C'est l'heure des retrouvailles pour le Théâtre de la Ville et celui du Châtelet, juste en face. Sept ans de séparation, d'effervescence artistique et de soirées animées sans cesse reportées. Mais cette fois, on y est, les amateurs de spectacles, de théâtre, de danse, de comédie musicale vont se retrouver. Et dans de bien meilleures conditions qu'ils ne l'avaient imaginé. Cette nouvelle « place des théâtres » devient le cœur de propositions artistiques et participatives. « Nous avons repensé l'espace urbain afin que le terre-plein où se situe la fontaine du Palmier (remise en eau en juin 2024) devienne un lieu de pratiques, qu’elles soient amateurs ou professionnelles, dans les différentes disciplines », explique Emmanuel Demarcy-Mota, le directeur du Théâtre de la Ville..

Dont acte : cette nouvelle "scène" accueille le Festival de la Place dès le 9 septembre 2023 pour quatre week-ends festifs et artistiques !

Pour connaître la programmation des théâtres parisiens…

De plain-pied, le hall a désormais un lien direct avec la place du Châtelet. « Le hall 21 "déborde" ainsi sur la ville et devient un lieu de pratiques artistiques », pointe le directeur du théâtre. Le hall accueillera des spectacles, des bals, des débats, des expositions… « C'est une salle de spectacle à part entière, un plateau où l'on peut jouer sur la transparence avec la place du Châtelet ou bien occulter les baies vitrées pour proposer des projections ».

Pour en faire ce lieu repensé, les deux escaliers ont été supprimés du champ de vision. Il a été équipé de mobilier scénique modulable et facilement déplaçable, de l'accueil au bar.

Un espace Librairie proposera une large gamme d'ouvrages, sur la danse, sur le théâtre, mais aussi sur la science, la géographie…

Enfin, des connexions numériques seront offertes à tous les partenaires du théâtre dans le monde pour proposer des workshops, des débats ou encore des expériences artistiques.

Elle a accueilli Pina Bausch à 44 reprises, les derniers spectacles de Patrice Chéreau, les premiers concerts en France de Cesaria Evora… Pour sa renaissance, la grande salle conserve son gradin iconique, dont la pente permet une excellente visibilité quelle que soit la place.

Quant au plateau, qui ne possède pas de cadre scénique, il est agrandi et dégagé. Les tampons scéniques qui ne fonctionnaient plus depuis les années 1980 ont été revus et des rangements sous le plateau ont été créés.

Les premiers spectacles au théâtre sont prévus en octobre, notamment Marry me in Bassiani de (La)Horde/ Ensemble Iveroni et Fantasie Minor de Marco da Silva Ferreira du 12 au 15 octobre.

D'autres artistes fidèles viendront ensuite, tels que Maguy Marin, Anne Teresa de Keersmaeker ou le Tanztheater de Wuppertal. Toutes les générations d'artistes seront réunies pour cette nouvelle saison !

Cet espace ne servait jusqu'ici que de lieu de répétition et était inaccessible au public. Il devient lieu de création (accessible par des escaliers et des ascenseurs), pour une jauge de 200 spectateurs.

Des rencontres en format « club », deux fois par mois, s'y tiendront. «L'objectif est de créer des passerelles avec les champs de l'éducation, de la santé, de la science, comme autant de lignes directrices », affirme Emmanuel Demarcy-Mota.

Une nouvelle plaque rendant hommage à l’artiste a été installée sur la façade du bâtiment. Le Théâtre de la Ville reprend le nom de la "Divine" en devenant pour la troisième fois de son histoire le Théâtre Sarah-Bernhardt.

Pour rappel, en 1899, Sarah Bernhardt signe un bail avec la Ville de Paris, propriétaire des lieux. Elle donne son nom au théâtre et le dirige avec panache pendant 24 ans, jusqu'à sa mort en 1923. Elle y monte son plus grand succès, L’Aiglon, d’Edmond Rostand. Mais sous l'Occupation allemande, son nom disparaît des tablettes, l'actrice ayant des origines juives. Le mal est aujourd'hui réparé.

Sa compagnie propose quatre représentations sur la place du Châtelet les 9 et 10 septembre ainsi qu'un atelier ouvert à tous.

La compagnie Hofesh Shechter a joué de nombreuses fois au Théâtre de la Ville, notamment hors les murs, au théâtre des Abbesses. Que représente pour vous la réouverture du bâtiment Sarah-Bernhardt ?

Notre relation avec le Théâtre de la Ville est très longue et fructueuse. Emmanuel Demarcy-Mota soutient et suit mon travail depuis de nombreuses années et a été l'un des partenaires les plus significatifs de ma vie créative. Pour moi, participer à cette ouverture est très spécial. Cela renforce le sentiment que nous sommes à la maison lorsque nous sommes à Paris !

Vous allez interpréter une version outdoor de Contemporary Dance 2.0. sur la place du Châtelet pendant le Festival de la Place. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce spectacle ?

Contemporary Dance 2.0 est une célébration de la danse et de la musique, qui met en avant la liberté qui nous est offerte par le biais de la danse contemporaine. C'est une forme d'art qui évolue sans cesse et qui apporte toujours des surprises. Ce spectacle propose une large gamme de "couleurs" de la danse contemporaine, de la pop à Bach ; il nous permet de nous interroger sur ce qu'est cet art et ce qu'il peut devenir. En somme, c'est une célébration des rythmes et de l'énergie.

Plus tard dans l'année, je vais proposer une création dans la grande salle.

Que représentent Paris et le public parisien pour vous ?

Le public parisien est l'un des plus ouverts d'esprit. Il se délecte et aime tous les types et formes d'art. C'est toujours un grand plaisir de partager mon travail avec des personnes qui connaissent un grand nombre de mes œuvres et qui ont suivi mon évolution et mon processus de création. Je sais que ce public a soif de nouveautés !