Dans la quiétude des cours oasis avec la chercheuse Cédissia About
Interview
Mise à jour le 02/07/2025

Des chercheurs ont étudié les aménagements et les impacts sur les enfants des cours oasis, ces îlots de fraîcheur végétalisés créés dans les écoles de la capitale, qui en compte 165 actuellement. Interview de Cédissia About, responsable Recherche et Développement bâtiment durable à la direction des Constructions publiques et de l’Architecture (DCPA) de la Ville de Paris.
Une équipe de chercheurs a étudié onze cours oasis. Quel était leur objectif ?
CoolSchools est un projet européen de recherche, mené dans des écoles végétalisées de Barcelone, de Bruxelles, de Rotterdam et de Paris. Pour Paris, nous avons travaillé en partenariat avec Nathalie Blanc et Céline Clauzel (chercheuses à l’Université Paris Cité). Notre objectif : mesurer les effets des cours oasis sur la biodiversité et les transformations qu’elles impliquent sur les pratiques sociales et pédagogiques.
Quels sont les premiers résultats ?
Nous avons constaté que les enfants développent plus de jeux associant les filles et les garçons dans les nouvelles cours. Les élèves sont également plus calmes et plus concentrés après la récréation. Les cours deviennent des refuges de biodiversité, notamment pour les insectes et les oiseaux, car elles sont moins occupées le soir et le week-end que les parcs et les jardins de la capitale, très sollicités.
Les chercheurs nous ont permis d’évaluer les points forts et les faiblesses des cours oasis. On a aussi découvert qu’un réseau d’entraide s’était mis en place dans plusieurs écoles pour l’entretien des cours. Des solutions locales ont été trouvées, notamment avec des associations de parents d’élèves ou des associations de jardinage, même si l’entretien reste un sujet compliqué.
Plus on implique les enfants en amont, plus ils respectent les cours oasis.
responsable Recherche et développement bâtiment durable à la Ville de Paris
Des fiches pour l’entretien des
cours oasis ont donc été conçues par la Ville de Paris et le Conseil
d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Paris. Par exemple,
pour l’entretien des arbres, la protection des massifs, l’arrosage…
Les enfants et les adultes accueillent-ils les cours végétalisées de la même manière ?
Les enfants ont été associés aux
créations des cours oasis, avec des ateliers de coconception, en faisant des
dessins, des maquettes… Il n’y a quasiment pas eu de dégradation des cours
oasis. Plus on a impliqué les enfants en amont, et pendant le chantier avec des
chantiers participatifs, plus ils respectent les aménagements.
Chez les adultes, il y a eu quelques
réticences au début. Certains craignaient que les cours augmentent la saleté
dans les classes, mais, comme le ménage est fait tous les jours, ce n’est
finalement pas un problème. D’autres se demandaient si, du fait des nouveaux
reliefs et de la plantation de massifs arbustifs, il n’y aurait pas un risque à
diminuer la visibilité sur les enfants pendant les récréations, et donc la
sécurité. En fait, on a eu moins d’accidents dans les cours oasis, car
l’ambiance y est plus apaisée.
Quelles sont vos recommandations pour favoriser la biodiversité des cours d’école ?
Les plantations doivent comprendre plusieurs strates végétales, avec au moins 50 % d’espèces régionales. Lorsque le chantier est terminé, il faut assurer un entretien régulier pour une bonne implantation et une bonne croissance des végétaux.
Chaque cour oasis doit aussi être connectée aux rues aux écoles voisines, ou encore aux parcs et aux jardins proches pour renforcer les corridors écologiques et la biodiversité. Il est également essentiel de continuer à associer les élèves et toute la communauté éducative dès la conception de la cour : plus les utilisateurs seront impliqués, mieux la cour sera gérée.
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