Focus

Les serres contemporaines d’Auteuil - Jardin botanique de la Ville de Paris

Mise à jour le 20/06/2019
Les serres d'Amérique du Sud au serres d'Auteuil
Installées sous une immense verrière de six mètres de hauteur et sur une surface de 1 368 m2, les serres contemporaines d’Auteuil (16e) abritent quelque 1 000 plantes tropicales de 500 espèces et variétés en provenance de quatre continents.
Avec ces vastes parois vitrées et un court de tennis en leur centre, les serres contemporaines d'Auteuil ne passent pas inaperçues. Dans cet écrin de nature contigu au stade Roland Garros, plus de 1 000 plantes en provenance de quatre continents se répartissent en quatre ailes et sont orientées en fonction de leurs origines : l’Amérique du Sud à l’ouest, l’Australie au nord, l’Asie à l’est et l’Afrique au sud.

Protéger l’écosystème plutôt que la plante

Mais pourquoi six serres ? « Nous avons prévu une serre pour les plantes asiatiques menacées, et une autre pour les plantes américaines menacées », explique François Crueize, responsable du service d'exploitation des Jardins des serres d'Auteuil et chef d’une équipe de 25 jardiniers. « C’est le message que l’on veut faire passer : protéger une espèce n’a pas beaucoup de sens, c’est l’habitat qu’il faut préserver, car ce sont les écosystèmes qui sont avant tout en danger », argumente le jardinier.
Sous six mètres de hauteur, dans une ambiance tropicale de circonstance (la température et l’hygrométrie sont contrôlées), le visiteur déambule en suivant un parcours dans le sens qui lui convient, en commençant par le continent de son choix : « On ne veut pas imposer un tour aux gens, on peut commencer la visite par n’importe laquelle des six entrées et dans n’importe quel sens », détaille Régis Crisnaire, conservateur des collections du Jardin botanique de Paris, particulièrement impliqué dans la scénographie du site.

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Balade bucolique, didactique, ludique, les serres contemporaines ont ces trois vocations : « L’idée, c’est de dire aux visiteurs : regardez toutes ces plantes, admirez-les, mais reconnaissez également leurs usages, leurs vertus, leurs particularités ! », poursuit le botaniste. D’où plusieurs panneaux didactiques qui jalonnent le parcours.
« On ne veut pas non plus noyer le visiteur de textes, rassure François Crueize. Le principe, c'est faire le tour du monde en 80 plantes qu’on aime bien, en évoquant une anecdote ou une particularité sur chacune d’entre elles. » Ce que Régis Crisnaire appelle « l’ethnobotanique, c’est-à-dire l’usage que font les populations de leurs plantes ». Dans l’autre sens du parcours, les panneaux fourniront des précisions géographiques sur les zones traversées au cours de la visite.

Des ateliers tout au long du parcours

Par ailleurs, « des aires d’activités humaines », des ateliers pour se familiariser avec les plantes, sont installées en permanence dans les serres. Enfin, une équipe de médiateurs – formée de jeunes en service civique – a la charge d’informer les visiteurs qui en font la demande.
Sous la serre africaine, un vaste tronc d’arbre aux innombrables stries offre l’occasion de se poser un moment : « Ce tronc a vocation à être un arbre à palabres [lieu traditionnel de rassemblement en Afrique, ndlr]. Ici, on a imaginé un atelier avec des contes africains, explique Régis Crisnaire. Là, nous avons une collection de caféiers, donc nous ferons sans doute une activité autour du café. On réfléchit aussi à travailler avec des associations pour animer ces ateliers. »
Sur le parcours asiatique, nouvelle pause ludique sur une magnifique table en teck, qui propose des activités autour des odeurs : « Nous avons un partenariat avec une entreprise qui imagine des kits d’odeur : on va en faire un pour l’Asie du Sud-Est. » Un parcours pour tous les sens ? « Attention au toucher ! prévient François Crueize. Les curieux peuvent avoir des surprises car certaines plantes ne sont pas très rigolotes et peuvent être dangereuses. Mais pas d’inquiétude, elles seront signalées ! » L’odorat, la vue et l’ouïe seront quoi qu’il en soit suffisamment sollicités pour que votre curiosité soit piquée, plutôt que votre peau.

Pour étoffer sa culture botanique

Le terreau et ses invités surprises

Des invités surprises ont fait leur apparition dans le terreau des serres contemporaines au bout de quelques semaines : de pittoresques champignons au chapeau jaune fluo, que l’on retrouve dans toutes les serres… sauf en Australie ! Et pour cause : si les serres africaines, américaines et asiatiques ont été dotées du même terreau, il n’en va pas de même pour l’Australienne, qui n’a pas les mêmes besoins. Pas de panique : ce sont des champignons totalement inoffensifs.

Des orchidées franciliennes endémiques

Soyez attentifs, des orchidées se cachent dans tous les recoins des quatre serres ! Et pour cause : la famille des orchidées (Orchidaceae) est la plus diversifiée au monde, avec quelque 30 000 espèces (sans compter les espèces hybrides) que l’on retrouve sur tous les continents, Antarctique excepté.
Dans les serres, vous verrez des orchidées épiphytes (qui n’ont pas besoin de terre et poussent sur des supports), et des orchidées terrestres qui peuvent être très discrètes ou … géantes !
Dans Paris, on trouve aussi de fragiles orchidées sauvages qui fleurissent au printemps. On peut en croiser quatre variétés dans les jardins de la porte de Saint-Cloud et trois dans les jardins des serres d'Auteuil !

Cactus ou euphorbes ?

Le saviez-vous ? Les cactus (Cactaceae) sont tous, sans exception, américains. Si vous en croisez en Afrique, il s’agit en fait d’euphorbes (Euphorbia), qui possèdent également des épines et peuvent être similaires d’aspect. À noter que les quelque 2 000 espèces d’euphorbes connues contiennent un latex blanc qui est toxique et parfois très irritant. On les regarde, mais on ne les touche pas !

Tronc ou stipe ?

Lors de votre visite aux serres contemporaines, entre autres rencontres insolites, vous croiserez un palmier au tronc triangulaire, une vraie curiosité de la nature… Sauf que… il ne s’agit pas d’un tronc, mais d’un stipe ! C’est en effet le nom que l’on donne à la tige particulièrement robuste de plantes terrestres comme les palmiers, les yuccas ou encore les bananiers.

Vous avez dit pyrophyte ?

La serre australienne est sans aucun doute la plus mystérieuse, la plus atypique. Avec ces terres arides à l’ouest (50 % d’hygrométrie) et verdoyantes à l’est, elle offre une idée saisissante de ce à quoi ressemblent les paysages australiens. Et ne soyez pas surpris de trouver dans la reconstitution du bush des traces calcinées chez certains végétaux.
Pas de drame écologique ici, bien au contraire : ce sont des plantes pyrophytes, qui se « nourrissent » du feu de savane ou de brousse pour fleurir en abondance. Certaines graines ont en effet besoin d’une forte dose de chaleur pour germer, et les sols peuvent également se régénérer après le passage d’un feu.
Les nouvelles Serres d’Auteuil sont, comme le jardin et les serres historiques, accessibles au public gratuitement toute l’année.
Jardin des Serres d'Auteuil
3, avenue de la Porte-d'Auteuil
75016 Paris
Complément d'adresse

Accès : 1 avenue Gordon Bennett, 2 boulevard d'Auteuil ou par le square des Poètes.

Lors de match au Parc des Princes, l'accès au jardin par le boulevard d'Auteuil est fermé 4 heures avant le coup d'envoi. Les autres entrées restent accessibles.

Bus
52, PC1, 123 ou 241
Métro
Porte-d’Auteuil, ligne 10
Velib
Station 16035, allee des fortifications
Station 16036, place de la porte molitor
Station 16034, 76 rue d'auteuil

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