, qui pousse ma porte, de pouvoir manger une part de quiche». Zouhair, bénévole, ajoute: «Je me suis engagé car ils essayent aussi de changer le regard des gens sur la précarité. J'ai fait quatre ans de rue, on ne me regardait même plus».
Le Carillon/BoostInno Urbact sommet innovateurs sociaux
BoostInno Urbact
Crédit photo : Clémentine Michaud/ Mairie de Paris

Une économie nécessaire pour l'avenir

Patrick Trannoy, chef du bureau de l’économie solidaire et de l’économie circulaire à la Mairie de Paris, en parlait lors de notre passage à «La Louve»: «C'est ça aussi l'économie sociale et solidaire! Réinjecter des valeurs, se fixer des objectifs sociaux, être conscient de ce que l'on achète, acheter des choses de qualité, respecter le travail qui a été fait et le rémunérer à sa juste mesure».



Antoinette Guhl, adjointe chargée de toutes les questions relatives à l'économie sociale et solidaire, à l'innovation sociale et à l'économie circulaire, a annoncé lors de la signature: «Plusieurs structures de l'économie sociale et solidaire, avec notre soutien, ont proposé ensemble, dans le cadre d'Urbact, un village de Noël solidaire et éco-responsable, qui sera installé aux Canaux dès le mois prochain».

Urbact, c'est à ce jour 500 villes européennes qui ont participé à des réseaux d'échanges et plus de 10 000 partenaires locaux. Et tout autant d'initiatives et d'acteurs économiques qui s'impliquent sur ces différents territoires, en réinjectant du lien social, de la valeur travail, du respect à la fois pour les personnes et pour la planète. Catherine Trautmann, ancienne ministre et députée européenne, présente lors de la signature, a su trouver les mots pour expliquer toute l’importance de ce type d'engagement entrepreneurial qui «booste l'économie, construit l'Europe, crée une culture commune et permet de partager les expériences et mutualiser les savoirs». Une nécessité pour l'avenir!
Les autres innovateurs sociaux du parcours

Carton plein: cette association réemploie des milliers de cartons usagés et réalise des centaines de déménagements uniquement à vélo et avec des personnes en situation de grande exclusion. 80 personnes sont accompagnées par an, elles restent 8 mois en moyenne.
La Régie de quartier Paris Centre
: association locale implantée dans les 4 arrondissements du centre de Paris. Lien social, amélioration du cadre de vie et mission d'insertion, elle propose également une bricothèque et compte 32 salariés.
La Petite Rockette
: espace permettant l’échange, la découverte et la création grâce à une Ressourcerie, un jardin partagé et solidaire, des cours de pratique culturelle amateur et des salles à disposition. À titre d'info, en 2016, 247 tonnes de déchets ont été récupérés, 62% revendus, 29% recyclés et 9% jetés.
Solicycle
: des ateliers vélos solidaires et participatifs pour apprendre à réparer son vélo ou en acheter un d'occasion.

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations