C'est comment… les Archives de Paris ? Réponse d’usagers !

Série

Mise à jour le 04/03/2025

Archives de Paris, 19e
Rien de tel que ses usagers pour parler des Archives de Paris ! Qu’ils soient étudiants, généalogistes, membres d'une association, ils vous font la visite de ce lieu emblématique. Suivez les guides !
Les Archives de Paris (19e) sont accessibles à tout le monde (excepté aux enfants de moins de 12 ans). L’inscription est gratuite, sur présentation d’une pièce d’identité. Une carte personnelle de lecteur, délivrée pour l’année civile, donne accès à la salle de lecture. Les documents communiqués, uniquement consultables en salle de lecture, sont bien souvent uniques et fragiles : les lecteurs doivent être précautionneux dans leur manipulation, pour contribuer à la sauvegarde d’un patrimoine à transmettre aux générations futures. Retrouvez toutes les infos sur le site des Archives de Paris.

Lucile, topographe

Archives de Paris, 19e
Je viens aux archives une fois par semaine depuis vingt ans. Je m’intéresse à l’histoire des bâtiments parisiens : je reconstitue la généalogie du bâtiment, de sa construction jusqu’à aujourd’hui, pour un cabinet de géomètres. Je consulte surtout les permis de construire, des plans cadastraux et des photos anciennes pour savoir si un bâtiment a évolué au fil des phases de travaux.

Les agents des archives sont très disponibles et le lieu offre un cadre de travail agréable et tranquille.

Lucile
Topographe
J’observe l’état des façades, la distribution intérieure et ce qui a évolué dans un bâtiment. Cette étude historique est souvent demandée par la Ville de Paris avant d’entamer des travaux. À Paris, on a la chance d’avoir des fonds qui remontent à 1880, ce qui est assez ancien. Ces archives ne sont pas numérisées, et j’ai le droit de consulter dix cartons par jour.
Les agents des archives sont très disponibles et le lieu offre un cadre de travail agréable et tranquille. Le service est efficace : les documents arrivent en 30 minutes, alors qu’il faut attendre une heure et demie aux Archives nationales.

Axelle, chargée de recherche

Visuel d'Axelle, chargée de recherches aux Archives de Paris
Je viens aux archives depuis cinq ans pour la Commission pour la restitution des biens et l’indemnisation des victimes de spoliations antisémites (CIVS). Cela concerne notamment les recherches sur les appartements de personnes juives, qui ont été pillés, et leurs commerces vendus à des personnes non juives.
J’étudie trois périodes : avant la Seconde Guerre mondiale, pendant et après. J’examine les recensements de population pour connaître la composition des familles, les registres des commerces et des métiers. Puis la CIVS examine toutes les pièces réunies pour fixer le montant de l’indemnisation.

Toutes ces archives apportent des renseignements sur la vie quotidienne à Paris.

Axelle
chargée de recherche
Je mène des enquêtes sur des sujets pas très joyeux, qui parfois deviennent de véritables toiles d’araignée. Il y a encore des personnes directement concernées et des descendants qui ont droit à des réparations. Je m’occupe d’une cinquantaine de dossiers par an, soit la moitié des dossiers reçus annuellement par la CIVS. J’ai parfois des dossiers très tristes.
Toutes ces archives apportent des renseignements sur la vie quotidienne à Paris. On y découvre toute une population de travailleurs grâce aux registres de commerces et de métiers.

Monique, bénévole en généalogie

Visuel de Monique, bénévole aux Archives de Paris
Je fais du bénévolat, via le site de généalogie que j’ai créé. J’aide les personnes qui habitent loin de Paris dans leurs recherches généalogiques. La généalogie est une passion qui m’est tombée dessus à l’âge de 16 ans. J’ai commencé par faire des recherches pour les départements de la Haute-Saône et des Pyrénées-Atlantiques. Après ma retraite, en 2009, j’ai voulu aider les autres. On a de nombreuses demandes de France, mais aussi du Japon, de Chine, du Canada, de Belgique…
Je m’occupe principalement des dossiers d’enfants assistés, placés à Paris ou en province. Ces personnes ont besoin de retrouver le nom de leur mère ou de leur père pour reconstituer leur généalogie, identifier leur arrière-grand-père ou grand-mère, remonter le temps, et connaître aussi parfois la commune de naissance.
On a principalement les dossiers d’agences de placement des dossiers d’enfants, des enfants trouvés ou abandonnés. La mère est généralement venue sur Paris pour accoucher, puis elle abandonne son enfant de manière définitive. Quand j’ai commencé, je pleurais quand je lisais les fiches d’enfants placés. J’ai eu le cas de fratries entières de cinq enfants, tous abandonnés.

Virgile, étudiant en histoire

Visuel de Virgile, étudiant en Histoire aux Archives de Paris
Je suis étudiant en master d’histoire contemporaine et je travaille sur la répression policière des Algériens pendant la guerre d’Algérie. Je travaille spécifiquement sur les dossiers de morts ou de blessés classés sans suite. Un archiviste m’a indiqué l’existence de ce fonds très riche qui n’avait pas encore été exploré. Sans son aide, je n’aurais pas trouvé ces archives. Il y a près de 140 victimes (blessés ou morts) dans ce fonds, dont une seule femme, une ancienne membre du FLN retrouvée morte dans la Seine.
Généralement, je viens ici une à deux fois par semaine. Ce sont des archives marquantes, avec de nombreuses photos de cadavres, des photos des lieux et des photos issues de l’institut médico-légal.
Avec cette recherche, je souhaite rendre hommage aux personnes disparues. La guerre d’Algérie reste encore peu étudiée dans l’enseignement, notamment dans le secondaire.

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