« J’ai toujours su que je voulais en faire mon métier. » La recette magique pour devenir un athlète de haut niveau n'existe pas, et pourtant, Emmanuel Roudolff-Levisse semble avoir trouvé la bonne voie. L’athlète a la compétition dans la peau depuis tout petit. Dans les pas de son père, Pierre Levisse, ancien champion du monde de cross, le sportif a rapidement enfilé des chaussures de sport. « Il n'y avait qu'un domaine dans lequel je pouvais être le meilleur de France. Petit à petit, j’ai découvert le plaisir de gagner et de me surpasser. »

Après trois années d’études de statistiques et d’informatique, Emmanuel Roudolff-Levisse est finalement appelé de l’autre côté de l’océan, aux États-Unis. Un véritable tremplin pour l’étudiant, à l’époque un peu perdu entre le sport de haut niveau et l’obligation de trouver un métier. Le jeune espoir, classé 3^ème aux championnats d’Europe en 2017, s’est vu accorder une bourse qui lui a permis de continuer ses entraînements à l’université de Portland (Oregon). « Là-bas, le sport est plus mis en avant qu’en France, et c’était une opportunité incroyable que de pouvoir me confronter aux autres. »

À la fin de ses études, l’athlète tout terrain décide finalement de se consacrer au marathon. « Par rapport à mes capacités, cela semblait plus réaliste. » Il est sponsorisé pendant un an par la marque Puma, qui lui permet d’entreprendre sa préparation sportive plus sereinement : « C’est une chance que de pouvoir vivre de sa passion ».

À 27 ans, Emmanuel Roudolff-Levisse s’entraîne aujourd’hui avec le Racing Multi Athlon. Un club qui lui a permis de renouer avec sa ville, Paris, et qui a aussi fait la transition entre les États-Unis et la France : « Ils ont été très compréhensifs et ont joué un rôle d’intermédiaire ». Suite à de mauvais résultats sur le sol américain, le club l’encourage à participer aux championnats de France de 2019. Une compétition imprévue dans le calendrier du sportif, où il arrive finalement à la première place.

L’athlète a rejoint l’équipe de France d’athlétisme pour les 25^e championnats d’Europe. À Munich (Allemagne), face aux fortes chaleurs de la saison, le marathonien a gardé la tête froide et les pieds sur terre, conscient qu'il ne battrait pas de record. Emmanuel Roudolff-Levisse a finalement dû abandonné.

Celui qui court entre 160 et 180 kilomètres par semaine a déjà le regard tourné vers 2024, bien qu’il affirme ne pas vouloir se mettre trop la pression. Pour lui, les Jeux sont avant tout une compétition « sentimentale ». Des années après son père, qui a participé à ceux de 1976, l’athlète est ravi de partager ce projet commun avec les autres sportifs soutenus par la Ville de Paris, bien déterminé à ce que les 54 fassent briller la capitale. « S’il y a une case à cocher, c’est elle. »