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Sur « l'Axe Seine », les villes s'entendent pour stimuler les énergies renouvelables

Mise à jour le 09/02/2022
Transport de feuilles mortes sur une péniche sur la Seine
Après plusieurs rencontres en 2021, les villes de Paris, Rouen, Le Havre et la Métropole du Grand Paris sont désormais rassemblées autour de l'entente Axe Seine. Une démarche de coopération votée lors du Conseil de Paris le 9 février, visant à stimuler la production d'énergies renouvelables.
Axe majeur de développement économique, de renouveau industriel, de rayonnement culturel et de résilience face aux enjeux climatiques, la Seine n'est pas un fleuve comme les autres. Le Havre Seine Métropole, la Métropole de Rouen Normandie, la Métropole du Grand Paris et la Ville de Paris, initiateurs des rencontres de l’Axe Seine les 11 février, 31 mai et 26 octobre 2020, ont ainsi souhaité structurer leur démarche de coopération le long de l’axe de la Seine sous la forme d’une entente.
Au fil de ces rencontres, les collectivités ont dégagé quatre axes stratégiques pour réinventer dans cette vallée l’industrie et les transports, à l’heure de la neutralité carbone et de l’adaptation au changement climatique. Il s’agit de la décarbonation des transports, du développement des circuits courts, du tourisme et du patrimoine ainsi que de l’adaptation au changement climatique.

L’entente Axe Seine, cadre d’actions et de projets communs

Afin de structurer ce travail sur l’Axe Seine sans créer une nouvelle strate administrative, les collectivités ont décidé de mutualiser le travail de leurs équipes au sein d’une entente. Lors de la séance du Conseil de Paris du mercredi 9 février 2022, la création de l’entente Axe Seine a donc été votée, via la signature et l’approbation de sa convention collective.
Le recours à l'entente constitue un format d'association inédit, tant au regard des collectivités fondatrices que de l'étendue du territoire concerné. Il marque une étape décisive dans l'approfondissement de la démarche originale de coopération entre les collectivités de l'Axe Seine. Cela permettra de mutualiser les ressources humaines et financières pour mener et gérer des projets structurants autour des énergies renouvelables (par exemple création d'unités de production d'hydrogène).
Les objectifs de l’entente Axe Seine consistent à :
  • formaliser la coopération et les rencontres, partager les analyses et les retours d’expériences à l’échelle de l’Axe Seine ;
  • contribuer à la mise en œuvre des projets et se doter d’outils partagés ayant pour ambition de valoriser et de transformer les territoires de l’axe Seine ;
  • mutualiser expertise et ingénierie et bâtir des stratégies partagées pour la transition écologique et le développement économique et culturel de la vallée de la Seine ;
  • assurer une visibilité à la hauteur de l’ambition pour ce territoire.

La constitution d'un opérateur commun : la Société d'économie mixte « Axe Seine Énergie»

Afin d'accélérer la transition énergétique à l'échelle de ce territoire, une société d'économie mixte (SEM) est créée. Elle constituera un levier d'investissement dans des outils de production d'énergies renouvelables, dès 2022, pour tout l'Axe Seine.
Cette SEM fera également une large place à l'investissement citoyen à travers la mise en place de fonds d'investissement citoyens et collectivités locales. Cet outil de développement et de financement aura vocation à collaborer avec d'autres entreprises publiques locales telles qu'Énergie de Paris. La SEM Axe Énergie aura pour objet de développer une ingénierie territoriale pour le développement de projets de production d’énergie sur les territoires de l’Axe Seine.
Cette implication des territoires, avec le soutien de la Caisse des Dépôts et Consignations et du collectif citoyen Énergies Partagées, doit permettre de faciliter la concrétisation de projets vertueux en termes de bilan carbone, d’acceptation des habitants et de création d’emplois locaux.

Créer des écosystèmes favorables

Cartons sur une péniche.
La vallée de la Seine représente 50% du fret fluvial français.
Crédit photo : Henri Garat / Ville de Paris
Ce n'est certes pas très connu, mais la Seine est le deuxième axe fluvial le plus navigué en Europe, et la vallée de la Seine représente 50 % du fret fluvial français. Un système portuaire renforcé par la naissance d'HAROPA en 2013. A compter du 1er juin 2021, les trois ports du Havre, de Rouen et de Paris sont réunis au sein d'un seul établissement dénommé HAROPA PORT.
Or à l'échelle de la vallée de la Seine, les biens et marchandises sont aujourd'hui transportés à 85 % par la route, engendrant congestion et pollution jusqu'aux centres des agglomérations.
Certes, des dispositifs d'aide aux armateurs existent déjà, et des bornes d'accès pour fournir de l'énergie aux barges à quai sont en cours d'installation. Mais dans un secteur en pleine mutation, il apparaît nécessaire de créer des écosystèmes beaucoup plus favorables à la logistique fluviale.

Intégrer la voie d'eau dans la commande publique

La Seine est déjà utilisée par plusieurs filières économiques comme le BTP, le transport de terres issus des chantiers et la gestion des déchets. Pour encourager d'autres filières à utiliser le fleuve, les collectivités de Paris, Rouen et le Havre intégreront dans leurs cahiers des charges de nouveaux critères de notation permettant de favoriser la croissance des flux logistiques sur la voie d'eau.

Valoriser les métiers de la logistique fluviale

Créer un « effet réseau » à l'échelle de la vallée de la Seine favorisera les rencontres entre les acteurs économiques et valorisera les métiers de la logistique fluviale.
En 2022, une convention d'affaires d'envergure européenne et une opération de valorisation des métiers du fluvial seront organisées. Le Havre accueillera en octobre 2022 le "Riverdating", en partenariat avec Voies navigables de France (VNF), pour renforcer les échanges entre les acteurs économiques et animera une démarche de promotion des métiers du fluvial en lien avec les fédérations et les acteurs de la formation et de l'enseignement.

Identifier des lieux favorables en milieu urbain

Les trois espaces métropolitains travailleront ensemble pour favoriser l'utilisation de la voie d'eau en milieu urbain en identifiant des lieux de débarquement, en travaillant sur la mixité des usages ou sur la réversibilité des aménagements.

Faciliter la logistique du dernier kilomètre

Les métropoles de Paris, de Rouen et du Havre mèneront une série de dispositifs innovants pour faciliter la logistique du dernier kilomètre. Elles proposent ainsi à HAROPA de mettre en place un appel à manifestation d'intérêt (AMI). Objectif : expérimenter des nouvelles façons de desservir la voie d'eau en cœur d'agglomération.
Transport des marchandises par péniche.
Une série de dispositifs innovants seront menés pour faciliter la logistique du dernier kilomètre.
Crédit photo : François Grunberg / Ville de Paris

La gestion des milieux aquatiques

La Métropole du Grand Paris conduira les travaux d'un quatrième atelier thématique créé spécifiquement pour traiter des enjeux de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) et de la biodiversité à l'échelle de la vallée de la Seine.
Compétente en matière de GEMAPI depuis le 1er janvier 2018, la Métropole du Grand Paris met au cœur de son action, dans le cadre d'un programme pluriannuel d'investissement (2019-2023) de 108 millions d'euros, la lutte contre les inondations, la désimperméabilisation des sols et la restauration des zones humides.
Paris, le Havre, Rouen et la Métropole réfléchissent également à des actions communes dans le domaine de la culture, de l'agriculture et de l'alimentation durable.

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