Femme généreuse au franc-parler, engagée politiquement dans de multiples causes, Ariane Ascaride est une actrice dont les racines sont au creux des vagues de Marseille où est née sa vocation de comédienne. Le théâtre, elle l’a connu toute petite grâce à son père qui le pratiquait en amateur. “Je suis née dans ce monde-là. À 8 ans, je me suis retrouvée sur une scène, c’était normal pour moi, l’espace le plus facile à vivre, c’est un plateau de théâtre.” Le cinéma faisait aussi partie de son quotidien, elle y allait deux fois par semaine avec ses parents et les gens de son quartier. “Il y en avait même qui descendaient en robe de chambre avec leurs enfants en pyjama pour aller voir le film, ensuite ils remontaient et ils allaient se coucher." Elle garde des souvenirs mémorables de films qui, comme Le Ballon rouge d’Albert Lamorisse, lui permettaient de découvrir un autre monde que le sien, de nourrir son regard et son imaginaire. “Quand on sort du cinéma, notre regard n’est plus le même, et c’est très difficile de revenir dans la réalité. Moi, je me rappelle que j’en voulais à tout le monde quand on me disait il faut rentrer, il faut aller faire tes devoirs. Je disais mais non, je ne suis pas encore avec vous.”
Après des études au Conservatoire de Paris, elle a débuté au théâtre dans les pièces de son frère Pierre Ascaride, l’un des inventeurs du théâtre à domicile, avant que René Féret lui offre un premier véritable rôle dans La Communion solennelle (1977). À partir de 1980, elle commence une longue aventure de cinéma avec Robert Guédiguian, compagnon derrière la caméra comme à la ville. “On avait envie de donner la parole à ceux qui ne sont pas entendus.” Dans la vie d’Ariane Ascaride, cinéma et famille sont indissociables, ses deux filles n’ont pas pu y échapper ! “Je pense que j’ai ennuyé mes filles en leur faisant voir 148 000 films. En même temps, elles avaient une pratique très forte et elles aussi me montraient leurs coups de cœur, on devenait complices, c’était épatant cette transmission dans les deux sens.”
Ariane Ascaride est heureuse d’être la marraine de Mon Premier Festival. “Les enfants sont un public remarquable, ils voient tout, bien plus vite que les adultes, ils ont une acuité de regard tellement vive. Dans une salle au théâtre, ce sont eux qui entraînent les adultes.” Suite à la longue fermeture des salles en raison de la Covid, elle ressent particulièrement le besoin de se rassembler. “Le cinéma comme le théâtre ne sont pas des arts qui doivent se pratiquer dans un individualisme total. Évidemment je suis inquiète pour l’avenir, mais je me dis que l’humain a besoin de faire des choses ensemble, sinon on va tous devenir fous !”
Un film de Marie-Castille Mention-Schaar (2014 - France). Avec Ariane Ascaride.
La classe de seconde 1 du lycée Léon Blum de Créteil détient la palme des élèves les plus ingérables et les plus décrocheurs. Les enseignants n’en attendent plus rien sauf une, Mme Gueguen, qui leur propose de participer collectivement à un concours national sur l’enfant et l’adolescent pendant le système concentrationnaire nazi. Si le poids du sujet les effraie, les élèves s’y attellent et rencontrent à travers leurs recherches des personnes qui leur soufflent des messages d’espoir, de paix et de liberté. Avec une magnifique Ariane Ascaride dans le rôle d'une professeur charismatique, ce film, inspiré d’une histoire vraie, nous entraîne avec vitalité dans le récit de la transformation d'une bande de cancres, injustement mis au pilori.
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